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« La Muse Malade » / Baudelaire, Les Fleurs du Mal

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Par   •  25 Février 2022  •  Cours  •  6 220 Mots (25 Pages)  •  2 511 Vues

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Etudes linéaires  et commentaires   Baudelaire, Les Fleurs du Mal

Etude linéaire 1 « La Muse Malade » VII

Baudelaire, Les Fleurs du Mal, «  Spleen et Idéal », « La Muse Malade » VII

  Dans les F du M, le dégoût, l’ennui, le sentiment du mal sont des thèmes qui hantent le recueil. Alors , le poète cherche sa libération mais il éprouve une attirance pour ce qui va le plonger dans le Spleen. L’image du « gouffre » est un leitmotiv dans les F du M. Les « paradis artificiels » le plongent dans une atmosphère plus infernale que paradisiaque.

Toutefois , il existe pour le poète une postulation vers le Bien : libération par l’amour, amour physique( sensuel) et spirituel ( quête d’un idéal par une forme de sublimation de l’amour avec Marie d’Aubrun et Apollonie Sabatier).

Le poème en question suit «  Les Phares » et précède «  la muse vénale «  et » la Muse antique ».

Ces poèmes développent la thématique de l’inspiration et donc de la création poétique.

Le sujet de la muse et du poète remonte à l’antiquité : source d’inspiration pour le poète, souvent une femme qui permet à l’homme d’exprimer la beauté, elle est celle qui inspire, qui permet donc la création.

Baudelaire reprend le thème à son compte mais à rebours ( on pourrait penser au poète romantique Musset dans « Les Nuits » , qui dialogue avec sa muse).

Le poète s’adresse à elle, à la femme qui est censée l’inspirer comme s’il s’adressait à lui-même. Elle devient un prétexte pour lui adresser les reproches qu’il s’adresserait à lui-même.

Peut-on lire ce poème comme une nostalgie de l’inspiration antique qui s’oppose à l’inspiration contemporaine , celle de Baudelaire ( marquée par la maladie et la souffrance physique) ?

PB ; en quoi peut-on considérer que la muse est un double du poète ?

Le poème est un sonnet, les quatrains ont des rimes croisées et les tercets, suivies.

Ce sont des alexandrins.

I- L’inspiration maladive ou la tentation du mal

( Etude des quatrains).

Les quatrains évoquent la muse malade , l’inspiration étant ici associée au mal et à la mort.

V1Le poète s’adresse directement à la muse dans une phrase interrogative qui a quelque chose de trivial ou au moins de familier ( + le tutoiement), il nous en offre une vision dégradée dès le r hémistiche «  Ma pauvre muse, hélas ! », allitération en « m », bienveillance . Ce 1r hémistiche traduit aussi le ton de la plainte. Le poète fait descendre la muse de son piédestal, il l’humanise.

V2 le V2 décrit la muse malade «  tes yeux creux » rappellent la fatigue , métonymie pour exprimer la mauvaise santé, noter l’assonance «  eu » =>insistance , le 2e hémistiche ajoute le complément d’objet » de visions nocturnes ». Voir l’antithèse v1 et v2 ( « matin » «  nocturnes »), les tourments de la nuit rejaillissent sur le présent ( cf le temps, le présent). Périphrase « visions nocturnes »pour évoquer le cauchemar . La périphrase permet d’insister sur le monde qui prend vit «  peuplé » «  visions »= à l’intérieur et à l’extérieur .

Noter la longueur des mots choisi, lourdeur de l’évocation.

Les yeux sont comme un miroir , parallèlement aux yeux de la muse, au V3 surgit le regard du poète, «  et je vois ». La présence du miroir se justifie par le verbe « réfléchir » mais également par la référence au « teint » qui n’est pas sans rappeler le « tain » , celui du miroir.

A travers le V3 nous avons donc une représentation de l’inspiration .

L’enjambement du V4 tend justement ce miroir «  la folie et l’horreur, froides et taciturnes ».

= Faut-il commenter la construction de ce vers ? Personnification des deux substantifs. Insister surtout sur l’adj «  taciturnes »qui veut dire » qui parle peu »mais qui a aussi pour synonyme morose ou sombre. Allitération en « R ».

Si on relie Taciturnes à nocturnes, on peut insister sur les représentations fermées de l’inspiration.

Le Q 2 développe diverses évocation de la mort mais aussi des images inquiétantes «  succube », V5 nous sommes ds un univers infernal et fantastique, comme le « lutin » même si celui-ci semble moins inquiétant .

Noter la couleur «  verdâtre »( une espèce de vert)= avec les couleurs, qqch de peu harmonieux. Dire la laideur. La muse est associée à la laideur et au mal.On peut associer le lexique à un univers maléfique ; folie, horreur, peur, cauchemar.

AU vers V6 ce n’est plus elle qui agit mais les monstres maléfiques «  t’ont-ils versé », la muse est COI et non  sujet. «  T’ont-ils versé la peur et l’amour de leurs urnes ? »Les deux hémistiches sont liés par la conj de coordination, manière d’exprimer avec la périphrase à valeur euphémistique (pour atténuer)« amour de leurs urnes », pour dire son intérêt pour la mort( les urnes contiennent les restes humains).

Les v 7 et 8 renvoient plutôt à la violence de l’emprise, personnification du « cauchemar »,

 «  poing ».

On peut bien sûr insister sur la violence de l’image , avec « noyée », le poète rappelle la crainte du gouffre ( image des profondeurs dans lesquelles on sombre).

Visiblement la muse ne peut plus être apporter une inspiration tournée vers la beauté, elle ne peut plus emmener le poète vers l’Idéal  puisqu’elle a basculé du côté de la mort et du  tourment.

II- Retrouver l’inspiration heureuse.

A- Une inspiration nouvelle

Après les interrogations du 2e quatrain  et le désir du poète de connaître l’origine du mal, le poète passe de la sollicitude à l’expression de son désir.

Le Q 1, marque une rupture avec ce qui précédait.

«  Je voudrais », verbe au conditionnel, nouvelle aspiration , voir l’enjambement du vers 9 et v10, comme si le poète trouvait un nouveau souffle.D’ailleurs les deux tercets ne font qu’une seule et même phrase par opposition aux Q1 etQ2. Cette opposition est aussi présente par les thèmes, santé et maladie.

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