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Incipit LES AMES GRISES

Commentaire de texte : Incipit LES AMES GRISES. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Février 2019  •  Commentaire de texte  •  1 635 Mots (7 Pages)  •  2 477 Vues

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Commentaire Français :

Les Âmes grises, Incipit

        Ce texte est l’incipit du roman Les Âmes grises, de l’écrivain français Philippe Claudel. C’est un écrivain contemporain, né en 1962 en Lorraine, région à laquelle il est très attaché. Le roman Les Âmes grises est paru en 2003  et rapporte par le biais d’un personnage les relations qu’ont les habitants d’un village près du front suite au meurtre d’une petite fille. Le passage étudié est l’incipit du roman, les premières lignes auxquelles le lecteur est confronté. Dans cet extrait, le narrateur parle brièvement de lui avant de conter une histoire qu’il a vécue 20 ans auparavant. Il décrit un des personnages principaux et le lieu dans lequel son récit va se dérouler. Les descriptions sont assez obscures et il y a peu d’informations précises. Afin d’analyser le texte nous étudierons les nombreux contrastes qu’il contient, et ensuite son rôle d’accroche auprès du lecteur.

        En premier lieu, de nombreux contrastes rythment le texte. Un des plus évidents est peut être la fureur de la guerre qui s’oppose au village protégé dans lequel il habitait. L’idée de d’éloignement du village est explicitée avec le terme « distant » l.21 et les répétitions de l’adverbe « surtout » : « surtout en hiver, surtout avec cette guerre », qui insistent sur l’isolement du village par rapport à V.. La guerre contraste également avec ce village protégé car elle n’est jamais perçue directement par les personnages : elle est définie dans le texte par les bruits et les odeurs qu’elle cause, qui sont connotés négativement : « un grand fracas » l.23, « coups de tonnerre par milliers » l.24, « fumées puantes » l.24. Les comparaisons sont rattachées à des événements naturels dont l’humain à instinctivement peur : le tonnerre, avec l’hyperbole « par milliers », et le feu avec la mention de fumée. Ceci donne au lecteur une impression de danger même s’il n’a jamais connu la guerre. Cet actant du récit est donc présent mais jamais directement visible : le narrateur insiste sur ce point en la comparant à « un monstre invisible » l.25 et « un pays caché » l.25.

        Ensuite, le présent, où l’auteur écrit son récit, contraste avec le passé, le récit de l’auteur. Nous voyons cela principalement à la conjugaison des verbes : ils sont au présent dans le premier et deuxième paragraphe lorsque l’auteur parle de lui : « Je ne sais » l.1, « Il y a » l.1, « dire » l.4, « ouvre » l.5, « je le sais » l.8, le présent a donc ici une valeur d’énonciation, alors que dans le troisième et quatrième paragraphe les temps utilisés sont l’imparfait et le passé simple, les temps du récit : « il fut » l.12, « il exerça » l.13, « C’était » l.17, « amenait » l.23 , « n’était » l.24. L’auteur fait contraster ces deux époques car ce sont les seuls éléments du texte qu’il définit précisément dans le temps avec une date citée deux fois : « 1917 » l.15 ; 22 pour situer l’histoire qu’il va raconter et une autre donnée chiffrée « depuis vingt ans » qui donne la date exacte du moment où le narrateur écrit les lignes : 1937.  Nous pouvons aussi noter l’utilisation d’un adverbe de temps : « jadis » dans la phrase « C’était jadis un peu mon métier », qui pose chez le lecteur une double interrogation : que fait-il donc maintenant ? Et surtout quel était son métier ? Ceci met donc en évidence la différence d’époque du récit qu’il s’apprête à conter et de la condition dans laquelle il est actuellement.

        Pour finir, l’auteur fait également s’opposer des éléments dans la description du personnage « Pierre-Ange Destinat ». Son nom est constitué de plusieurs éléments plutôt connotés à des valeurs religieuses : Pierre est le premier apôtre, Ange fait directement référence à la créature représentant la lumière, le Bien, et il y  dans le nom « Destinat » le mot destin ou destinée. Les sonorités du nom sont douces, avec une assonance en « A » et des sons de consonnes variés. Ceci s’oppose avec la description que le narrateur fait du personnage : il le qualifie en premier plan « d’ombre », qui déjà contraste avec la notion de lumière du mot ange, ensuite il le décrit comme « grand et sec », et le compare à un oiseau « froid majestueux et lointain ». Le narrateur précise également, avec une phrase très courte, qu’il parle peu : « Il parlait peu. », ce qui met l’information en valeur. On peut également noter que le narrateur le compare à une horloge mécanique ligne 13 : « comme une horloge mécanique » et précise ensuite que son personnage, à la manière d’une horloge, symbole de régularité, ne se laisse jamais perturber par ses émotions et continue invariablement son travail : « qui jamais ne s’émeut ni ne tombe en panne » l.14. On peut donc dire que l’auteur déshumanise son personnage. Il le décrit comme si il décrivait une statue, sans émotions ni sentiments.

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