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Les refus de madame de Clèves

Fiche de lecture : Les refus de madame de Clèves. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Avril 2022  •  Fiche de lecture  •  1 664 Mots (7 Pages)  •  329 Vues

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Le refus de Mme de Clèves (EL3) p 195 L1020- 1053

 

Le roman se déroule à la cour de Henri II, où règne la magnificence et interroge sur la compatibilité

entre l’amour, la morale et la vertu.

Après avoir épousé le prince de Clèves, l’héroïne éprouve une passion amoureuse réciproque pour

le duc de Nemours. Elle lutte contre cette passion et reste fidèle à son époux, à qui elle avoue

néanmoins cet amour secret. Mais celui-ci plus tard, se croit trompé et en meurt de chagrin.  La

mort de son mari plonge l’héroïne dans une grande douleur. Cependant après quelque temps, elle

revoit le duc de Nemours, ose lui avouer son amour, mais pour lui déclarer aussitôt qu’elle ne sera

jamais à lui. Elle expose ses raisons dans cet extrait.

 Nous étudierons la finesse de l’analyse psychologique que présente ce dialogue.

 

ETUDE LINEAIRE

 

Le 1er argument de la princesse est la peur d’être trompée. Elle le justifie par le succès qu’elle sait

qu’il a auprès des femmes. Elle exprime son argument comme une certitude dans une phrase courte

et simple au caractère péremptoire. Elle utilise le présent de vérité générale (« souhaitent »),

l’adjectif « toutes » pour exprimer une vérité absolue, toutes les femmes souhaitent lui plaire. Le

verbe « attacher », fait du duc un homme insaisissable que l’on cherche à conquérir (comme un défi

qu’on se lance).

 Elle donne 2 raisons expliquant ce succès : dans un complément circonstanciel de cause : la

« vanité », car le duc a toujours été présenté comme le seigneur le plus brillant de la cour, la reine

d’Angleterre souhaitait même l’épouser sans l’avoir vu : il y a de la gloire à être aimé d’un être de

si belle réputation. Le « goût », parce qu’il est vraiment digne d’être aimé et parce qu’il inspire

réellement des sentiments d’amour.

Dans la 2ème phrase (L1021) elle s’appuie sur les faits :  elle connaît le succès qu’il a auprès d’une

majorité de femmes, elle s’appuie également sur son cas personnel (« mon expérience ») :

l’éducation qu’elle avait reçue et son horreur de la galanterie faisait d’elle la dernière à pouvoir

être éprise du duc, et pourtant elle l’a été, cela lui permet de faire une généralisation (« il n’y en a

point… »)

 L 1022. Elle emploie ensuite le conditionnel indiquant qu’elle a envisagé une relation avec lui :

l’adverbe « toujours » indique qu’elle ne la voit que sous le signe de la suspicion. Elle craint à la fois

son infidélité (« toujours amoureux » d’une autre) et son pouvoir de séduction (toujours « aimé »

d’autres femmes). La 2ème proposition de la phrase témoigne de sa lucidité et d’un ton désabusé :

elle sait que ce serait de la jalousie, mais elle sait aussi qu’elle serait justifiée.

L 1024. Le connecteur logique « néanmoins », indique une nouvelle fois qu’elle s’est projetée, qu’elle

s’est imaginée avec le duc et qu’elle n’y voit que souffrance (ce qu’elle exprime par la négation

restrictive : « ne…que »). Elle se montre résignée devant le caractère fatal de la passion : céder à

la passion c’est accepter de souffrir et donc refuser de se plaindre.

L1026.  Elle s’exprime de manière expérimentée, comme une personne ayant beaucoup réfléchi et

ayant appris des différentes expériences qu’on lui a contées. Elle utilise un présent de vérité

générale pour exprimer une sorte de maxime paradoxale, qui renverse les idées établies : c’est à

un amant que l’on peut reprocher son infidélité et non à un mari. Par la question rhétorique, elle

présente comme inévitable qu’un mari finisse de ne plus aimer sa femme. Elle a donc une vision

pessimiste de la passion mais très ancrée dans la culture occidentale : la passion ne saurait survivre

à l’absence d’obstacles.

 

Elle présente ensuite un 2ème argument (L1028 à 1032). Introduit par la proposition subordonnée

circonstancielle de concession introduite par « quand », conjonction de subordination (Attention

programme : question possible de grammaire) et par la reprise du verbe accoutumer, elle présente

ce 2ème argument comme supérieur. Il s’agit d’un argument de devoir, de ses scrupules à l’égard de

M. de Clèves. Il s’organise autour du souvenir de M. de Clèves, dont le duc de Nemours a

involontairement causé la mort.

 La construction de la phrase, constituée de 4 propositions infinitives dépendant de « croire voir »

montre que Mme de Clèves est très marquée par la mort de son mari et qu’elle garde une véritable

vision (« croire voir ») de ses derniers reproches, comme si l’image du prince de Clèves allait la

poursuivre de ses reproches. Ces reproches s’adresseraient tout d’abord à M. de Nemours (sa

responsabilité dans la mort de M. Clèves), puis à elle :  d’épouser celui qui a causé sa mort, et de

l’aimer davantage.

 L1032 à 1034. Elle conclut ensuite sur ses résolutions, conséquences de ses arguments. Elle

emploie des tournures impersonnelles : « il est impossible », « il faut », prouvant que la princesse

cherche aussi à se convaincre elle-même du bien-fondé de ses résolutions (elle n’emploie pas le je).

Elle qualifie aussi ces raisons de « fortes », accentuées par l’adverbe intensif « si » et utilise

l’adverbe « jamais » pour présenter sa décision comme irrévocable.  

 

La réponse de M. de Nemours

 

L 1035. Sentant une certaine défiance de soi dans les derniers mots de la princesse, il l’attaque

dans 2 vives exclamations dont témoignent le verbe s’écrier, l’interjection « Hé » et la question

rhétorique.

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