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Proust et le "moi" profond

Commentaire de texte : Proust et le "moi" profond. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Juin 2019  •  Commentaire de texte  •  880 Mots (4 Pages)  •  752 Vues

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Proust a toujours tenu à ce que ne soit pas perdue de vue l’idée suivante : notre « moi » social, mondain, artificiel, est très différent de notre « moi » profond, créatif, artistique, qui lui, est la vraie vie. Le texte proposé est un extrait de « Un amour de Swan » qui est la deuxième partie du roman Du côté de chez Swan, 1913. « Un amour de Swan » est un tableau de la société parisienne, une comédie mondaine où apparaissent les Verdurin. Cependant cette peinture comique de la société n’est pas celle qu’en ont fait les écrivains réalistes (Zola, Flaubert). En effet, loin de chercher une restitution objective, Marcel Proust puise dans ses souvenirs, sa propre vie, pour décrire la très mondaine Madame Verdurin. Celle-ci est un personnage inspiré de Madame Lemaire dont il a réellement fréquenté le salon. La subjectivité de l’auteur est perceptible dans son parti pris très critique à l’égard des salons mondains. Dès lors, il est essentiel de se demander ce que reproche, exactement Marcel Proust à la société et de quelle manière il le fait.

C’est par l’ironie, prégnante dans le texte, et le comique, que l’auteur dénonce trois travers de la société bourgeoise : la vulgarité, l’attitude surfaite et la duplicité.

I – La vulgarité

L’auteur semble utiliser les recettes de la comédie. Le cadre décrit s’apparente beaucoup à une scène théâtre et cela ne peut qu’accentuer l’effet comique. La vulgarité ridicule apparaît en premier dans le décor. Il est focalisé sur Mme Verdurin, bourgeoise, riche mais sans instruction. Marcel Proust la décrit, dès la première ligne, entourée de meubles anciens, singeant ainsi la haute société. D’un autre côté, Mme Verdurin est, telle une « reine », assise sur un siège grossier en guise de trône. En effet, le sapin ciré n’est pas une matière noble. L’auteur montre ainsi la vulgarité des Verdurin qui surchargent leur salon, dans le seul but d’accumuler. Nous observons, en effet, à la ligne huit, une énumération d’objets avec une allitération en p et en c, qui produit une sensation d’étouffement. L’auteur utilise, ironiquement, le mot « collection » propre, en général, aux objets d’art, mais pour procéder à l’énumération d’objets à usage domestique et servile : chauffe-pied, coussins, pendules, baromètres, potiches… La vulgarité de Mme Verdurin apparaît aussi quand elle rit jusqu’à se décrocher la mâchoire. Cela nous amène à parler de son attitude surfaite.

II – L’attitude surfaite et la sottise de Mme Verdurin

Madame Verdurin « sur-joue » jusqu’à la caricature. L’effet caricatural se voit par le nombre d’hyperboles dans le texte : « elle poussait un cri comme si elle n’eût que le temps de parer à un accès mortel » (l. 20), « le rire l’eût conduite à l’évanouissement » (l.23), « étourdie par la gaîté » (l.23), le fait de se décrocher la mâchoire en riant (l.11) et enfin, « une incessante hilarité » (l.18). Cette attitude surfaite de Mme Verdurin la métamorphose littéralement en oiseau au fil du texte. En effet, dès la première ligne, elle est assise sur un haut siège. A mesure que la soirée passe et que l’hilarité s’installe, elle se transforme : elle

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