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Le roman La Religieuse de Diderot

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Par   •  25 Janvier 2021  •  Compte rendu  •  2 400 Mots (10 Pages)  •  685 Vues

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Partie 1

Denis Diderot (1713-84) a été l'une des figures clés du siècle des Lumières en France. Il a été presque entièrement responsable du grand projet d'Encyclopédie, dont le but était de publier tout ce qui était connu dans les sciences de l'époque. Pendant une décennie, il a été l'ami de Rousseau, jusqu'à ce qu'ils aient une faille majeure. Après avoir abandonné sa formation précoce pour le sacerdoce jésuite, il passe quelques années de bohème à Paris, se mêlant à de jeunes philosophes. C'est alors qu'il publie son premier ouvrage, Pensées Philosophiques, qui s'attaque à l'hypocrisie religieuse. Il écrit également plusieurs romans.

Son roman, La Religieuse, a commencé comme un canular pour attirer un ami à Paris depuis sa propriété de campagne. Complètement absorbé, Diderot l'a bricolé pendant des années, pour finalement le développer en une œuvre de fiction majeure. Le roman a finalement été publié 12 ans après sa mort. Il y invente l'histoire d'une jeune fille nommée Marie-Suzanne Simonin. Suzanne est le résultat d'une liaison adultère de sa mère. Dénigrée par son "père", elle est donc rejetée par une mère soucieuse de rétablir sa faveur auprès de son mari. Suzanne est obligée d'entrer dans un couvent à 18 ans pour se débarrasser d'une gêne et pour favoriser ses sœurs aînées. Ses sœurs s'avèrent être des filles égoïstes et avides d'apprendre, qui ont hâte d'hériter de la succession de leur mère. Le contraste est saisissant avec Suzanne, qui sacrifie sa vie avec soumission pour permettre à sa mère de maintenir son front respectable.

Suzanne n'a pas vocation à être religieuse et proteste toute sa vie à ce sujet, mais en vain. Elle se plaint à sa mère égocentrique, à son confesseur et aux abbesses. Elles la manipulent toutes pour la soumettre, sans réelle sympathie pour l'injustice de sa situation. Sa tentative de faire un discours public sur le mal qu'il y a à se débarrasser de ses filles non désirées dans les couvents est interrompue par un contrôle rapide des dégâts par les religieuses principales. Cependant, elle ne peut y rester et, après un certain temps enfermée dans une chambre d'isolement chez sa mère, elles trouvent un autre couvent prêt à ignorer le scandale qu'elle a causé. Les nouvelles nonnes ont pitié d'elle car elle a un talent musical.

Ses années de noviciat lui offrent le meilleur moment de sa vie, entre un foyer mal aimé et les horreurs de son passage ultérieur dans deux couvents. Sa première abbesse est un chef merveilleux. Mais, un an après avoir prononcé ses vœux, sa mère, son "père" et l'abbesse sympathique meurent tous. À partir de ce moment, sa vie devient très mauvaise. La nouvelle abbesse, Sainte-Christine, apporte un nouvel ordre. Les favoris de l'ancien ordre ne sont jamais les favoris du règne suivant". Les fléaux et les chemises ont été confisqués par Moni, mais Sainte-Christine les a rendus obligatoires. Suzanne est une rebelle et résiste à ce nouvel ordre basé sur la soumission et l'obéissance inconditionnelles. Sa résistance n'apporte qu'une répression sadique.

Un régime de persécution vicieux est mis en place instantanément, avec la coopération de presque toutes les religieuses subordonnées. Diderot les présente comme une faveur de la Soeur principale. Elles sont ses exécutantes volontaires, chacune d'entre elles rivalisant de cruauté dans les moqueries et les persécutions. L'histoire de Diderot rappelle en grande partie l'analyse d'Erving Goffmann sur les institutions totales, telles que l'armée, les prisons et les asiles de fous. Ici, chaque aspect de l'administration renforce l'énorme division du pouvoir entre les commandants et les détenus, qui sont systématiquement humiliés et dépouillés de leur dignité et de leur vie privée.

Couverture de livre : La Religieuse par Denis Diderot

Les religieuses font manger Suzanne sur le sol au centre du réfectoire. Certaines nonnes étalent du verre brisé sur le sol du couloir jusqu'à sa cellule et lui volent ses chaussures. D'autres volent sa literie, refusent de lui servir sa nourriture, lui jettent leurs déchets de toilettes par la porte en passant devant leur chambre, bloquent le trou de la serrure de sa chambre et deviennent hystériques devant sa présence contaminante. L'abbesse dirige une messe au cours de laquelle Suzanne est obligée de se coucher dans un cercueil. Bien qu'elle soit presque poussée au suicide, elle reçoit la protection d'un ami fidèle. En écrivant un récit détaillé de sa persécution, Suzanne consomme une grande quantité de papier. Conscients des dégâts imminents si son histoire devenait publique, l'abbesse et ses serviteurs réagissent avec panique. Le vicaire général est appelé à intervenir, mène une enquête approfondie et condamne de façon cinglante l'abbesse pour ses cruautés. Au final, peu de choses changent.

Suzanne engage un avocat, M. Manouri, pour plaider devant un tribunal afin qu'elle soit libérée d'un cloître indésirable. Lorsque cet appel échoue, elle est persécutée encore plus cruellement par la suite en tant qu'agent de Satan - une réaction typique d'une institution autoritaire où la soumission à l'autorité est la valeur première. Diderot développe ici un argument puissant en faveur de la libération d'une telle oppression. Comme dans tant d'autres institutions, l'oppression est si capricieuse, malgré l'existence de règles détaillées pour la gestion des couvents. Tout dépend de la personnalité du

Suzanne engage un avocat, M. Manouri, pour plaider devant un tribunal en vue de sa libération d'un cloître indésirable. Lorsque cet appel échoue, elle est persécutée encore plus cruellement par la suite en tant qu'agent de Satan - une réaction typique d'une institution autoritaire où la soumission à l'autorité est la valeur première. Diderot développe ici un argument puissant en faveur de la libération d'une telle oppression. Comme dans tant d'autres institutions, l'oppression est si capricieuse, malgré l'existence de règles détaillées pour la gestion des couvents. Tout dépend de la personnalité du chef.

Suzanne est finalement transférée dans un autre couvent, Arpajon, où elle rencontre un problème similaire mais différent. L'abbesse y exerce également un fort favoritisme. Mais c'est parce qu'elle est lesbienne qu'elle nourrit d'intenses jalousies salopes et hystériques entre les nouveaux favoris et ceux qui sont rejetés. C'est ce qui s'est passé au couvent de Longchamps, où les favoris de Sainte-Christine feraient tout pour s'accorder avec l'engagement de l'abbesse à persécuter un rebelle, allant même jusqu'à pousser la résistante au suicide.

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