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Madame Bovary, le bal de Vaubeyssard, Flaubert

Commentaire de texte : Madame Bovary, le bal de Vaubeyssard, Flaubert. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  7 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  1 714 Mots (7 Pages)  •  7 324 Vues

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Paru en 1856, première oeuvre importante de Flaubert, Madame Bovary fut écrite sur les conseils des amis de l'écrivain qui lui auraient proposé d'entreprendre une œuvre s'inspirant de la réalité du monde qu'il connaissait. La légende voudrait de Madame Bovary s'inspire d'un fait divers qui aurait eu lieu dans le village de Ry où l'épouse du docteur Delamarre se serait suicidée suite aux aventures  qu'elle aurait eues. Dès sa publication, Flaubert et inculqué d'offense à la morale public et à la religion car le roman met en scène une femme adultère. Il est finalement acquitté en janv. 1857. Cet extrait se situe dans la première partie du roman, au chapitre 8. Emma Rouault, fille d'un fermier aisé envoyée au couvant dès l'âge de 13 ans y trouve le goût de la lecture et des roman et ne cesse dès lors de s'imaginer en héroïne promise à un avenir remplit de tumulte et de passion. Son mariage avec Charles Bovary, sa vie dans un petit village de a campagne normande, Tostes, la font cruellement déchanter. L'événement arrive cependant sous la forme d'une invitation au bal du château de la Vaubyessard appartenant au marquis d'Andervilliers. Nous nous interrogerons sur la manière dont Flaubert traite ici une scène qui relève d'un topos(motif) romanesque (motif qui se répète).

I- Le rêve d'Emma

Souvent associée à la rencontre amoureuse, la scène de bal implique la rupture du quotidien, un univers de fête qui marque l'entrée dans un monde magique, un monde de rêves. Flaubert choisit dans cet extrait de centrer tout son récit autour du personnage d'Emma dont il nous fait partager toutes les sensations.

1) Un univers de sensations

Il y a tout un réseau de sensations : sensation auditive « Emma écoutait de son autre oreille une conversation », sensation visuelle « Madame Bovary tourna la tête et aperçut » mais aussi sensation gustative « elle mangeait alors une glace aux marasquins ». Flaubert nous renvoie ici l'image d'un personnage d'Emma tendue dans la sensation consciente de vivre l'exceptionnel.

Le choix focalisation interne permet de mettre en évidence la naïveté de l'héroïne qui se retrouve dans un monde mystérieux qu'elle n'identifie pas complètement. → bcp d'usages des déterminants indéfinis : « un cavalier », « une jeune femme », « un jeune homme ». de plus, les pronoms indéfinis renforcent cette idée : « on entourait », « l'un… l'autre ». Flaubert souligne ainsi une ignorance qui est celle d'Emma.

Cet univers de sensation donne cours à l'émergence du passé.

2) L'émergence du passé

Dans le dernier paragraphe, Flaubert réintroduit la réalité dite vulgaire puisque Emma est renvoyée au passé par le biais de la mémoire affective : le souvenir d'enfance. La brutalité de ce souvenir qui vient rompre avec le rêve évoqué au début de l'extrait et est illustrée par l'image qui l'introduit :  « un domestique (…) cassa deux vitres ».

Ainsi le regard porté sur elle par les paysans est présenté comme un miroir qui la renvoie à tout ce qu'elle cherche à fuir. → illustré par phrase très brève : « Alors le souvenir des Berteaux lui arriva » + l'emploi d'un verbe de mouvement « arriva » la réduit à une certaine passivité.

Les images se construisent selon un rythme ternaire croissant « elle se revit elle-même... ». Ce rythme semble la condamner au seul ressassement du passé associé à la trivialité d'une vie à la campagne.

Cette émergence va entrer en rupture avec le retour à la réalité.

3) Retour à la réalité

« Elle était là » → Emma balaye bien vite ce passé encombrant pour s'inscrire dans la réalité présente du bal marqué par les adverbes de lieu « là », une notation temporelle « l'heure présente », « alors » et l'usage de l'imparfait fait paradoxalement disparaître le passé « s'évanouissait toute entière », « elle doutait presque de l'avoir vécue ».

La précision de « l'ombre » s'oppose à l'éblouissante clarté du bal dans la vie d'Emma. La fin du paragraphe se concentre sur une image très précise d'Emma le geste suspendu dégustant de la glace comme une photographie au moment où sa vie coïncide enfin avec ses aspirations de l'existence rêvée.

II- L'opposition de deux mondes

L'opposition temporelle entre l'enfance d'Emma et la réalité de la scène de bal reflète également l'opposition de deux réalités sociales biens distinctes.

1) Le monde paysan

Le monde paysan est suggéré par l'évocation de la nature, « jardin », « marre », « pommier » mais il est aussi associé à une certaine lourdeur et une certaine vulgarité → emploi du terme péjoratif « faces ». La marre est « bourbeuse » ce qui connote la laideur, la saleté mais aussi l'enlisement du personnage.

La précision des lieux « ferme », « laiterie » et le choix des vêtements « blouse » renvoient à un univers paysan et l'apparition finale du père renvoie Emma à l'état d'enfant, à ses attitudes enfantines, vulgaires « écrémant avec son doigt.. » telle une petite paysanne.

Ce monde paysan contraste avec le monde aristocratique.

2) Le monde aristocratique

La fascination domine l'ensemble du passage (paragraphes 2 et 3) → superlatif qui désigne les hommes et leurs habits « mieux faits » , « plus souple » , « plus fines »→ hyperboles.

Tous ces hommes semble appartenir à une communauté qui les unie : « se distinguaient de la foule par un aire de famille » → ils se ressemblent tous, sont indéfinissables.

Emma est fascinée par la richesse visible : « ils ont le teint de la richesse ». cette mention est suivie d'une énumération élogieuse qui évoque des éléments nobles « porcelaine », « satin », « précieux »…

De plus, il participe à l'idéal du chevalier et du séducteur : « cavalier en habit bleu » cliché de la représentation romantique (idéal du séducteur), à travers « leur manière douce » qui contraste avec une certaine « brutalité » qui en font des dominateurs. On évoque aussi leurs caractéristiques physiques et morale : »fore », « vanité », « maniement des chevaux de race ».

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