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Fausses confidences de Marivaux

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Par   •  17 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  1 639 Mots (7 Pages)  •  408 Vues

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ANALYSE LINÉAIRE NUMÉRO 1 :

Acte 1 scène 14 « Hélas ! Madame » « place d’un empereur » de la page 55 à 56.

Introduction :

Comédie de Marivaux qui met en scène Dorante, un jeune bourgeois ruiné, décidé à épouser une jeune veuve très riche Araminte. Il est aidé dans cette entreprise par son ancien valet Dubois qui est au service d’Araminte. En suivant le plan Dorante s’est fait engager comme intendant auprès d’Araminte. Celle-ci est disposée favorablement à Dorante car elle l’a déjà aperçu. Elle est confortée dans ses aprioris car le beau jeune homme est sincère. Il avoue que sa mère veut le manipuler. Puis Dubois arrive et feint d’être ennuyé par la présence de Dorante. Araminte est étonnée, Dubois décide donc de faire une fausse confidence qui contient néanmoins une part de vérité (les sentiments de Dorante). Arrive la scène 14 : scène cruciale. Il invente tout un roman d’amour mais avec une vérité : Dorante est amoureux.

Analyse linéaire :

Montrer comment ce passage dévoile l’efficacité et l’habilité du stratagème de Dubois qui manipule avec succès ara maintes pour le plus grand plaisir du spectateur.

Il est recommandé d’organiser l’analyse linéaire en s’appuyant sur les mouvements du texte. Ne pas confondre le mouvement littéraire (classicisme baroque…) avec le mouvement du texte. Ici, identifier le mouvement du texte, c’est repérer les grands moments qui le composent. (Exemple : de la ligne « … » à la ligne « … » il se passe …) déterminer le mouvement c’est comprendre comment progresse le texte.

A) Le récit du coup de foudre et la naissance d’un amour absolu.

Nous pouvons remarquer que le passage s’organise autour d’un nouveau mouvement lors duquel Dubois fait le récit du jour où Dorante rencontre Araminte et tombe amoureux d’elle. Dubois, dès le début de sa confidence, veut impressionner Araminte. Le ton d’emblée est imposant, pour faire en sorte qu’elle l’écoute. C’est pour cela qu’il utilise l’interjection « hélas ». Dubois, dès la première phrase, annonce le caractère extraordinaire de cette rencontre, « ce fut un jour ». Il veut dramatiser son récit, mais cherche aussi à lui donner un cadre spatio-temporelle en apparence réaliste et crédible. « Oui c’est un vendredi, je m’en souviens ». Il insiste sur la vérité de son témoignage. Cependant il reste suffisamment vague pour ne pas être démasqué. Dubois reconstruit le moment de la rencontre pour lui donner des moments d’amour. On retrouve dans cette partie tous les clichés du topos romanesque. Comme tout d’abord, le coup de foudre qui nait du regard. « Ils vous vît descendre l’escalier ». L’amour est immédiat, absolue et provoque une perte de soi. « Extasié », « ne remuez plus ». Dubois utilise un grand nombre d’expressions qui alimente le motif de coup de foudre. « Perdit la raison » ; « plus personne au logis » ; « plus de ressource ». Il n’entend plus, ne pense plus, ne bouge plus. « Point de nouvelles ». Araminte est prise dans le filet de Dubois, il fait en sorte qu’elle devienne l’héroïne d’un roman d’amour. « Vous ne fit que tous deux, lui que rêver à vous, que vous aimez ». La négation restrictive montre bien que Dorante est dévoué. Ce récit est flatteur pour Araminte, il l’a grandi comme le montre l’expression « vous avez tout expédiée ». Tout en racontant cette étonnante aventure, Dubois n’oublie pas d’être crédible. Il utilise des détails qui donne de l’authenticité à son histoire. « Je m’en souviens » ; « à ce qu’il me raconta » … Ce sont des petites remarques qui rendent le récit logique. Le stratagème prend la forme d’un récit habile. L’utilisation du discours direct donne de la vie vanité et de l’authenticité au récit « J’eu beau lui crier « monsieur » ! » donne de la vraisemblance. Dès le début Dubois n’oublie pas de mettre en valeur le portrait de Dorante (un portrait positif et élogieux) « c’est le meilleur maître ». C’est un certain nombre d’expression permet de faire l’éloge de Dorante, un homme digne d’être aimé. « C’est bon sens, cet esprit jovial, cette humeur charmante ». Le rythme ternaire accentue ce côté élogieux et mélioratif.

 L’habilité du récit de Dubois s’adresse aussi aux lecteurs et spectateurs. C’est un moment important pour l’intrigue, mais aussi plaisant, agréable qui peut donc apprécier la virtuosité de la parole de Dubois. Le lecteur ou spectateurs peut être sensible à une forme d’ironie qui se perçoit dans la manière d’être raconté. Dubois semble jouer avec les codes romanesques. On le voit avec les expressions hyperboliques et un peu caricaturales. Ou encore les expressions trivial « personne au logis ».

B) Le récit d’une véritable obsession.

La confidence de Dubois se constitue dans un deuxième mouvement, qui résume un lapse de temps plus long, pendant lequel Dubois à aider Dorante à épier Araminte. On retrouve dans ce deuxième mouvement, le même souci de crédibilité, de ressemblance. Il justifie comment ils auraient pu avoir des informations en s’inventant un ami domestique « à qui je payer bouteille ». Des précisions, tout en restant allusifs, en trouvant des stratagèmes « quatre heures » ; « hiver » ; « gelé » ; « la rue » ; « dans le fiacre » ; « moi jurant ». Le récit est plus rapide, il condense une période un peu plus longue. L’enjeu est de montrer (et d’insister) la dévotion de Dorante et d’Araminte. On retrouve toujours dans ce deuxième mouvement le côté plaisant, ironique et même drôle. « Mme celle-ci » … Les formules sont amusantes. Avec aussi l’image de Dorante émerveillé à l’avant avec Dubois qui peste à l’arrière du fiacre.

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