Roland Dorgelès, Les Croix de bois 1919, analyse "Assaut du cimetière"

Roland Dorgelès, Les croix de bois 1919 (L’assaut du cimetière)

Le roman Les Croix de bois publié en 1919, inspiré de l'expérience vécue par son auteur durant la Première Guerre mondiale. Ici on observe le déroulement de l’assaut au cimetière. Comment le narrateur exprime-t-il le désordre et la violence qui règne sur le champ de bataille ?
I) Le désordre du champ de bataille
a) Des imprécisions sur les auteurs de l’action
Auteurs de l’action : Soldats allemands= ils, soldats français= on, nom « hommes » répété sans autres caractérisations on ne sait pas si soldats français ou allemands
Tournure impersonnelle « tout tire », mais qui ? et comme si tout le monde tirait
b) Les perceptions sensorielles
Champ lexical de la vue→aveuglement dû à l’obscurité et à la lumière(beaucoup d’exemples)
Champ lexical de l’ouïe→bruit (beaucoup d’exemples + allitérations)
c) Le fantastique emmenant à la confusion
Eléments et lexique caractéristiques du fantastique : décor(chapelle ruinée…) phénomènes étranges(toutes les tombes ouvertes, tous les morts se sont dressés) → perte de repères rationnels, impression de confusion
II) Un récit imagé de la violence des combats
a) La violence de la bataille
- souffrance des hommes : « cris, plaintes », « écrasant les blessés » , « râlant ». 
- le déchirement, l'éclatement : " se plantent...""des torpilles piochent, hachant, écrasant"
- la brutalité : répétition de l'adverbe "furieusement"
b) Un soldat perdu au milieu des combats.
Soldats dépassés par les événements + handicapé : « assourdis », « les mains aveugles ».
Sans réaction, ils sont « abasourdis, hébétés » et enfin « on ne voit plus, on ne sait plus ».

Narrateur n’a pas de comportement individuel mais suit aveuglement ce qu’on lui dit de faire
Ce comportement individuel traduit bien l’isolement de l’homme dans ce fracas.
c) La vision imagé de la guerre
Beaucoup de métaphores : filées :"une haie rouge de fusants ‘’reprise en "une hale de fer"
"le cimetière semble vomir des flammes" reprise "des tombes en vomissent ... d'autres" développée "un volcan qui crève. La nuit en éruption"

Métaphores:"mêlant leurs aiguillées", "des torpilles piochent
comparaison : "un grand mort ... couché comme un homme de pierre"

Conclusion : L’auteur s’implique dans son récit (dans un registre familier) : vulgariser la littérature pour la rendre plus réaliste
-portrait péjoratif du soldat qui panique, les soldats sont déshumanisés
-les humains sont physiquement et psychologiquement écrasés par les événements
Enfer et violence  est métaphorisé pour mieux se l’imaginer : Scène de combat proche de l’apocalypse, présence « fantastique » de fantômes, de morts vivants.  Le vocabulaire et le lexique tournent autour de la mort.

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