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"Je me sers d’animaux pour instruire les hommes", dit La Fontaine. Commentez.

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Par   •  14 Mai 2021  •  Dissertation  •  1 335 Mots (6 Pages)  •  4 363 Vues

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Dissertation n°1 : « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes », dit La Fontaine. Commentez.

« Les propriétés des animaux et leurs divers caractères y sont exprimés ; par conséquent les nôtres aussi, puisque nous sommes l’abrégé de ce qu’il y a de bon et de mauvais dans les créatures irraisonnables. », c’est ce qu’explique La Fontaine au Dauphin dans la préface des Fables. Le fabuliste décide donc de se servir des animaux comme représentation des caractères de l’homme, dans son œuvre, puisque comme dirait La Fontaine, dans la fable « Discours A Monsieur Le Duc de La Rochefoucauld », « L’homme agit et il se comporte, En mille occasions comme les animaux. ». Ainsi, il est normal de retrouver, dans son recueil de poèmes, l’utilisation d’animaux archétypique, puisque depuis son origine ésopique, les fables donnent la parole à des animaux et les fait agir comme des hommes. « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes » explique ce fabuliste classique du XVIIème, et comme bon nombre de ses paires moralistes, son but est de plaire pour instruire, placere ut docere. Il est donc légitime de se demander comment La Fontaine met en avant ces « créatures irraisonnables » afin d’instruire les Hommes et pour ce faire, nous verrons l’importance des animaux dans son œuvre, puis que ce choix met en valeur la fonction didactique de ses écrits.

En effet, La Fontaine a vécu à la campagne et accorde une grande importance aux animaux, et cela se remarque, dans l’omniprésence de personnage animal dans son œuvre, puisque la plupart des fables en présente au moins un, par exemple dans « Les deux Coqs » ou dans « Le Rat et l’Eléphant », comme l’indiquent les deux titres, les protagonistes sont des animaux. Cette importance est renforcée dans la fable « Discours à Mme De La Sablière » puisqu’il est contre la thèse de Descartes des « animaux-machines », et prend le parti des animaux, mais ce n’est pas la seule fois où La Fontaine préfère se ranger de leur côté plutôt que celui des Hommes. En effet, dans ses écrits, le fabuliste a quelque fois confronté l’homme et l’animal, comme dans « L’homme et la Couleuvre » où l’auteur critique ouvertement et ironiquement l’Humain par le biais de la narration quand il précise que c’est du « Serpent » dont parle le narrateur, lorsqu’il emploie l’expression « animal pervers », « Et non l’Homme » car « on pourrait aisément s’y tromper ». De plus, La Fontaine fait presque de ce personnage une allégorie de l’ingratitude puisque « le symbole des ingrats », « c’est l’Homme ». Le moraliste préfère donc prendre le parti du serpent plutôt que celui de l’homme. Outre cela, l’auteur, dans la majorité de ses fables, dévalorise les humains, lorsqu’ils sont représentés tels quels. En effet, comme dit précédemment, les fables ont toujours représenté les animaux avec des caractères humains. La Fontaine fait donc dans un sens de la zoopsychologie, puisque les animaux représentés sont symboliques, physiquement et par leurs paroles, ils ont tous un rôle précis et représentent un stéréotype, comme par exemple le lion qui, le plus souvent, est une figure du roi puissant, cruel et orgueilleux, le renard est un personnage rusé mais ce n‘est qu’en analysant leurs paroles, leurs attitudes et leurs actions qu’on se rend compte que le lion représente la puissance royale tyrannique, ou que l’agneau représente la faiblesse des pauvres devant cette tyrannie. L’une des fables les plus éloquentes à ce sujet est « La Cour du Lion », en effet, le récit met en scène un roi représenté par « Sa Majesté Lionne », cette périphrase très révérencieuse l’est d’autant plus puisqu’elle comporte trois majuscules et expose avec évidence le caractère royal du personnage, mais d’autres animaux caricaturaux y sont aussi représentés tels que « L’Ours » qui incarne l’homme bourru, sans manières ou bien « Le Singe », imitateur et « flatteur excessif ». Ainsi, La Fontaine fait des animaux des allégories des caractères humains, mais ce choix de personnage permet aussi de rendre les fables plus ludiques ce qui met en valeur la fonction didactique de ces dernières.

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