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Méthodologie du commentaire composé

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Par   •  27 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  2 118 Mots (9 Pages)  •  386 Vues

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Méthodologie du commentaire composé –

Méthodologie du commentaire de texte

Le commentaire de texte est un exercice relativement artificiel, puisque dès le départ, on vous demande de commenter un extrait, qui suit un certain découpage, et de considérer cet extrait comme une petite unité close qui fait sens. Il faut bien entendu réinscrire le passage que vous avez à commenter dans l’ensemble du texte, mais l’idée est de donner une analyse fine et détaillée d’un certain morceau, d’un fragment.

Pour cela, on fait ce qu’on appelle de l’herméneutique, qui désigne l’art d’interpréter (école critique inaugurée par Gustave Lanson en 1919 ; les études de lettres françaises s’inscrivent toujours plus ou moins dans cet héritage). Il s’agit d’élucider le sens du texte, et les effets qu’il produit. Le but du commentaire est d’essayer de voir comment le texte travaille, quels sont ses mécanismes internes, et dans une certaine mesure, quelles sont les affections qu’il prétend provoquer chez le lecteur. Donc on analyse ses caractéristiques d’écriture, quelles sont ses composantes, stylistiques et éventuellement historiques (je n’en attends pas trop sur ce point-là, s’il y a une référence précise à un événement de l’histoire dans le texte, vous pouvez rappeler le contexte global, mais ce n’est pas un attendu – c’est davantage une question de culture générale). Dans l’idéal, cela va vous permettre d’orienter votre étude dans le sens d’une esthétique que vous aurez dégagée du texte, c’est-à-dire une conception globale de l’écriture par l’écrivain, en rapport avec une certaine vision du monde.

Pascal, dans Les Pensées, à propos de l’herméneutique des textes religieux : « Deux erreurs : 1. Prendre tout littéralement. 2. Prendre tout spirituellement. » > Pointe les deux écueils du littéralisme et du figurisme : ne voir que le sens littéral, ou voir des sens cachés partout, et même là où il n’y en a pas. Il faut trouver une juste mesure.

[Voir les travaux d’auteurs critiques comme Erich Auerbach, critique allemand > Mimésis : La Représentation de la réalité dans la littérature occidentale, dans lequel il écrit sur Homère, Rabelais, Flaubert, Proust, Virginia Woolf etc. C’est une petite somme de l’histoire littéraire occidentale où Auerbach propose des remarques de philologie, un commentaire, fait de l’herméneutique, et finit par déterminer une esthétique de l’auteur, une vision du monde, une représentation subjective et personnelle de la réalité. Jean-Pierre Richard, écriture très charnelle et thématique, cf. Onze études sur la poésie moderne, Poésie et profondeur. Jean Starobinski, qui suit un mouvement de balancier, une sorte d’oscillation entre une position de sympathie et de surplomb (c’est ce qu’il vous faut viser) : Sainte-Beuve avait fondé la critique de sympathie, Mauriac a dit non, le personnage est un « être de papier ». Chez Starobinski, ce qui compte, c’est le mouvement d’approfondissement perpétuel à travers lequel un texte, un mot, une analyse, révèlent la complexité d’éléments contradictoires mobilisés. Pour lui, la vérité de l’analyse se situe non pas dans le résultat auquel elle parvient, mais dans le mouvement même de l’analyse. Toute conclusion est une conclusion provisoire, en attente d’un éventuel nouveau renversement. Cf. Jean-Jacques Rousseau : La Transparence et l’Obstacle, Le Remède dans le malGeorges Poulet, Études sur le temps humain, L'Espace proustien. Côté stylisticiens, Études de style de Leo Spitzer, préfacé par Starobinski et traduit par Foucault. Linguiste : Michael Riffaterre, La Production du texte…]

Sur la méthode académique du commentaire : on envisage deux types de commentaires, le commentaire linéaire, et le commentaire composé. Linéaire : analyse au fil du texte, vous accompagnez le fil du texte et relevez ses différents mouvements. Composé : c’est un commentaire organisé, articulé autour de grandes thématiques, qui seront les grandes parties de votre commentaire, et que vous déploierez ensuite en sous-catégories, en notions, ou en motifs littéraires. Plan progressif, cohérent, équilibré. En général, on attend 3 grandes parties, 3 sous-parties, et pour les plus audacieux d’entre vous, 3 sous-sous-parties (le fameux « plan en 27 points », qui n’est évidemment pas attendu !). Vous avez le droit de chambarder tout ça, mais poser un cadre préalable peut vous aider à mieux structurer votre pensée, et vous « forcer » à trouver des idées.

Quand vous êtes face à un texte, essayez d’abord de le défricher en fixant au brouillon vos impressions de lecture, et les grands axes qui apparaissent, pour dessiner l’amorce d’un plan. Prenez (vraiment) du temps pour lire l’extrait, une lecture minutieuse fait déjà la moitié du travail, ce n’est jamais du temps perdu, même si vous écrivez peu à cet instant (réservez au minimum 20 minutes). Il faut d’emblée étudier la composition du texte, sa structure (le texte est organisé en X mouvements, articulations). Vous analyserez ensuite chaque partie par sa tonalité, voyez s’il y a une liaison entre les parties, une dimension progressive, ou s’il y a au contraire des effets de rupture au sein de l’extrait. Chez Ronsard ou Baudelaire, les articulations sont mises en évidence (structure du sonnet) ; dans l’esthétique moderne, il y a souvent un effet de flou [cf. Choukri, les scènes s’enchaînent les unes aux autres dans un brouillage référentiel].

Vous devez également prendre en compte les caractéristiques spécifiques du genre littéraire qui vous est soumis. Si c’est un récit : question des personnages, décors ou non, temporalité particulière, matière romanesque, narrateur, jeux de la focalisation etc. Il vous faut aussi informer le texte, en regroupant vos connaissances d’histoire littéraire, par cercles concentriques : on part du texte, vers l’auteur, les courants littéraires, des constantes, des thématiques…

Introduction : plusieurs étapes : 1. Intro à proprement parler, captatio benevolentiae, accroche (cela peut être un petit point d’histoire littéraire, quelque chose sur l’auteur – évitez les fastidieux rappels biographiques qui n’ont pas grand intérêt –, ou une caractéristique particulièrement saillante du texte que vous mettez en perspective). 2. Présentation du texte (mention du titre + repérez la situation de l’extrait dans l’économie globale du récit. Allez à l’essentiel, pas de développements sur l’identité de l’auteur, introduisez plutôt les thèmes majeurs présents dans l’extrait à commenter, et définissez votre cadre d’analyse). 3. Annonce de la problématique. 4. [Lecture de l’extrait, si c’est un commentaire oral] 4bis. Annonce du plan.

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