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Incipit, Cahier d’un retour au pays natal, Césaire.

Commentaire de texte : Incipit, Cahier d’un retour au pays natal, Césaire.. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  14 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  1 154 Mots (5 Pages)  •  903 Vues

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Lecture analytique n°1 : Incipit, Cahier d’un retour au pays natal, Césaire.

I. Une description réaliste très négative

a) Décrire la réalité.

Anaphore « Au bout du petit matin » et accumulation dans les deux derniers paragraphes : pas de

verbe conjugué dans la proposition principale. Description de ce qu’on trouve « au bout du petit

matin », c’est à dire, au moment du retour, aux Antilles.

On trouve les la trace des clichés de la description des Antilles : soleil, baie, fleur, perroquet…Mais

césaire détourne ces clichés pour décrire une île frappée par la misère et s’oppose à la vision

idéaliste des « doudouistes » : le soleil est vénérien, la baie est de la boue, les fleurs sont de sang et

les perroquets sont babillards.

A travers une métonymie qui peut ressembler à une personnification (« Les Antilles... »), Césaire

décrit la réalité sans chercher à l’idéaliser : ce sont les Antilles « qui ont faim » que décrit Césaire,

« les Antilles dynamitées d’alcool, échouées dans la boue de cette baie, dans la poussière de cette

ville sinistrement échouées. » = description de la réalité sociale : ravage de l’alcool, boue,

poussière, faim.

Termes intensifs : « dynamitées », « sinistrement »

jeu avec les répétitions : « échouées ». On peut y voir un double sens (syllepse) : échec, échouage

(d’un bateau).

b/ Une île malade de misère.

Champ lexical de la maladie et de la pourriture :

- « force putréfiante » l.9 ainsi qu’à la ligne 19 « cette vieille misère pourrissant sous la soleil »

- le soleil devient négatif (à l’inverse du cliché qui décrit un astre positif) : « soleil vénérien »

- « grêlé de petite vérole » l. 12

-« eschare sur la blessure des eaux » l.15

-« fleurs de sang » l.16 : évoque les pétales des fleurs des flamboyants, arbres aux couleurs de feu

magnifiques, qui deviennent ici du sang.

- « crevant de pustules tièdes »

L’image du pourrissement est récurrente dans le texte et peut évoquer le vers de Hamlet : Il y a

quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark. »

c) Une île trompeuse et silencieuse, dépourvue d’identité.

> Relevez toutes les occurrences du mots « silence » et les termes de la même famille.

> L’île est décrite comme « trompeuse » (l.15), « menteusement souriante » l. 19, « plus calme que

la face d’une femme qui ment » : Césaire emploie cet adjectif et cet adverbe qui est un néologisme

pour montrer que derrière ces sourires se cache la misère, et surtout le passé sanglant de cette île

colonisée par les Français puis peuplée d’esclaves venus d’Afrique.

Césaire déplore également le silence des Antilles qui ne témoignent pas.

« les martyrs qui ne témoignent pas » (l.16) : expliquez le sens étymologique du mot martyr.

Rime « menteusement » et « silencieusement » = mensonge par omission, le silence est un

mensonge.

> Analyse de la dernière phrase :

« pustules tièdes » termes employés intensifs traduisent l’écœurement ; l’adjectif « tiède » crée une

image assez visuelle, et rappelle que les crimes passés ne sont pas si lointain, perdurent dans les

inégalités d’alors, puisque le pustule est encore chaud.

Raison d’être = vide, inutile, puisque les Antillais sont les descendants des esclaves, déplacés de

force, nés d’un crime.

Transition : Au contraire de ses silences mensongers qu’il refuse, Césaire pousse un cri de révolte

dans ce texte.

II. Un cri de révolte.

A/ situation d’énonciation.

Récit à la première personne et paroles rapportées au style direct, bien qu’il n’y ait pas de

guillemets : « va-t’en, lui disais-je ».

On

...

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