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Suffit-il de se souvenir pour écrire un récit autobiographique?

Mémoire : Suffit-il de se souvenir pour écrire un récit autobiographique?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Octobre 2015  •  Mémoire  •  1 065 Mots (5 Pages)  •  1 874 Vues

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Dissertation.

« Suffit-il de se souvenir pour écrire un récit autobiographique ?

Vous répondrez à cette question en un développement composé prenant appui sur les textes du corpus, les textes que vous avez étudiés en classe et vos propres lectures ».

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Notre vie est en fait une chaîne d’événements qui après leur réalisation se transforment en souvenirs. Mais suffit-il de se souvenir pour écrire une oeuvre autobiographique ? Autrement dit, ne faut-il pas ajouter ses jugements actuels, ses sentiments, ne faut-il pas en plus analyser ? Les émotions sont-elles nécessaires dans une autobiographie ? Dans la réponse à ces questions, il y a une ambiguïté. On l’étudiera donc de deux côtés contradictoires. Dans un premier temps, on verra que les sentiments et les émotions ne sont pas indispensables à l’écriture d’une oeuvre autobiographique, puisqu’ils remettent en question l’authenticité : seul le souvenir semblerait alors primordial. Puis on prouvera que les autobiographies ne sont souvent pas seulement un miroir des souvenirs et qu’elles prennent des dimensions différentes.

La mémoire est bien la base de toute oeuvre autobiographique, il suffit donc de se souvenir pour décrire sa vie. On peut parler d’une autobiographie si et seulement si le narrateur, l’auteur et le personnage principal sont la même personne. Et si l’autobiographe nous présente des faits purs et vrais de son existence sans chercher à les embellir, à rajouter, à inventer, il est donc franc et sincère. Et à travers l’égalité précitée (trio qui soit une même personne), l’authenticité de l’oeuvre est renforcée, elle atteint une importance extrême. Quand le narrateur n’ajoute pas de sentiments, il n’y a donc presque pas d’impact personnel : l’auteur laisse le lecteur décider, juger, réfléchir librement de la situation décrite. On ne cherche pas à persuader le destinataire – on raconte les histoires comme elles se sont passées. Par exemple, dans W ou le souvenirs d’enfance, Georges Perec décrit plus ou moins objectivement les trois souvenirs de son enfance les plus marquants. Cette authenticité est prouvée par l’énumération des éléments mémorisés : « les gros yeux de mica, le truc qui pendouille par-devant ». Il n’y a pas d’émotions dans ces mots, seulement la description du souvenir, d’où l’extrême franchise de l’auteur.

En outre, l’obligation, le principe d’un autobiographe devant son lecteur est d’être objectif. Et pour suivre cette règle, il faut prendre une certaine distance, un écart par rapport aux événements et au lecteur. Pour garder cette distance, il faut plutôt ne pas décrire, ne pas peindre le monde intérieur, ne pas chercher à faire un livre trop intime. C’est en fait proche d’une focalisation externe dans les romans, quand l’auteur donne les faits, mais n’explique pas pourquoi tel événement s’est passé : l’objectivité est ainsi gardée. Dans l’exemple des mémoires, on trouve aussi cette recherche de distance. Dans ce genre apparenté à l’autobiographie, l’auteur n’est véritablement pas le sujet du livre, il cherche à décrire son époque, comme le fait François René de Chateaubriand dans ses Mémoires d’outre - tombe. Et pour faire une analyse des événements historiques, il faut bien être objectif et pour cela, il suffit d’en témoigner et de s’en souvenir.

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