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L'horrible danger de la lecture, Voltaire

Commentaire de texte : L'horrible danger de la lecture, Voltaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Août 2018  •  Commentaire de texte  •  1 288 Mots (6 Pages)  •  1 259 Vues

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Fiche 4 : « De l’horrible danger de la lecture » ; Voltaire, 1765

A travers la littérature, les auteurs des Lumières ont lutté et défendu de nobles causes : l’injustice ou encore l’inhumanité.  Le procédé de style qui représente le mieux ce courant est l’ironie qui est mis en scène de mille manières : dans des contes philosophiques, comme dans Candide ou bien dans des romans épistolaires Les lettres persanes de Montesquieu (1727) ou dans un pamphlet, comme ce dernier écrit dans Voltaire en 1765.

L’Horrible danger de la lecture est un libelle, un texte d’attaque, relativement court et violent. Elle défend la cause majeure du siècle : la libre circulation des connaissances et des idées de l’Encyclopédie (en 34 volumes) qui fut rédigé de 1751 à 1772 par Diderot et d’Alembert.  C’est donc le spectre de la censure.

Pour dénoncer cette censure, Voltaire reprend une topique traditionnelle d’un empire ottoman particulièrement tyrannique et théocratique.  Voltaire fait une parodie jubilatoire d’un édit royal qui lui permet de faire une critique indirecte de la césure en France et en Europe.

Après avoir lu ce court texte nous nous demanderons comment Voltaire utilise l’ironie dans cette page ?

Pour répondre à cette question nous étudierons en premier temps la force d’une caricature poussée jusqu’à l’absurde, puis dans un second temps la défense dissimulée des bienfais de la liberté d’expression

  1. Une caricature poussée jusqu’à l’absurde
  1. L’énonciation parodiée

La force de ce texte est qu’il arrive à faire vivre un personnage odieux, tyrannique, réactionnaire fanatiquement religieux à l’aide de sa simple prise de parole.

Le style que Voltaire a utilisé pour écrire ce pamphlet est pompé des édits royaux car les rois de France ou d’autres pays d’Europe sont les véritables cibles de Voltaire qu’il essaye de nous faire deviner sous leurs masques orientaux. Nous remarquons ce pompage par l’utilisation du « nous » qui était le pronom officiel de Louis XIV, l’énoncé des titres « mouphti., lumières des lumières, élu des élus. ».

La condamnation hyperbolique « horrible danger » saute à l’œil du lecteur, et le laisse comprendre que c’est un principe d’ironie que Voltaire a utilisé ici. A travers cette inversion de propos Voltaire promouvoir les immenses bienfaits de la lecture. Il surenchère avec les titres officielles qui se trouvent également inversés par quelques touches ironiques : « Nos vénérables frères les cadis et imans de la ville impériale de Stamboul, et surtout les fakirs connus par leur zèle contre l’esprit. » Ou encore l’excessive diabolisation de ladite « infernale invention de l’imprimerie », en sachant que l’imprimerie a été universellement célébrée comme l’invention majeure du Moyen Age (1455).

Pour garder un coté concret, réel avec la situation qu’il cherche à critiquer, Voltaire s’amuse à déformer la France par « Frankrom », ainsi malgré que le nom soit égratigné le lecteur comprend toute de suite qu’il parle de la France.

  1. L’excès des interdis et des mesures inapplicables

Le mouphti énonce une série de 6 articles qui interdissent les livres et qui expliquent en quoi ils sont si dangereux. Ici aussi c’est une façon de détourner la défense de « ne jamais lire aucun livre sous peine de condamnation éternelle ».

L’article n°1 valorise ironiquement les louanges de l’ignorance et l’obscurantisme, qui est plus bénéfique pour lui car cela entraine moins de révolte de son peuple, et moins d’opposition à la gouvernance de l’État.

L’article n°2 évoque les progrès matériels dans tous les domaines qui seraient une offense à la doctrine. »

L’article n°3 met en exergue l’histoire comme science dont Voltaire fut un grand représentant et un défendeur dans Le Siècle de Louis XIV.

L’article n°4 condamne avec outrance burlesque « les misérables philosophes qui viendraient nous enseigner des vertus dangereuses ».

L’article n°5 est un argument religieux, dans lequel l’Église est déguisée par le nom de Mosquée, cet argument reflète la crainte de perdre des fidèles si on diffuse la libre pensée et l’’esprit critique qui est l’ennemi des superstitions et des croyances, car selon les idées des Lumières, Dieu est partout il n’a donc pas besoin de clergé ou d’Église.

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