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L.A. ''Si tu t'imagines" - Queneau

Analyse sectorielle : L.A. ''Si tu t'imagines" - Queneau. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Janvier 2018  •  Analyse sectorielle  •  3 310 Mots (14 Pages)  •  3 267 Vues

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Lecture analytique de « Si tu t’imagines » de Queneau

reprise d’un travail de Ghislaine Zaneboni par Stéphanie Amilis-Dorbe et retravaillé par GZ

Grille du travail préparatoire au texte de Raymond QUENEAU, « Si tu t’imagines…)

Situation

   Auteur

   Œuvre

   Contexte

 

 Raymond QUENEAU

L’instant fatal

1948 (après guerre), l’OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle cf : La Disparition de GEORGES PEREC : lipogramme en « e »)

Nature

   Genre

   Type(s)

   Tons, tonalités, registres

 

 Poème

Monologue dialogique, argumentatif, descriptif,

Lyrique, didactique, symbolique, burlesque, fantaisiste

Idée générale, thèmes

Plaisir du pastiche dans la reprise des topoï : l’invitation à l’amour liée à la fuite du temps (carpe diem),

Composition

   Formelle

   Fond : Plan du texte

 

 3 strophes de longueur inégale : douzain, strophe de 14 vers et ensuite de 23 vers en pentasyllabes.  Fantaisie des rimes. Refrain  composition cyclique

Même schéma entre la 1ère et la 2ème strophe, même thématique de la beauté et des amours.  

1ère strophe : généralisation du thème

2ème strophe : particularisation du thème à travers le portrait mélioratif

3ème strophe :  1ère sous-partie : des « beaux jours »  jusqu'à «  sque tu vois pas », toujours déclinaison du thème de la fuite du temps :  opposition entre le mouvement cyclique de la nature et le mouvement linéaire de la vie de la jf.

                           2° sous-partie : portrait péjoratif de la jf plus tard

                           3° sous-partie : la « morale », le conseil hédoniste

Analyse linéaire

À mener directement sur le texte photocopié  Niveau de langue familier, raccourcis phonétiques et absence de négation. Q. « subvertit » les codes

Problématique

Comment Queneau, en mêlant dans un pastiche tradition et originalité, parvient-il à créer un poème singulièrement moderne ?

Introduction : 

Raymond Queneau, créateur de l’OuLiPo et poète fantaisiste, se souvient avec humour de Ronsard quand il écrit en 1948 « Si Tu t’imagines... », poème issu du recueil L’Instant fatal. 

Dans un discours injonctif, le poète enjoint vivement une jeune fille à profiter des plaisirs de la vie en l’avertissant de la fuite du temps, dans un style alliant lyrisme, fantaisie et originalité. Ce texte, amusant et mélancolique à la fois, ressemble à une chanson par son rythme pentasyllabique et répétitif.

 On verra comment Queneau se plaît à pasticher Ronsard dans plusieurs de ses poèmes, notamment « Mignonne » et « Quand vous serez bien vieille», et donc comment, en jouant sur la reprise de thèmes et d’un système d’énonciation traditionnels (I), il propose une réécriture originale et singulièrement poétique (II).

I- La reprise de thèmes et d’un système d’énonciation traditionnels :

La philosophie d’Horace (« carpe diem ») ou la pensée d’Héraclite sont prolongées dans « Si tu t’imagines » à travers plusieurs procédés.

A) L’alliance de deux lieux communs (topoi) du lyrisme :

1) L'amour

  * Ce thème est exprimé explicitement à travers la métaphore qui évoque la jeunesse : "Saison des amours" pluriel évoquant des amours successives, amours sensuelles (à l’opposé de la vision idéalisée d’un amour unique, sublimé). C’est d’ailleurs généralement pour les animaux qu’on parle de « la saison des amours ».

* Brièveté (« saison », temps limité) de cette période de la vie propice à  la séduction amoureuse.

*  Il est exprimé aussi symboliquement dans la métaphore implicitement érotique : ''cueille la rose'' (cf. la virginité)

2) La fuite du temps

*  Thème de la fuite du temps (le pantha reï grec) : « les beaux jours s’en vont », portée universelle, présent de vérité générale : c’est un constat que nul ne peut réfuter.

* Métaphore «  soleils et planètes tournent tous en rond » : la loi cosmique elle-même illustre physiquement cette  idée de l’éternel recommencement.

* Or, les êtres humains, eux, échappent malheureusement à ce cycle éternel : l'avance rectiligne de la jeune fille vers la mort - " tu marches tout droit vers sque tu vois pas '' - s’oppose tragiquement au mouvement circulaire des planètes.

*  L’être humain n’a pas suffisamment conscience de ce temps qui échappe, irrémédiablement. Ainsi, la « fillette » « croit » « xa va xa va xa /va durer toujours ». Autrement dit, elle risque de confondre le futur proche et l’avenir.

* Ce futur proche  est restitué grâce à un jeu verbal qui s’appuie sur la transcription phonétique d’éléments en langage parlé. Le poète se moque de cette croyance illusoire selon laquelle rien ne change.

*  Contraste entre 2 tableaux, 2 portraits-blasons :

  • celui de la jeunesse qui est idéalisé : «  ton teint de rose »,
  • celui de la vieillesse d'un réalisme cru qui touche à la caricature : " très sournois... avachi "

* Le passage du temps peut également être rendu par les nombreuses répétitions (comme celle des jours qui passent) : répétition du « xa va », du « si tu t’imagines », du « fillette », toutes ces répétitions « tournent » dans la chanson comme « soleils et planètes [qui] tournent tous en rond ».

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