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Repères biographiques de Diderot

Fiche : Repères biographiques de Diderot. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Février 2021  •  Fiche  •  2 338 Mots (10 Pages)  •  325 Vues

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Denis Diderot – Repères biographiques

De l’enfance à la bohème parisienne

Fils d’un coutelier aisé et conservateur, Diderot naît à Langres[1] en 1713. Élève des jésuites[2], il est destiné à devenir chanoine[3]. En 1728, il part pour Paris[4], où il poursuit de bonnes études de théologie[5] et de philosophie, au cours desquelles sa foi s’affaiblit. Reçu en 1732 maître ès-arts[6] de l’Université de Paris, le jeune Diderot commence une carrière juridique, à laquelle il renonce bientôt pour mener une vie bohème[7] faite de petits métiers et d’aventures galantes. En 1743, il épouse, contre l’avis de sa famille, la lingère[8] Antoinette Champion. Il se lie aux philosophes de son temps, notamment, en 1742, à Jean-Jacques Rousseau[9]. En 1749, il est incarcéré trois mois dans un bâtiment attenant à la Sainte-Chapelle du Château de Vincennes à la suite de la publication de la Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient[10]. C’est le début d’un itinéraire intellectuel qui conduira le philosophe Diderot du déisme[11] prudent de sa première œuvre originale, les Pensées philosophiques[12] (1736), à l’athéisme[13] affiché dans Le Rêve de d’Alembert[14] (1769).

L’aventure encyclopédique

En 1750 commence, avec le « Prospectus[15] », de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, une aventure qui dura plus de vingt ans : la bataille encyclopédique. Cet ouvrage ne devait être à l’origine que la simple traduction du dictionnaire anglais d’ Ephraïm Chambers[16], Cyclopaedia (1728), qui avait obtenu outre-Manche un immense succès. Mais très vite, sous la houlette du directeur Diderot et de son associé d’Alembert[17], l’ouvrage se transforme en instrument de guerre contre l’Église et l’État[18]. Dès la publication du second volume en 1752, le Conseil d’État du roi[19] ordonne la suppression de cet ouvrage dangereux pour la religion, le gouvernement et les bonnes mœurs. Cependant, grâce à la protection du directeur de la librairie et chef de la censure royale, Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes[20], la publication continue, au rythme d’un volume par an entre 1753 et 1757, jusqu’à la révocation du privilège d’impression[21] en 1759. Ce n’est qu’en 1765 que peuvent enfin paraître les volumes VIII à XVII du grand dictionnaire, que les auteurs avaient continué à préparer en sous-main. Diderot, parlant à son ami le philosophe Damilaville, peut alors enfin s’exclamer, soulagé : « Le grand et maudit ouvrage est fini ». Mais l’aventure ne s’achèvera à proprement parler qu’en 1772, lorsque sera publié le dernier des dix volumes des planches[22].

La vie privée

Accablé pendant cette longue période par sa tâche de directeur de l’Encyclopédie et aux prises avec les libraires[23], Diderot connaît aussi quelques déboires dans sa vie privée : mésentente avec son épouse[24], heurts avec son frère chanoine, brouille retentissante avec Rousseau[25]. Mais il retire beaucoup de satisfactions de son rôle de père. Il apporte un soin tout particulier à l’éducation de sa fille Marie-Angélique et souffre terriblement de la séparation quand, en 1772, elle se marie. Parallèlement, il noue une relation sentimentale avec son amie Sophie Volland, qui donne lieu à une longue correspondance.

Un talentueux polygraphe

C’est aussi pendant cette période mouvementée que Diderot rédige la plupart de ses œuvres romanesques : La Religieuse, violente satire[26] des couvents[27] achevée en 1780 et publiée à titre posthume en 1796 ; Le Neveu de Rameau, dialogue philosophique entre Moi, le narrateur philosophe, et Lui, un marginal[28] contestataire[29] neveu du compositeur Jean-Philippe Rameau, écrit sans doute entre 1762 et 1773 ; Jacques le fataliste et son maître, un dialogue philosophique romanesque complexe, commencé en 1765 ; et bien sûr, le Supplément au Voyage de Bougainville, virulente satire des sociétés européennes écrite en 1772.

Diderot entame également une carrière de dramaturge. Ses pièces ne sont pas restées immortelles mais ses théories dramatiques eurent une forte influence sur l’histoire du théâtre, en particulier le Paradoxe sur le comédien, qui soutient que le meilleur comédien est un comédien de sang-froid alors qu’on pourrait croire que c’est celui qui met le plus de lui-même dans ce qu’il joue. On le donne pour l’inventeur du drame bourgeois, genre intermédiaire entre la tragédie et la comédie et qui se veut plus proche du public. Dans le domaine esthétique, il exerce aussi sa plume comme critique d’art en rédigeant les Salons entre 1759 et 1781, comptes rendus des expositions de l’Académie royale de peinture et de sculpture organisée alors tous les deux ans. Une diversification disciplinaire qui fait de Diderot un des derniers polygraphes de son époque[30].

Le sage vieillissant

        Aussitôt libéré de la tâche encyclopédique, Diderot accepte, en 1773, l’invitation de la tsarine Catherine II de Russie. Il joue alors auprès d’elle, pendant sept mois, un rôle de penseur. Les entretiens journaliers qu’il a avec elle, pendant son séjour en Russie, sur les impôts, l’éducation, les hôpitaux et d’autres problèmes de société sont consignés dans les Mémoires pour Catherine II. De son retour à Paris en 1774 jusqu’à sa mort en 1784, le philosophe mène une vie assez calme, à l’image du vieux Sénèque[31], retiré de la vie publique, auquel il s’identifie plus ou moins dans son dernier ouvrage, Essai sur les règnes de Claude et de Néron (1782).

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