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Rousseau : Commentaire du préambule des Confessions de Rousseau partie III.

Dissertation : Rousseau : Commentaire du préambule des Confessions de Rousseau partie III.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mars 2022  •  Dissertation  •  2 523 Mots (11 Pages)  •  340 Vues

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                                 Confessions III, Jean Jacques ROUSSEAU

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Sommaire :

1. Commentaire du préambule des Confessions de Rousseau partie III.

2. Plan détaillé d’un extrait des Confessions de Rousseau.

1. Commentaire partie III des Confessions de Rousseau

  C'est l préambule de la "Confession", grand ouvrage autobiographique écrit par Rousseau, le principal écrivain du siècle des Lumières, entre 1765 et 1770 et publié entre 1782 et 1789.Ce passage précède immédiatement l'histoire de sa vie, et il veut rétablir sa vérité à travers cette histoire. Dans ce préambule, Rousseau s'est présenté de manière très confiant et a présenté ses projets et ses intentions. Il a défini sa carrière autobiographique et ses objectifs et quelques difficultés.

III/ La quête de sincérité et de vérité

a.Une sincérité problématique

b.Une sincérité revendiquée

c.«un homme dans toute la vérité de la nature» : une étude philosophique sur la nature humaine.

  Rousseau insiste avec le parallélisme et la répétition qui renforcent le concept. De plus, pour atteindre cette sincérité, Rousseau s'est donné une instruction complet. Contrairement aux hommes, Rousseau qui n'a jamais caché ses indignités, ignore le mensonge délibéré. Son souci de vérité lui impose d'accorder la même importance au bien et au mal,  C'est pourquoi Rousseau a dit: « Je dis le bien et le mal », « je me suis montré méprisable et vil ... bon, généreux, sublime ». Il prétend être le bien comme le mal mais le bien est mis en relief et le mal relativement minimisé. Rousseau souligne lui-même certaines limites de la sincérité, comme on peut avec « le défaut de mémoire ». Il avoue donc qu'il a pu modifier un peu la réalité dans « il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent ». De plus, l'emploi du verbe « supposer » montre que ça peut être différent du monde réel. Son projet d'écriture va aux limites de la vérité à cause de la modalité verbale, Rousseau a un problème du souvenir et cela fait références à la sincérité. Il a la volonté de placer la comparaison sur le plan de la sincérité. Rousseau ne s'interroge pas sur les rapports qui peuvent exister entre la sincérité et la vérité. Pour lui, l'engagement solennel de sincérité  devant le tribunal céleste doit suffire : l'aveu même de la faute est une façon de s'innocenter. Rousseau dit qu'il est honnête, sincère, cependant, il utilise des méthodes qui tentent de le rendre meilleur que les autres, tout en affirmant à plusieurs reprises qu'il appartient à l'humanité moyenne. En effet, il dit « si je ne vaux pas mieux ». Il utilise deux fois les mots « mes semblables ». Mais elle veut toujours être au-dessus d'eux. Ainsi, cela soulève des aspects négatifs à son sujet, mais est finalement positif, ce qui donne plus de poids à cet aspect.Ces antithèses soulignent les aspects contradictoires que le narrateur doit se donner la peine d'exposer. Cela ne montre pas tous les bons aspects. C'est une certaine honnêteté. De plus, on retrouve « mes indignités, mes misères ». Rousseau a également montré sa faiblesse. Il a suggéré que tout le monde devrait faire de même Par exemple, on constate qu'ils « écoutent mes confessions »: ici Rousseau est coupable. Mais sur la même ligne, il y a aussi « qu'ils rougissent de mes misères ». L'idée est que les gens doivent trouver leur image chez Rousseau. De plus, certaines personnes pensent que ces personnes peuvent être responsables des problèmes de Rousseau. Au final, «qu’il seul te dise, s'il ose», ce qui montre que cette attitude est inimaginable, car Rousseau estime que personne ne peut être meilleur que lui. C'est une attitude accusatrice de Rousseau. Mais l'auteur invite ses semblables à agir comme lui. Il souhaite qu'il y ait une sorte « d’infection de sincérité »: cela crée aussi un paradoxe: tout le monde trouve qu' «une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur », et « que chacun d'eux découvre à son tour son cœur au pied de ton trône avec la même sincérité  ». La vérité est un thème récurrent. Nous avons trouvé « dans toute la vérité de la nature » et de même, il y a « j'ai dit avec la même franchise »: « Franchise » et « vérité » sont des mots importants , et leurs synonyme de « sincérité ». La mise en œuvre du jugement définitif a renforcé cette notion, qui rappelle un peu la scène où le tribunal jure de dire toute la vérité. Certaines formules renvoient également à la sincérité dans leur sens. Par exemple, il y a « Je n'ai rien tu de mauvais , rien ajouté de bon ». Il veut que nous le voyions « à sa manière simple et naturelle », mais veut de la transparence. Il veut être vu dans la « vérité naturelle », c'est-à-dire sans compétences sociales, sans masque. De plus Rousseau témoigne de sa bonne conscience En effet il semble sincère tout au long de sa démarche et lorsque la trompette du Jugement dernier sonnera il sera prêt ; « sonne quand elle voudra » L'authenticité de l'auteur est supposée prouver la bonté de l'homme, être vrai, c'est être juste. Toujours avec des parallélismes et d'antithèses , il se pose comme unique en face de tout autre. Il rejette la ligne social souligné par la métaphore « si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel m’a jeté » et assume sa différence comme le souligne l'expression, « si je ne vaut pas mieux au moins je suis autre ».

2. Plan d’un extrait des Confessions de Rousseau

« J'étudiais un jour seul ma leçon dans la chambre contiguë à la cuisine. La servante avait mis sécher à la plaque les peignes de mademoiselle Lambercier. Quand elle revint les prendre, il s'en trouva un dont tout un côté de dents était brisé. A qui s'en prendre de ce dégât ? personne autre que moi n'était entré dans la chambre. On m'interroge : je nie d'avoir touché le peigne. M. et mademoiselle Lambercier se réunissent, m'exhortent, me pressent, me menacent : je persiste avec opiniâtreté ; mais la conviction était trop forte, elle l'emporta sur toutes mes protestations, quoique ce fût la première fois qu'on m'eût trouvé tant d'audace à mentir. La chose fut prise au sérieux ; elle méritait de l'être. La méchanceté, le mensonge, l'obstination, parurent également dignes de punition ; mais pour le coup ce ne fut pas par mademoiselle Lambercier qu'elle me fut infligée. On écrivit à mon oncle Bernard : il vint. Mon pauvre cousin était chargé d'un autre délit non moins grave ; nous fûmes enveloppés dans la même exécution. Elle fut terrible. Quand, cherchant le remède dans le mal même, on eut voulu pour jamais amortir mes sens dépravés, on n'aurait pu mieux s'y prendre. Aussi me laissèrent-ils en repos pour longtemps. On ne put m'arracher l'aveu qu'on exigeait. Repris à plusieurs fois et mis dans l'état le plus affreux, je fus inébranlable. J'aurais souffert la mort, et j'y étais résolu. Il fallut que la force même cédât au diabolique entêtement d'un enfant ; car on n'appela pas autrement ma constance. Enfin je sortis de cette cruelle épreuve en pièces, mais triomphant. Il y a maintenant près de cinquante ans de cette aventure, et je n'ai pas peur d'être puni derechef pour le même fait ; hé bien ! je déclare à la face du ciel que j'en étais innocent, que je n'avais ni cassé ni touché le peigne, que je n'avais pas approché de la plaque, et que je n'y avais pas même songé. Qu'on ne me demande pas comment le dégât se fit, je l'ignore et ne le puis comprendre ; ce que je sais très certainement, c'est que j'en étais innocent. Qu'on se figure un caractère timide et docile dans la vie ordinaire, mais ardent, fier, indomptable dans les passions ; un enfant toujours gouverné par la voix de la raison, toujours traité avec douceur, équité, complaisance, qui n'avait pas même l'idée de l'injustice, et qui pour la première fois en éprouve une si terrible de la part précisément des gens qu'il chérit et qu'il respecte le plus : quel renversement d'idées ! quel désordre de sentiments ! quel bouleversement dans son cœur, dans sa cervelle, dans tout son petit être intelligent et moral ! Je dis qu'on s'imagine tout cela, s'il est possible ; car pour moi je ne me sens pas capable de démêler, de suivre la moindre trace de ce qui se passait alors en moi. Je n'avais pas encore assez de raison pour sentir combien les apparences me condamnaient, et pour me mettre à la place des autres. Je me tenais à la mienne, et tout ce que je sentais, c'était la rigueur d'un châtiment effroyable pour un crime que je n'avais pas commis. La douleur du corps, quoique vive, m'était peu sensible ; je ne sentais que l'indignation, la rage, le désespoir. Mon cousin, dans un cas à peu près semblable, et qu'on avait puni d'une faute involontaire comme d'un acte prémédité, se mettait en fureur à mon exemple, et se montait, pour ainsi dire, à mon unisson. Tous deux dans le même lit, nous nous embrassions avec des transports convulsifs, nous étouffions ; et quand nos jeunes cœurs un peu soulagés pouvaient exhaler leur colère, nous nous levions sur notre séant, et nous nous mettions tous deux à crier cent fois de toute notre force : Carnifex ! Carnifex ! Carnifex ! Je sens en écrivant ceci que mon pouls s'élève encore ; ces moments me seront toujours présents, quand je vivrais cent mille ans. Ce premier sentiment de la violence et de l'injustice est resté si profondément gravé dans mon âme, que toutes les idées qui s'y rapportent me rendent ma première émotion ; et ce sentiment, relatif à moi dans son origine, a pris une telle consistance en lui-même, et s'est tellement détaché de tout intérêt personnel, que mon cœur s'enflamme au spectacle ou au récit de toute action injuste, quel qu'en soit l'objet et en quelque lieu qu'elle se commette, comme si l'effet en retombait sur moi. Quand je lis les cruautés d'un tyran féroce, les subtiles noirceurs d'un fourbe de prêtre, je partirais volontiers pour aller poignarder ces misérables, dussé-je cent fois y périr. Je me suis souvent mis en nage à poursuivre à la course ou à coups de pierre un coq, une vache, un chien, un animal que je voyais en tourmenter un autre, uniquement parce qu'il se sentait le plus fort. Ce mouvement peut m'être naturel, et je crois qu'il l'est ; mais le souvenir profond de la première injustice que j'ai soufferte y fut trop longtemps et trop fortement lié pour ne l'avoir pas beaucoup renforcé. »

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