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Koltes Le retour au Désert

Commentaire de texte : Koltes Le retour au Désert. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2022  •  Commentaire de texte  •  2 160 Mots (9 Pages)  •  507 Vues

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Analyse Koltès

Ce texte s’inscrit dans le parcours « crise identitaire et crise familiale ». Il est écrit à la même époque , le 20ème siècle. C’est un texte du théâtre de l’absurde en rupture avec le théâtre classique afin d’appuyer l’absurdité des relations humaines et de reproduire avec réalisme la vivacité d’une conversation. On peut dire que le théâtre de Koltès attribue comme celui de Lagarce un statut privilégié à la parole : prend la parole équivaut à prendre le pouvoir, s’approprier un biais de communication quitte à transformer la réalité. L’extrait analysé fait parti de la pièce Retour au désert (1988). Adrien et Mathilde sont frères et soeurs et ont une violente dispute. Adrien essaye de faire taire sa soeur mais Mathilde affirme son droit à la parole et à la vie avec une même énergie. Quelles sont les fonctions de la parole dans cet extrait ? Au début nous assistons à la violence de l’affrontement ; ensuite à travers leur échange les personnages incarnent des valeurs opposées et la parole se substitue à l’affrontement physique 

1er partie : VIOLENCE DE L’AFFRONTEMENT 

-la parole se substitue à la violence physique 

-la violence des mots

-la surenchère des mots

2e partie : DES PERSONNAGES A VALEUR OPPOSÉE

-Adrien comme incarnation de la morale bourgeoise

-Mathilde qui s’oppose à son frère en tant que femme

-Rapport de dominance inversée

3e partie : CRISE FAMILIALE ET IDENTITAIRE

-La crise du langage= crise identitaire

-Les héros tragiques

-La crise familiale= crise dans la construction du soi

« Tu crois , pauvre folle…monde ? » est une question rhétorique ainsi qu’une apostrophe et un épithète qui renvoie un ton dénigrant et méprisant d’Adrien envers Mathilde. « Qui…honorables ? » est une autre question rhétorique et le « qui es tu » est très dénigrant pour Mathilde et l’épithète « honorable » renvoie finalement aux valeurs d’Adrien. La répétition du « Qui » montre la présence d’une anaphore qui débute de nouveau la présence d’une phrase interrogatoire. Dans la 3eme question réthorique met de nouveau en opposition les valeurs de Mathilde et les bonnes manières bourgeoise d’Adrien. On a donc une accumulation « bafouer,critiquer,accuser,calomnier,injurier » c’est une manière hyperbolique qui démontre les valeurs bourgeoise sont les valeurs du monde entier alors que ce n’est pas le cas. « Tu n’est….fille-mère » c’est un portrait qu’Adrien fait de sa sœur par le biais d’une accumulation. Le portrait qu’il fait de Mathilde commence par une négation restrictive suivie d’une accumulation des attributs et s’une épanorthose, le rabaissement de sa sœur va de pair avec le rabaissement de la féminité. « Mère célibataire » est une accusation qui va d’emblée contre les valeurs bourgeoises de ce monde avec ses enfants qu’elle a eu seule. Ici on sous-entend, que dans ce monde où les hommes qui règnent, la femme est débile et que aux yeux des hommes elle couche avec n’importe qui. « Il y a..encore » veut dire que la société évolue mais dans le mauvais sens selon les valeurs d’Adrien . « tu…si tu n’existais pas » cette accumulation relève de la menace, la parole se substitue à la violence physique. Le « on » est un pronom personnel indéfini à valeur inductive ce qui montre que les reproches d’Adrien serait les reproches du monde entier donc qu’Adrien se présente donc comme porteur de la « bonne » parole. « pour faire …pas » est une proposition subordonnée conditionnelle qui enlève toute humanité à Mathilde , le frère voudrait anéantir l’existence de sa sœur puisqu’elle n’est pas comme lui le veut en sachant que A se défini comme l’image de la société. Ici, Adrien porte des coups à Mathilde en imaginant sur le mode conditionnel des châtiments. On passe d’une négation restrictive qui affirme une partie de l’existence possible de Mathilde, à une fin de phrase éradiquant complètement son être. « Que..revendiquer ? » est encore une question réthorique. Le « oui » est une réponse à une question qui n’a pas été posé. L’analepse « notre…péché » qui contribue à ébaucher ton péché le portrait de Mathilde , le mot « péché » peut être un euphémisme du point de vue d’Adrien mais ça peut être aussi une hyperbole car faire un enfant est un choix. La punition la réduit à un état animal, lui enlève le caractère de sœur. Adrien continue et se situe dans la juste moral paternel, il se dit héritier des valeurs bourgeoises. L’utilisation de la conjonction adversative « mais » suggère que l’avis d’Adrien est encore plus strict et plus critique que celui du père. « Aujourd’hui,…enfants »  on trouve une gradation en rythme ternaire de l’anaphore « à genoux » à l’intérieur de la phrase. Ici, nous sommes dans une gradation car le pire est de manger à genoux devant ses enfants. C’est un rapport de domination parce que la sœur est placée après la femme de A alors qu’il faudrait qu’elle soit au même stade. De plus , le fait « devant tes enfants » montre que M est vraiment moins que rien. Il faudrait valoriser les enfants car M s’est montrée inapte à garder les vertus de la famille. « pour qui…défier ? » c’est une question rhétorique qui implique tout le monde dans sa question qui reprend ducoup les idées du début du texte. Il y a aussi une répétition «  pour qui.. » qui la dénigre. L’infinitif «  défier » sous-entend qu’elle n’aurait pas dû revenir car c’est la honte de la famille alors qu’elle revient prendre la maison. Cette tirade montre qu’Adrien est fier d’être un orateur. Cette première tirade est une longue démonstration de force dont le but n’est pas d’écouter les arguments de Mathilde mais de les annihiler. La stratégie d’Adrien est de dévaloriser sa sœur. La violence verbale est décuplée par l’accumulation, la surenchère et la saturation des répliques. Adrien attaque sa sœur d’abord sur le statut sexuel (femme), ensuite sur le statut social ( femme sans fortune) et enfin sur le statut moral ( fille-mère/mère célibataire). Le summum de l’humiliation est quand il est dans le déni de… sa sœur.

Dans sa première phrase , Mathilde prend le dessus , elle commence par une affirmation « eh bien oui » et ensuite une accumulation qui culmine… . On trouve une répétition de « défie » et une énumération, la révolte de Mathilde n’est pas personnelle mais plutôt universelle. « L’air que vous respirez,…marchez » dans cette nouvelle énumération nous avons des noms expansés par le biais de subordonnée relative qui font prend une tournure cosmique et hyperbolique. « Je défie cette ville…mère » est presque une métaphore renvoie à l’histoire puisque leur père est mort et aussi les enfants dans le ventre de la mère. Cette métaphore est un mélange de deux métaphores : celle du passé et du futur. Elle les défie car les enfants peuvent devenir comme leur père, c’est ainsi qu’elle dénonce le poids de l’hérédité et le poids de la pression moral. Les correspondances verticales entre le ciel et la terre donnent encore une dimension universelle à ses propos qui fini par une affirmation de son être. Cette structure corrélative de la dernière phrase commence avec une conditionnelle pour affirmer le statut de la femme car Mathilde assume totalement ce qu’elle est par le biais du comparatif de supériorité « plus solide que vous »

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