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La parole au théâtre

Dissertation : La parole au théâtre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Juin 2018  •  Dissertation  •  1 428 Mots (6 Pages)  •  620 Vues

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Léa 1ere S3

Contrôle dissertation, français

Le théâtre semble tout d'abord se définir par la prédominance des paroles. En effet, nous réduisons souvent le texte théâtrale à la littérature. Or jusqu' au vingtième siècle les auteurs ne s’intéressent pas à la représentation de leur œuvres ; le texte théâtral a alors une part prépondérante. Certains dramaturges ne destinent leur pièce qu'à la lecture, comme « spectacle dans un fauteuil » de Alfred de Musset. Selon Antonin Artaud « Pour nous [Occidentaux], au théâtre, la parole est tout et il n'y a pas de possibilité en dehors d'elle ; le théâtre est une branche de la littérature, une sorte de variété sonore du langage », situation qu'il déplore. Pour appuyer l'idée de l'importance de la parole on peut aussi citer le dramaturge Louis Jouvet. On lui reprocha l'incapacité de réaliser son œuvre « Electre », inadapté aux exigences visuelles du public. Sa pièce fut même qualifiée d'ennuyeuse. De plus, encore de nos jours de nombreux classiques se lisent et s'étudient comme un roman, que ce soit des œuvres de Racine, Shakespeare, Corneille, ou d'autres dramaturges contemporains, il suffit de se baser simplement sur les paroles pour comprendre l'intrigue, l'enjeu,l'action,... de la pièce ou encore les sentiments, émotions des personnages. La parole fournit des éléments qui sont dispersés tout au long de l’œuvre et que le lecteur assemble au fil de sa lecture. Lorsque l'on assiste seulement à la représentation d'une pièce, sans avoir lu préalablement les paroles plusieurs fois jusqu'à une compréhension totale, on peut alors parfois passer à côté de la morale que l'auteur a voulu transmettre au spectateur. C'est souvent le cas dans des œuvres compliquées. Les pièces engagées comme celles de Jean-Paul-Sartre ou encore celles de Eugène Ionesco avec par exemple Rhinocéros en témoignent. Dans Rhinocéros assister à une simple mise en scène sans savoir que la transformation de Bérenger en rhinocéros est une métaphore de la montée du nazisme (ou d'autres formes du totalitarisme) rend la compréhension de la pièce beaucoup plus compliquée. Il devient plus difficile pour nous de comprendre la morale de l’œuvre. Or comme le dit Victor Hugo « une pièce de théâtre, c'est quelqu'un, c'est une voix qui parle, c'est un esprit qui éclaire, c'est une conscience qui avertit ».

Le théâtre peut aussi avoir pour appellation art dramatique car il doit y avoir une action, un enjeu, une tension, pour que la pièce présente un intérêt. La tragédie, œuvre dramatique, qui se prête par sa définition à l'expression de la violence utilise la parole comme moyen pour s'exprimer. On peut citer par exemple la scène d'exposition dans Antigone de Jean Anouilh. Sans la parole, la nourrice ne pourrait pas nous dire ce que fait Antigone « je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre pour voir si tu ne t'es pas découverte en dormant et je ne te trouve plus dans ton lit ». La nourrice joue le rôle d'une narratrice. Les détails qu'elles nous offre font office de didascalies et nous rappellent la lecture d'un roman. La parole permet aussi de décrire un personnage comme avec la réplique de la nourrice : « tu rougis » dans Antigone. Elle permet par son utilisation de trahir le sentiment de malaise de Antigone en nous montrant son état physique. Le texte ne présente pas de didascalie présentant Antigone rougissant, la nourrice fait alors office de lien entre le spectateur et Antigone (didascalie implicite). Quant à la comédie, destinée à provoquer le rire, ne recourt pas à une parole violente. Elle use différents procédés destiné à susciter le rire, du comique grossier, élémentaire, au comique élaboré, plus subtil qu'il faut méditer. Pour dénoncer les abus de pouvoir et autres situations déroutantes, l'auteur choisit souvent de les incarner dans un personnage (ou plusieurs) qui en est victime ou responsable. Voir tous ces malheurs s'accabler sur un personnage provoque le rire : on a l'impression qu'il est maudit, que le destin est contre lui. Le personnage qui est responsable du malheur fait l'objet d'une critique explicite. Le spectateur à travers sa critique perçoit la dénonciation que le dramaturge a voulu critiquer. C'est un moyen d'échapper à la censure. On peut citer l’œuvre Tartuffe de Molière. Par conséquent nous voyons bien que la parole est le principal ressort pour faire rire. L'auteur doit tourner adroitement ses phrases, les travailler, jusqu'à qu'il les estime parfaite pour faire rire, comme le dit Molière,

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