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LE PHILOSOPHE SCYTHE - DE LA FONTAINE

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Par   •  21 Décembre 2019  •  Commentaire de texte  •  2 643 Mots (11 Pages)  •  741 Vues

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« LE PHILOSOPHE SCYTHE »

Jean de la Fontaine (1621-1695) in Les Fables – fable 20 – livre XII - 1694

INTRODUCTION

Jean de la Fontaine a fait paraître deux recueils de fables, en 1668 et 1678. Le premier recueil est dédié à Louis de France, dit le Grand Dauphin, fils de Louis XIV, comme modèle d’éducation. La fable intitulée « le Philosophe Scythe », située au livre XII, dernier livre des fables, appartient à un ensemble de textes à portée plus philosophique, qui appellent à réfléchir sur la place de l’homme dans l’univers.

Problématique : quelle est précisément la leçon que nous donne ici le poète et de quelle ma-nière est-elle dispensée ?

Nous répondrons à cette problématique en analysant dans un premier temps le récit subjectif d’une rencontre, « corps » de cet apologue, puis nous étudierons comment cette rencontre est habilement théâtralisée (mise en scène), dans le but d’amener le lecteur à choisir un mode de vie plutôt qu’un autre. Enfin nous nous interrogerons sur « l’âme » de la fable, son ton polémique et sa formulation inhabituelle.

I- UN RECIT SUBJECTIF

I-A Présentation des protagonistes de la fable

I-B Les protagonistes en action

1) La leçon de jardinage

2) Une leçon mal comprise

II- UNE RENCONTRE THEATRALISEE

II-A Les paroles rapportées du Scythe

II-B La sobre réponse du Sage

III- UNE MORALE AU TON POLEMIQUE ETONNANT

III-A Une vérité générale

III-B L’adresse personnelle au lecteur

CONCLUSION

« LE PHILOSOPHE SCYTHE »

Jean de la Fontaine (1621-1695) in Les Fables – fable 20 – livre XII - 1694

INTRODUCTION

Jean de la Fontaine a fait paraître deux recueils de fables, en 1668 et 1678. Le premier recueil est dédié à Louis de France, dit le Grand Dauphin, fils de Louis XIV, comme modèle d’éducation. La fable intitulée « le Philosophe Scythe », située au livre XII, dernier livre des fables, appartient à un ensemble de textes à portée plus philosophique, qui appellent à réfléchir sur la place de l’homme dans l’univers.

Problématique : quelle est précisément la leçon que nous donne ici le poète et de quelle ma-nière est-elle dispensée ?

PLAN : nous répondrons à cette problématique en analysant dans un premier temps le récit subjectif d’une rencontre, « corps » de cet apologue, puis nous étudierons comment cette rencontre est habi-lement théâtralisée (mise en scène), dans le but d’amener le lecteur à choisir un mode de vie plutôt qu’un autre. Enfin nous nous interrogerons sur « l’âme » de la fable, son ton polémique et sa formula-tion inhabituelle.

I- UN RECIT SUBJECTIF

I-A Présentation des protagonistes de la fable

La Fontaine a judicieusement choisi ses personnages pour orienter le choix du lecteur.

Le premier personnage qui entre en scène est désigné comme « un philosophe », étymologiquement « un ami de la sagesse » dans la Grèce antique, celui qui étudiait la nature, mais l’emploi de l’article indéfini « un » fait de lui un anonyme. Il sera désigné dans toute la fable au moyen de la périphrase « le Scythe » (vers 8-13-21-27). Il est donc simplement défini par son lieu de naissance.

Les Scythes sont un peuple ancien à la réputation barbare, vivant au bord du Danube. En outre, ce personnage est qualifié par l’adjectif « austère » (vers 1) mis en valeur par la coupe à l’hémistiche du premier alexandrin. Cet adjectif a une connotation péjorative. Il signifie sévère pour soi et pour les autres. L’enjambement au vers 2 met en opposition deux termes antithétiques : le mot « austère » et l’expression « une plus douce vie ». L’emploi du comparatif de supériorité suggère que le philosophe lui-même est las d’une rigueur sans doute excessive et qu’il aspire à changer de vie.

Le thème du voyage, introduit par le verbe au passé simple « voyagea » (vers 2), mis en valeur par le rejet, exprime un thème fréquent chez les Anciens. Il est source d’expériences nouvelles, gage d’un enrichissement. La présence du verbe « vit » (vers 3), verbe de perception, laisse à penser déjà que ce philosophe n’est pas un penseur ; sera-t-il capable de tirer les leçons de ce qu’il va observer ?

L’autre protagoniste de la fable est désigné par une qualité morale : « Un Sage ». Le terme est mis en valeur par l’enjambement des vers 3 et 4. La majuscule ainsi que la comparaison « assez semblable » (vers 4) avec le vieillard grec, emprunté à Virgile dans Les Géorgiques, font de lui le représentant de la sagesse personnifiée. L’anaphore(1) du mot « homme » au vers 5, le parallélisme de la construction syntaxique des deux hémistiches : participe présent « égalant », « approchant » construits avec un complément essentiel font de ce sage l’image de l’homme par excellence. Le rythme binaire des alexandrins utilisés par le poète dans cette présentation du vieillard suggère un sentiment d’équilibre qu’expriment les adjectifs « satisfait et tranquille ». Le mot « bonheur » (vers 7) associé aux « beautés d’un jardin » (vers 7) renvoie à une image pleine de douceur que suggère l’allitération en [b]. La mo-destie de la source de ce bonheur : « un jardin » crée un effet de surprise. Il renvoie à l’Eden, dans la Genèse, lieu où se trouvait le paradis terrestre. Le fait de « cultiver son jardin » est une métaphore(2) de la manière de diriger sa vie.

Enfin l’expression « les Grecs » (vers 3) s’oppose aux « Scythes »; ils sont les fondateurs de notre civilisation, ont fourni de grands auteurs et des artistes de génie. Ils sont une référence, on ne peut que les admirer et les imiter. Ainsi la caractérisation subjective des personnages, dès leur présenta-tion, oriente le lecteur

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