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Les Liaisons Dangereuses, analyse bac

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Par   •  4 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  1 351 Mots (6 Pages)  •  611 Vues

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Pierre Choderlos de Laclos, Les Liaisons Dangereuses (1782)

Extrait de la lettre IV

Problématique: Quelle figure de séducteur ce texte met-il en scène?

I. Une lettre de refus: un séducteur conquérant

a) le rejet de l'autorité de Mme Merteuil

-la lettre IV est la réponse de M. de Valmont à la lettre II de Mme de Merteuil, et elle révèle la nature de leur relation complexe faite d’admiration, de défi, de volonté de maîtrise de l’autre et parfois même aussi de haine, de volonté destructrice. Dans sa lettre Mme de Merteuil avait lancé un défi et intimé l’ordre de séduire la jeune Cécile de Volange, promise au Comte de Gercourt (ancien amant de la Marquise qui l’avait quittée pour une autre) : « J’exige que demain à sept heures du soir vous soyez chez moi ». Verbe d’autorité.

-dans sa réponse Valmont tient tête, refuse de se soumettre à pareille autorité, montrant par là son orgueil ; c’est avec ironie qu’il exprime ce refus : « Ce n’est pas la première fois, comme vous le savez, (interpellation) que je regrette de ne plus être votre esclave» (antithèse). Ainsi Valmont affirme qu’il s’est déjà opposé à la Marquise et il l’oblige à l’admettre : « comme vous le savez ». Il met aussi en évidence qu’il a su se défaire de son emprise par l’emploi de la négation. Enfin le terme retenu est celui « d’esclave » pour revendiquer sa liberté ; le XVIII è siècle mettra à l’honneur l’idéal de justice et de liberté.

-Valmont affirme aussi son propre projet : séduire la Présidente Tourvel ; « Voilà ce que j’attaque ; voilà l’ennemi digne de moi ; voilà le but où je prétends atteindre ». Répétition du présentatif pour affirmer sa volonté et sa détermination.

-nous pouvons dire qu’il cherche à irriter sa lectrice en blessant son amour-propre en ne lui obéissant pas, en se moquant d’elle ; il cherche à susciter sa jalousie en annonçant son projet de séduction et à poser son indépendance : la Marquise a perdu son emprise ; son autorité est bafouée. Avec ironie il affirme son indépendance liée à son propre projet : « je me vois forcé de vous désobéir ». Le verbe désobéir dénote cette volonté de s’opposer, opposition renforcée par l’antithèse : »forcé / désobéir ».

b) une lettre sarcastique

-le ton de la lettre est sarcastique, maniant raillerie et ironie mordantes : les termes « charmants » et « aimable » constituent des antiphrases puisqu’ils qualifient l’autorité orgueilleuse de Mme de Merteuil.

-également, l’oxymore « chérir le despotisme » exprime cette parole ironique de Valmont; tout comme les hyperboles telles « ma très belle Marquise » pour nommer cette femme ou « ma belle amie ». Se mêlent alors le souvenir amoureux et l’agacement de Valmont : il a donc pris de la distance et connaît bien la vraie personnalité de cette femme orgueilleuse et perverse.

-la comparaison de Mme de Merteuil à une sainte qui prêcherait la foi est aussi ironique et blasphématoire puisque la religion dont il s’agit est le libertinage. Le nom propre « Patronne » qui connote la sainteté peut aussi rappeler l’autorité de cette femme à laquelle il refuse de se soumettre.

-ainsi cette rhétorique nous donne des informations sur la personnalité de Valmont : c’est un homme intelligent, sûr de lui, maniant le sarcasme en contrôlant son langage. C’est aussi un homme qui aime les rapports de force et qui prend plaisir à défier la Marquise en jouant aussi de sa force de séduction.

II. Une éthique libertine

a) un plan pervers

-Valmont emploie d’abord la métaphore de la guerre pour parler des jeux de la séduction: « Conquérir est notre destin ». Il n’y a aucune place accordée au sentiment véritable: tout semble affaire de séduction et de manipulation. Il est en quête de « gloire », et espère le triomphe, « pour honorer mon triomphe »

-en outre dans cette lettre il compare le libertinage à une religion, à une « foi ». Mme de Merteuil et Valmont cherchent à faire des « prosélytes ». Le Vicomte va jusqu’à comparer la Marquise à une Sainte, à une « Patronne », se qualifiant lui-même de « Saint de village ». Valmont est donc irrévérencieux envers la religion et se moque aussi de la femme dévote qu’est Mme de Tourvel, qu’il veut pervertir. On peut aussi voir en Valmont le libertin du XVIII è siècle, proche de l’athéisme.

b)

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