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Phèdre - acte 5, scène 6 - commentaire

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Par   •  8 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  1 688 Mots (7 Pages)  •  5 077 Vues

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Héroïsme

Phèdre est l’une des tragédies les plus célèbres de Racine, si ce n’est LA plus célèbre. Cette dernière le propulsera au rang de dramaturge de renom, le rendant LE grand tragédien du classicisme. La pièce évoque la passion incestueuse de Phèdre pour son beau-fils Hippolyte.

Phèdre, croyant son époux Thésée mort, et ayant été poussée par Oenone,  révéla son amour interdit à Hippolyte. Mais son beau-fils repoussa ses avances. Le retour inattendu de Thésée l’obligea à agir afin d’amortir les conséquences de ses actes, Oenone pris l’initiative de mentir à Thésée en lui disant que son fils avoua ses sentiments à Phèdre. Fou de rage, et aveuglé par la colère, Thésée demanda à Neptune de le venger, en mettant fin aux jours d’Hyppolite.

Ce passage ci, se situe vers la fin de la pièce, proche du dénouement, après le suicide d’Oenone. Thésée commence à douter de la trahison de son fils. Mais, Théramène, gouverneur d’Hyppolite vient lui apprendre la mort de ce dernier. C’est dans une tirade expressive et épique qu’il décrira sa mort.

        Nous allons  voir en quoi cette scène représente pour racine un véritable tour de force, qui marquera la pièce toute entière.

Pour cela nous verrons en quoi cette scène s’agit du récit épique d’une mort héroïque. Puis nous verrons que celle-ci n’est possible que grâce à un face à face monstrueux décrit à la perfection. Avant de voir en quoi la mort de Thésée était en fait pathétique et tragique.

Nous avons à faire ici à une tirade où Théramène est le seul à parler, nous le voyons grâce au fait qu’il parle pendant 45 vers. Nous pouvons aussi voir que ce dernier ne s’adresse qu’à Thésée « Seigneur » (v42). Théramène s’adresse donc ici à son roi, dans le but de narrer le combat d’Hippolyte. Cette tirade est donc une tirade narrative qui respecte les caractéristiques du récit, le monstre est l’élément déclencheur « un effroyable cri» (v2), s’en suivent les péripéties, qui se traduisent par les mouvements du monstre, la fuite des habitants de Trézène et le combat, enfin le dénouement qui est la mort d’Hippolyte « son corps n’est bientôt qu’une plaie » (45). Théramène, en plus de narrer ce combat, montre bien qu’il fut touché par la mort de ce dernier « sera pour moi de pleurs une source éternelle » (v41), celui-ci présente aussi ses condoléances à son roi « excusez ma douleur» (v40), il confie aussi en même temps ses sentiments aux lecteurs.

        Dans ce récit, Hippolyte est d’abord considéré comme le descendant d’une lignée héroïque, « digne fils d’un héros » (v22), « l’intrépide Hippolyte» (v37), son caractère Héroïque est donc d’abord un héritage. Racine met en avant la solitude de ce dernier « lui seul » (v22), il est aussi opposé au monde entier « tout fuit » (v20), alors que tout le monde fuit lâchement les lieux à la vue du monstre,  Hyppolite est le seul à rester sur place pour le combattre vaillamment, tel un héro le ferait.  Les chevaux ont aussi une grande importance dans ce texte, car se sont le symbole du héros épique « chevaux » (v27), « coursiers » (v23).

Théramène accentue aussi ses propos sur la vivacité de ce combat, dans ce récit,  tout est question de  mouvement, comme le montre le champ lexical du mouvement « sorti du fond des flots » (v2) , « hérissé » (v7), « se roule » (v28), « il tombe » (v39).  L’utilisation du présent de narration pour raconter le combat accentue la rapidité de ce dernier « il lui fait » (v25), « arrête ses coursiers » (v23), « saisit ses javelots » (v23), donnant aussi l’impression d’avoir la scène qui se déroule en temps réel sous nos yeux, renforçant ainsi l’immersion.

Hyppolite est au centre de ce récit, traité comme un héros digne. Cependant, cela ne sera possible que par le biais du monstre, qui sera l’élément déclencheur et le catalyseur de l’effroi et de la peur.  

        

En effet, ici le monstre est l’élément déclencheur, sa venue vient complétement bouleverser le cours des choses, « sorti du fond des flots » (v2), tout était calme avant que ce dernier n’apparaisse « a troublé le repos » (v3), sans ce dernier, rien ne se serait passé. Le monstre est décrit comme étant menaçant et très imposant, sa description physique est d’ailleurs très précise, due au fait que Théramène fut présent au moment des faits « cornes menaçantes » (v12), « indomptable taureau », référence au minotaure qu’a dû affronter Thésée (v14), « dragon impétueux » (v14), il est ainsi décrit comme l’association de plusieurs animaux. Ce monstre provoque la peur et la panique « Tout fuit » (v20), « chacun cherche un asile » (v21).

Mais, au-delà de provoquer la peur et la panique, ce monstre va jusqu’à effrayer la nature elle-même « la terre s’en émeut » (v18), « l’air en est infecté » (v18),  «fait trembler le rivage » (v16). La mer va jusqu’à même le recracher « vomit » (v10). Ici donc, Racine utilise le monstre en tant que la personnification du chaos « désordre affreux » (v34). Ce chaos est indirectement la conséquence des dieux, ou plus particulièrement de celle de Neptune « Un dieu qui d’aiguillons pressait leur flanc poudreux » (v35), la colère et la puissance de ce dernier est donc ici visible par le biais du monstre. Les moyens que déploie Neptune ici démontrent bien de l’importance du respect de la promesse chez les dieux.          

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