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La Princesse de Clèves : "Vous allez perdre la réputation que vous vous êtes acquise", déclare Mme de Chartres à sa fille sur son lit de mort. Pensez-vous que cette prédiction soit juste?

Dissertation : La Princesse de Clèves : "Vous allez perdre la réputation que vous vous êtes acquise", déclare Mme de Chartres à sa fille sur son lit de mort. Pensez-vous que cette prédiction soit juste?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Mai 2022  •  Dissertation  •  1 562 Mots (7 Pages)  •  299 Vues

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Proposition de corrigé de dissertation

Sujet : "Vous allez perdre la réputation que vous vous êtes acquise", déclare Mme de Chartres à sa fille sur son lit de mort. Pensez-vous que cette prédiction soit juste?

Introduction :

Dès les premières pages de La Princesse de Clèves, roman écrit en 1678 par Mme de Lafayette, le lecteur découvre une héroïne idéalisée, modèle de vertu.

Or  la rencontre de la jeune épouse de Clèves avec le duc de Nemours va menacer cette perfection. Mme de Chartres s'aperçoit du trouble de sa fille et s'en inquiète, en particulier sur son lit de mort lorsqu'elle déclare : "Vous allez perdre la réputation que vous vous êtes acquise".

Est-ce alors la prédiction lucide d'une femme connaissant parfaitement les dangers de la cour ou l'avertissement injuste d'une mère agonisante, inquiète pour sa fille?

Après avoir montré que Mme de Chartres a raison de craindre que sa fille ne tombe dans le "précipice" comme d'autres femmes de la cour, nous verrons que son jugement est quelque peu sévère et que la Princesse méritait sa confiance.

I La réputation en péril de Mme de Clèves

A  La révélation publique de sa passion pour Nemours

ex : lors de la scène du manège où le duc de Nemours chute d'un cheval fougueux pour éviter de blesser le roi (II, p.91-92). La Princesse se précipite vers lui, le croyant blessé, avec "une appréhension et un trouble qu'elle ne song[e] pas à cacher" et un visage "changé". Après le choc, elle réalise qu'elle a eu une réaction impulsive et inappropriée pour une femme mariée et espère qu'aucun témoin ne l'aura remarquée. Mais c'est oublier le duc de Guise qui a assisté à la  scène et qui comprend alors qu'il vient de perdre "la triste consolation de croire que tous ceux qui osent regarder [la Princesse] sont aussi malheureux que [lui]". En effet, secrètement amoureux de Mme de Clèves, il s'était résolu à la voir vertueuse et fidèle à son mari, sans aucun penchant pour la galanterie. Or il découvre là qu'il s'est trompé, qu'elle a un amant et en ressent une profonde souffrance qui le poussera à s'exiler à Rhodes où il mourra peu de temps après. Mme de Clèves a pris des risques inconsidérés et sort de la lice "l'esprit bien occupé" par les paroles du duc de Guise.

B La multiplication des imprudences vis à vis des figures puissantes de la cour

ex : lors de la réécriture de la lettre de Mme de Thémines pour sauver l'honneur de son oncle auprès de la Reine. La Princesse  se corrompt et entre dans cet "expédient" en produisant un faux, qui risque de la compromettre auprès de Catherine de Médicis. Mais elle cède à cette entreprise car elle "entr[e] avec plaisir à garder tous les secrets que M. de Nemours lui confi[e]" (III, p.120). 

ex : lors de l'une de ses visites chez la reine Dauphine, Mme de Clèves comprend que l'aveu qu'elle a fait à son époux est connu de la cour. Ce "secret" n'en est donc plus un. Même si Nemours  n'a pas divulgué le nom des personnes concernées (lui qui a été témoin de la scène), la princesse comprend que cette "histoire [...] guère vraisemblable" n'en est pas moins embarrassante pour elle. Elle se retrouve alors dans "une si grande confusion de pensées bizarres qu'il lui [est] impossible d'être maître de son visage", elle est "à la dernière épreuve", "s'embarrass[e ] dans sa robe et [fait] un faux pas" (III, p.142-143) au risque d'éveiller la curiosité de Madame la Dauphine, friande d'intrigues galantes.

C  La déception du Prince de Clèves

ex : lors du tête à tête où le Prince s'emporte contre son épouse qu'il soupçonne d'avoir divulgué son amour pour Nemours "à quelque confidente". Il ne sait plus que penser de sa femme et ne trouve autour de lui que des" abîmes". Quant à la Princesse, elle reconnaît avoir "perdu le coeur et l'estime d'un mari qui devait faire [sa] félicité" et craint d'être " bientôt regardée de tout le monde comme une personne qui a une folle et violente passion" (III, p.149).

ex : Soupçonnant Nemours d'aller rejoindre sa femme à Coulommiers, le Prince  le fait suivre jusqu'au pavillon de la forêt et obtient rapidement la confirmation que le Duc a vu la Princesse deux nuits consécutives. "Peu d'hommes d'un aussi grand courage et d'un coeur aussi passionné que M.de Clèves ont ressenti en même temps la douleur que cause l'infidélité d'une maîtresse et la honte d'être trompé par une femme"(IV, p.179).

ex : lors de son agonie, il reproche à sa femme le "cruel déplaisir" qu'elle lui a donné. "Sachez que vous me rendez la mort agréable, et qu'après m'avoir ôté l'estime et la tendresse que j'avais pour vous, la vie me ferait horreur" (IV, p.181).

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