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Les types d’éducation classique

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Par   •  17 Juin 2016  •  Dissertation  •  2 049 Mots (9 Pages)  •  3 966 Vues

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INTRODUCTION
Dans une si longue lettre le thème de l’éducation occupe une place de choix et cela on ne s’aurait l’amputer au métier de l’auteur qui est à la fois enseignante et écrivaine. En effet l’acception globale de l’éducation montre quelle peut être conçue comme l’enseignement des règles de conduites, sociales et formation des facultés physiques, morales et intellectuelles qui président la formation de la personnalité de l’homme. Ainsi dans notre analyse, nous nous évertuerons de montrer à travers une si longue lettre que l’école, la famille et la société sont des lieux privilégiés de transmission des connaissances. Nonobstant les tares de cette société l’artiste doit porter son regard critique et constructif sur la transmission des valeurs sociétales sans les quelles l’humanité serait en décadence.

  1. Les types d’éducation classique
  1. L’éducation traditionnelle

Dès la première page (7), le cadre est défini, « les concessions étaient séparées par une tapade ». La concession regroupe plusieurs familles qui ont généralement un ancêtre commun. Entre les membres se tissaient des liens très forts de solidarité. Ce sentiment était à l’origine de cette amitié encore vivace entre Ramatoulaye et Aïssatou ; il se fortifie dans les difficultés, résiste au temps et élève encore plus l’amour.

Ainsi, le village apparaît comme le cadre par excellence où évoluent les acteurs. Des hommes côtoient les esprits et les baobabs à côté desquels rôdent les ancêtres aux épopées héroïques. Ce monde vit au ralenti malgré ses multiples activités. La griotte nous rappelle certains principes de la tradition. Cette dame pouvait influencer les décisions de son amies, réparer un mal ou s’ériger le droit de critiquer Ramatoulaye qui parlait « d’amour au lieu de pain », à propos de Daouda Dieng.

Les proverbes peuvent servir à illustrer une idée, à calmer certaines ardeurs ou encore à pousser à l’action :

« On ne brûle pas un arbre qui porte des fruits »

« On a beau nourrir un arbre, il se garnit quand même à votre issu »

« Un étranger ne détache pas une chèvre de la maison »

D’autre part, les métiers traditionnels méritent considération par l’effort physique déployé, les connaissances et la patience requise : nous pouvons citer le bijoutier qui avait tant ébloui Mawdo Bâ, le noble, au point de renforcer les liens avec Aïssatou. Les divisions sociales sont accentuées par ces castes. Hommes et femmes vivent séparés. Mais, oncles, mères et tantes participent à la vie de la communauté, les échanges d’enfants renforcent les liens familiaux. Farba Diouf avait dit à sa sœur : « je ne te demande que ses os ». Par ailleurs, les vieilles personnes sauvegardent les coutumes et les valeurs ancestrales par les contes et légendes.

Par l’éducation orale et pratique, facilement assimilée, et fallait forger un homme ou une femme (petite Nabou) vertueuse et apte à servir le groupe.

  1. L’éducation coranique

En général, le cadre d’acquisition de cette éducation religieuse est l’école coranique, en plein air ou sous un arbre, elle est dirigée par un marabout usant souvent de châtiments corporels. Ramatoulaye a bénéficié de cette éducation dès son enfance, ce qui explique sa piété et sa foi en l’Islam. En effet, elle respecte scrupuleusement les principes qui définissent la réclusion : période de prières et de recueillement que la veuve se doit de suivre avec rigueur. Notons que le Coran est un code de vie, une Morale qui insiste sur la Solidarité et la Sincérité de la soumission à Dieu. Les « Paroles nobles et consolatrices du Coran » ont beaucoup influencé Ramatoulaye quant à la responsabilité du divorce. Il faut « savoir pardonner et avoir cette volonté de dépassement » et donc accepter l’inacceptable.

Le Coran nous éduque en fait sur la vie, freine certaines ardeurs et rappelle, aux uns te autres leurs devoirs et obligations. En attestent les funérailles de Modou Fall où se manifeste la solidarité. Mais, la mort de ce dernier a mis en relief la cupidité de certaines personnes avides de richesse, en l’occurrence Tamsir « qui voulait la veuve » sous prétexte de veiller sur l’éducation des enfants de son défunt frère.

Malgré l’usure du temps, ces valeurs traditionnelles, de même que la morale que charrie le Saint-Coran, restent toujours vivaces. Images et sensations du passé défilent dans la mémoire de la narratrice avec passion. Et spontanément, la procession des hautes personnalités, d’hommes de les catégories sociales qui réaffirment leur devoir religieux et leur solidarité agissante pour le défunt. Avant d’être épouse, la petite Nabou a reçu cette éducation faite de sagesse pour devenir sage-femme.

Au fil du roman, malgré leur drame, Ramatoulaye et Aïssatou ont sauvegardé leur dignité sur laquelle se fonde leur éthique.

  1. L’école dans la tourmente
  1. Le cadre institutionnel

L’école française est une institution définie dans un cadre rigide : construction en dur, règlement intérieur, des professeurs ou instituteurs formés en la circonstance avec des objectifs précis à moyen ou à long terme. De plus, il fallait, aux femmes, élever leur vision du monde, cultiver leur personnalité, renforcer leur qualité, mâter leur défauts, faire fructifier les valeurs de la morale universelle. Une institutrice blanche servait de modèle aux femmes pour un « destin hors du commun ».

  1. Bouleversement des structures

Tout commence par le jardin d’enfants devenu un  luxe pour les nantis, excluant donc les pauvres. L’école primaire crée son lot d’inadaptés ou de « déchets scolaires ». Ensuite, le lycée, tout en favorisant l’affermissement de la personnalité, fait éclater la puberté. Et l’élève découvre, malgré lui, des traquenards : drogue, vagabondage, sensualité.

L’université favorise enfin des « rejets exorbitants et désespérés ». Ainsi, la société se trouve en même temps ébranlée : ici, l’argent et l’opulence sont roi. L’école ressemble à cette machine à former des objets de production parfois inadaptés, c’est pourquoi Ramatoulaye écrit : « le rêve d’une ascension sociale fulgurante pousse les parents à donner plus de savoir que d’éducation à leurs enfants ».

Pourquoi un tel état de fait ?

  1. L’éveil des consciences

Avec le développement de l’école et des progrès scientifiques, l’homme et la femme commencent à prendre conscience de leur situation ; la prolifération des courants d’émancipation de la femme renforce cette tendance. Par l’esprit critique, la formation du jugement, une nouvelle élite pointe à l’horizon avec u souffle de contestation : à l’école, Mawdo Bâ conteste son professeur de lettres, dans les foyers, c’est le refus de la polygamie ; les syndicats réclament de meilleurs conditions d’existence. Ce vent de liberté, avec le soutien des livres, favorise la prise de conscience des femmes comme Aïssatou. Cet état d’esprit nouveau explique pourquoi Jacqueline, au lieu de se laisser mourir, réagit, avec vigueur, pour trouver des raisons de vivres. Des mots comme « démocratie », « socialisme », »liberté », « lutte », (p.95) animent les conversations. Cette crise a profondément bouleversé la jeunesse.

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