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Farenheit 451, Ray Bradbury

Fiche de lecture : Farenheit 451, Ray Bradbury. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Novembre 2017  •  Fiche de lecture  •  2 982 Mots (12 Pages)  •  1 501 Vues

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Fiche de lecture : Fahrenheit 451. Auteur : Ray Bradbury Année de publication: 1953 Fahrenheit 451 est un roman de Ray Bradbury qui décrit une société américaine dans laquelle la lecture des livres est prohibée par le gouvernement qui promeut plutôt l’usage des nouvelles technologies au quotidien. Cet ouvrage met en exergue (et ceci de manière poussée), la façon dont la télévision (et les autres outils technologiques) détruisent l’intérêt du peuple dans les plaisirs tels que littérature et lecture ; donnant lieu à une société qui frôle la stupidité et l’ignorance, base la science et les connaissances et base ses réflexions sur des faits vulgaires. Afin d’étudier de fond en comble cette nouvelle futuriste de Ray Bradbury, nous ferons une étude approfondie des personnages créés par l’auteur, lesquels nous permettront de déduire les différentes thématiques de lecture dont regorge ce chef-d’œuvre littéraire. Etude des personages: 1. Guy Montag: Protagoniste principal de l’œuvre, Guy Montag est fier de son travail en tant que sapeur-pompier. Il représente l’employé exemplaire. Il porte toujours son uniforme de travail et ce, partout où il se rend. Pourtant dans les deux dernières années, un malaise grandissant face à son métier s’est développé chez Montag. Bien qu’il devienne progressivement insatisfait, il ne parvient pas à identifier la cause de cette insatisfaction. Il caractérise son esprit comme étant « rempli de morceaux et de pièces ». Chaque jour après le travail, il retourne à un mariage sans amour (symbolisé par les deux lits au lieu d’un seul, présents dans sa chambre à coucher). Grace à son amitié avec Clarisse McClellan, Montag perçoit la dureté de la société opposée aux joies de la nature auxquelles il prend rarement part. Quand Clarisse le taquine en disant qu’il n’est pas du tout amoureux, il expérimente alors une sorte d’épiphanie et se plonge dans un désespoir qui caractérise 2 alors la plupart de l’histoire. Bien qu’il ne ressente que peu d’affection pour Mildred, Montag frissonne aux soins médicaux qui sont apportés d’urgence à sa femme après sa tentative de suicide. La morosité de Montag atteint son apogée lorsqu’il est présent lors du l’embrasement de la femme âgée qui refusait de se séparer de ses livres. Séduit par les livres, Montag force Mildred à le rejoindre dans ses lectures. Sa faim pour la connaissance humanitaire le conduit au Professeur Farber, le seul lauréat qui soit capable de l’éduquer. Suite à l’immolation de la femme âgée, Montag fait face à un dilemme spirituel d’amour et de haine pour son travail. En tant que sapeur-pompier, il est marqué par le symbole du phénix, mais ironiquement il est inhibé contre une ascension comme celle de cet oiseau car il ne sait pas comment utiliser ses capacités intellectuelles pour effectuer de bonnes actions. Après avoir contacté le professeur Farber, Montag commence à se transformer (au sens figuré du terme) et cette métamorphose représente sa renaissance en tant que phénix d’une nouvelle génération. Une dualité se développe, l’union de Montag à Farber, son alter-ego. Après cela, Montag acquiert assez de courage pour s’opposer au Capitaine Beatty. Baptisé à cette nouvelle vie par sa plongée dans une rivière (vêtu des vêtements du Professeur Farber), Montag se bat contre la société cruelle, qui est destinée à souffrir d’une attaque brève. Dès que son genou se remet de toutes ces sensations, Montag retrouve son humanité. Il accepte alors (avec l’aide de Granger) le fait que la ville ait été détruite ainsi qu’un probable anéantissement de Mildred. Montag espère voir arriver le moment où les gens se remettront enfin à lire des livres. 2. Mildred Montag: Montag et sa femme se sont rencontrés à Chicago et fous amoureux l’un de l’autre, ils se marièrent assez tôt (dans la vingtaine). Le personnage de Mildred Montag incarne à la fois le vide de l’âme, de l’esprit et la médiocrité intellectuelle. Du point de vue physique, elle parait très artificielle : elle est mince de corps, a les cheveux défrisés et une peau extrêmement blanche, voire javellisée. Ce profil physique indique qu’ils vivent dans une société qui promeut la beauté artificielle des femmes par le biais des teintures de cheveux, décapage de peau et même les régimes pour la perte de poids. Submergée dans un monde intégralement électronique, elle se détache petit à petit de Montag par leurs différences d’idéaux. Lorsque celui-ci lui annonce qu’il sera promu au travail, Mildred montre peu d’enthousiasme et demeure figée devant son écran plasma de télévision. Quand il lui demande si ça lui plairait de déménager pour une maison plus grande après sa promotion, elle réplique qu’elle préfèrerait avoir un 3 écran plasma « beaucoup plus grand » que celui qu’ils possèdent actuellement. Ceci nous démontre que l’usage de ces technologies, continue à créer un désir sans cesse grandissant ; ce qui accentue à la tendance de l’Homme à n’être jamais satisfait. Adonnée à des séries télé dépourvues de sens, Mildred se sépare de la réalité et ignore ses émotions véritables, ce qui la conduit à une tentative de suicide. Elle se distance en permanence de sa vie conjugale en s’identifiant à « la famille », une série fiction de télé qu’elle regarde constamment et dans laquelle elle joue un rôle préconçu. L’auteur établit ainsi la capacité d’une femme à s’engloutir dans les fantaisies offertes par les programmes télé, échouant ainsi dans ses rôles de mère, épouse et même en tant qu’être humain. Subordonnée aux machines qui toastent son pain et son beurre et satisfont son esprit avec une petitesse qu’elle vénère, elle oublie d’apporter de l’aspirine à son mari souffrant. Eventuellement, elle commence à s’exprimer par des phrases courtes et restreintes (On voit ici tout l’impact des technologies sur la communication conjugale). La manière dont elle répond à son mari est vide et dénuée d’émotions, comme lorsqu’elle lui fait part de la mort de Clarisse McClellan avec qui Montag s’était lié d’amitié. Afin d’empêcher d’élever des doutes au sujet de son style de vie purement matérialiste et automate, Mildred s’entoure d’ « amies » telles que Clara Phelps et Ann Bowles, deux femmes aussi insipides et crétines qu’elle, qui choisissent leur candidat présidentiel en fonction de son charme physique. 3. Professeur Faber : Vibrant sur le bord de la rébellion contre la dérive de la société humanitaire vers une société oppressive, Professeur Faber incarne le personnage rédempteur par excellence. Il croit fortement au caractère intègre de la race humaine. Il révère de tout son cœur la magie de la littérature. Il est deux fois plus âgé que Montag et du fait qu’il eut été forcé à l’exil quarante ans plus tôt, Faber permet à Montag de réaliser comment la société littéraire qu’était l’Amérique se laissa glisser dans l’automatisation et la mécanisation de toute chose. 4. Capitaine Beatty : Capitaine Beatty est l’antagoniste rusé et impitoyable de l’histoire. Il est sans cesse associé au feu destructeur (qui finit par le tuer lui-même). En tant que Directeur de la compagnie de Sapeurs-pompiers, il entretient une amitié malsaine avec les brûleurs de livres bureaucratiques qui sont sous ses ordres. D’une manière symbolique, il agit comme un chien mécanique : il déniche des informations cruciales 4 (telles que le manque de loyauté de certains sapeurs-pompiers, la relation entre Montag et Clarisse et la présence de multiples livres cachés dans la maison de Montag.) Beatty est un personnage malicieux et destructeur. Il est bel et bien éduqué mais manipulateur et s’entoure aussi de lauréats pour constituer son équipe. De ce fait, il possède donc les outils « littéraires » adéquats pour pincer et enflammer Montag, son adversaire, au cours d’un duel verbal. L’opposition de Beatty à Montag est une conséquence naturelle de son rôle en tant qu’unique « aigle noir » dans ce monde d’automate. D’abord au chevet du lit de Montag et plus tard au-devant de sa maison, Beatty surestime le pouvoir qu’il aurait sur cet homme désespéré. Lorsque Montag le met à feu, Beatty est réduit en cendres noires, ouvrant ainsi à Montag la voie pour devenir sa propre incarnation et représenter l’ « aigle blanc » victorieux et porteur de la lumière éducative. 5. Granger: Granger est également associé au feu. Néanmoins, le feu associé à Granger est de nature réconfortante, comparé au feu associé au capitaine Beatty. Granger représente l’équilibre qui est revenu au monde et qui a allégé l’époque noire grâce à une nouvelle étoile de lumière intellectuelle. Il révère son grand père - un sculpteur - pour l’étoile humanitaire qu’il laissa derrière lui. 6. Clarisse McClellan : Passionnée de nature et de lecture, Clarisse est une adolescente de 17 ans et également la voisine des Montag. Elle adore les feuilles d’arbres qui tombent en automne, la pluie et même les sessions avec son psychologue. Consciente de son environnement et de la société dans laquelle elle vit, Clarisse dénigre le système d’éducation de la société basé sur « les faits ». Motivée par son insatiable curiosité, Clarisse deviendra la catalyse qui incitera Montag à effectuer un examen de conscience nécessaire bien que pénible. Clarisse révélera à Montag le manque de passion, d’amour, de plaisir et de satisfaction dans sa vie. Son rôle dans cette nouvelle est celui d’une facilitation de revitalisation spirituelle initiée par le professeur Farber et Granger. Sa terrible mort (par un violent accident de voiture) souligne la déshumanisation rampante de cette société et les actes de violence répétitifs qui en découlent. 7. Le chien mécanique : 5 Le chien mécanique représente l’emprise du gouvernement et son contrôle sur les technologies. A l’origine, les chiens servaient à sauver les sapeurs-pompiers. Ils devaient utiliser leur museau pour repérer les sapeurs-pompiers blessés. Néanmoins, dans cette histoire, le chien fut utilisé comme un garde de la société. Il était programmé (par le gouvernement) pour punir les citoyens qui briseraient les règles et donc servait à renforcer ces règles. I. Thématiques de lecture: 1. Le titre du livre: Fahrenheit 451 : de prime abord, ce titre représente une température mais laquelle ? La température nécessaire pour totalement brûler du papier et le réduire en cendres. Dès l’examen de ce titre, on pourrait suspecter que l’ouvrage parlerait de destruction, de combustion, d’extermination mais également de reconstruction, d’un avenir meilleur, car l’on ne peut détruire que pour reconstruire. 2. Le contexte: On a un sens de l’univers dans lequel cette histoire se déroule grâce à un assortiment de détails. D’après les discours de Clarisse à Montag, on se rend compte que la violence est largement présente. Lorsque l’assistance médicale est apportée à Mildred Montag (après sa tentative de suicide) par des plombiers et non par un docteur, on se rend compte que dans cette société la mort est comme une routine et personne ne prend les problèmes de santé au sérieux. Les valeurs familiales et religieuses ont été remplacées par l’amour de la télévision. 3. Les paradoxes dans le style d’écriture: Au cours du roman, la chambre à coucher du personnage principal est décrite comme “ pas vide”, mais ensuite elle est décrite comme « effectivement vide ». Ceci est dû au fait que bien que son épouse Mildred s’y trouve physiquement, ses pensées et ses émotions sont ailleurs. L’auteur utilise ainsi de manière récurrente des paradoxes – spécialement avec le personnage de Mildred, ce qui suggère sa sècheresse spirituelle. Ces paradoxes remettent en question la réalité des êtres humains qui semblent vivants sur le plan physique, mais émotionnellement et spirituellement morts. Mildred, à l’instar du reste de la société, semble n’être qu’une machine qui pense uniquement ce qui lui est demandé de penser et 6 rien d’autre. La société mise en relief dans Fahrenheit 451 est une société irréaliste et Montag recherche continuellement quelque substance, quelque contenu dans les livres qu’il a pour responsabilité de détruire. 4. La destruction des livres: que représente-t-elle pour la société? La bataille entre Montag, Beatty et Faber oscille autour de la tension entre le savoir et l’ignorance. La responsabilité des sapeurs-pompiers est d’éliminer les sources de savoir et de promouvoir l’ignorance, afin d’égaliser la population. Les livres dérangent le peuple et donnent la fausse impression que les auteurs de livres sont plus intelligents que la population moyenne. Les nouvelles par exemple, sont des livres au sujet de personnes qui n’ont jamais existé et qui veulent contaminer la population, de par leur tristesse. Les ouvrages philosophiques quant à eux, racontent tous la même chose : le philosophe a raison et tout le reste est stupide et idiot. Les autobiographies sont toutes des livres au sujet des morts : leur vie, leurs amours, leurs mémoires et même leurs mémoires intimes ! D’après Beatty, ces écrivains de livres veulent simplement faire semblant d’être différents, d’être supérieurs aux autres et ainsi créer une polémique. Il fait même référence à un livre sur le cancer du poumon : tous les fumeurs de cigarette vont s’affoler à la lecture de ce livre. Par conséquent, pour la paix du cœur ce serait mieux de le brûler. Beatty pense donc que tout le monde doit être égal. Les écrivains se sentent supérieurs aux autres du fait de ces informations ou de l’éducation qu’ils peuvent laisser transparaitre dans les livres qu’ils écrivent. Mais cette réflexion, ne serait-elle pas aussi une expression de leur propre insécurité ? Les livres rendent également les gens tristes et malheureux, car ils révèlent des réalités que cette société ne connait guère. Bradbury nous en donne un exemple clair : lorsque Montag décida de lire une section d’un ouvrage romantique à sa femme ainsi qu’à ses amies alors que celles –ci se réjouissaient dans leur série télé dépourvue de sens ; elles fondent en larme face au romantisme et à la tendresse conjugale que l’auteur de ce livre exprimait. Le mari semblait charmant, aimable et fou amoureux de sa femme mais cette réalité n’existe pas dans les mariages présents. Elles souhaitaient que cette réalité existât, mais ce ne fut pas le cas et cela les rendirent brièvement tristes. La société futuriste dans laquelle vit Montag refuse ainsi de prendre conscience des valeurs importantes décrites dans les livres (amour, amitié, santé, nature, etc.). Ils préfèrent vivre dans leur monde utopique, 7 car la vérité des livres contrarie les mœurs. Pour eux, la connaissance du contenu de ces livres serait une source d’inquiétude et donc ils préfèrent ne pas savoir et les bannissent tous. 5. La censure : Dans Fahrenheit 451, pas même une simple explication de « Pourquoi sont bannis les livres » est fournie. Néanmoins, Ray Bradbury suggère que ce sont à cause de plusieurs facteurs, que ces livres sont bannis. Parmi ces facteurs, on peut citer : ¬ Les facteurs qui causent un manque d’intérêt général dans la lecture : Ceci inclue des formes de divertissements compétitifs tels que la télévision et la radio. D’une manière beaucoup plus générale encore, Bradbury pense que la présence de voitures rapides, musiques assourdissantes, diverses publicités, etc. crée un mode de vie dans lequel tout le monde est excité et dans lequel personne n’a le temps de se concentrer. Aussi, les énormes livres publiés sont surmenants et personne n’a donc le temps d’y penser. Ceci résulte d’une société qui préfère lire des livres « condensés » au lieu de vrais livres. ¬ Les facteurs qui rendent la population ouvertement hostile aux livres. Ce groupe de facteurs inclue l’envie et la jalousie. Les gens n’aiment pas se sentir inférieurs à ceux qui ont lu beaucoup plus de livres qu’eux. Mais ce qui rend la population beaucoup plus hostile aux livres, la véritable cause de cette méfiance c’est le fait que ces livres les ciblent et leur causent une « offense » particulière. 6. Le feu, élément de destruction : Dans la culture populaire, le feu est un élément de la nature qui détruit sans retourner en arrière. C’est le seul élément qui garantit la mort éternelle. Le vent, par exemple, peut souffler pour dissiper et pour rassembler, mais le feu est unidirectionnel et brûle à jamais, sans retour. L’usage du feu dans cette nouvelle de Bradbury pourrait donc représenter une haine de la société pour le savoir, une haine tellement poussée que cette société désire l’extermination radicale de ces livres qui contrarient. 8 7. Le contraste animal/nature : Les concepts d’animaux contre nature sont très présents dans la nouvelle. Bradbury représente la nature comme une force de vérité et d’innocence. Il initie cette connotation par sa description de Clarisse, l’adolescente qui aime et révère la nature. Elle convainc Montag de goûter à la pluie et cette expérience changera radicalement sa vie. Bradbury montre également que cette société est obsédée par la technologie et ignore ainsi le pouvoir purificateur de la nature. 8. Le thème de la religion: Fahrenheit 451 contient un bon nombre de références religieuses et nous n’en citerons que quelquesunes. Par exemple, Faber invoque la valeur chrétienne qu’est le pardon : après que Montag se soit tourné contre la société, Faber lui rappelle que, puisqu’il était auparavant l’un d’eux, il doit montrer pitié et compassion. L’auteur fait également une référence au miracle de Cana, où Jésus-Christ transforme de l’eau en vin. Faber s’identifie à l’eau et décrit Montag comme le feu, déclarant ainsi que leur union produira du vin. Dans la Bible, la transformation de l’eau en vin par le Christ était l’un des miracles qui ouvrirent les yeux à plusieurs non-croyants et leur firent accepter Jésus comme leur Sauveur. De même, Montag espère pouvoir se créer une identité rédemptrice par une transformation similaire. Le thème de la religion est d’autant plus mis en relief par l’usage du feu comme élément de destruction. Dans Fahrenheit 451, le feu est premièrement utilisé pour l’extermination radicale des livres mais par la suite, Montag l’utilisera pour détruire Beatty, son oppresseur et ramener lumière et liberté dans ce monde qui vivait dans le noir. Aussi, Montag mentionne quelques passages bibliques tirés du livre de l’Ecclésiaste et de l’Apocalypse, le tout pour marquer la fin des temps d’ignorance et l’avènement de la lumière et du bonheur dans sa société.

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