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Egalité des chances et des droits

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Par   •  25 Décembre 2020  •  Chronologie  •  4 541 Mots (19 Pages)  •  331 Vues

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EGALITE DES CHANCES ET DES DROITS

Annick SINAPAYEN                                                            Mme Thérèse Pérez-Roux

M2 CFE  UEV35SEC3-EAD-A                                              Egalité des chances et des droits

Evaluation S1                                                                                          janvier 2014

INTRODUCTION

En 1789, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, énonçait la devise suivante : « tous les citoyens égaux aux yeux de la loi, sont également admissibles à toutes les dignités, places et emplois publics selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ». Mais ces idéaux édictés voilà quelques siècles par la Révolution Française, semblent avoir perdu beaucoup de vigueur. Aujourd’hui, les pouvoirs publics, les associations de défense de citoyens... tentent malgré tout, d’enrayer ces problématiques d’inégalités qui deviennent récurrentes dans notre société en crise. En effet, ce malaise social dû à la pauvreté, le chômage, l’immigration cristallise un certain nombre de ressentiments… La réflexion sur l’égalité des chances s’est substituée petit à petit à l’égalité des droits. La loi semble être encore et toujours le meilleur rempart permettant de donner à tous les citoyens (jeunes, personnes handicapées, familles monoparentales, chômeurs ou immigrés), les mêmes droits et les mêmes chances d’accéder à la réussite scolaire, d’avoir un diplôme, d’intégrer une formation ou  de trouver un emploi…

On peut donc se demander si la situation actuelle permet de progresser vers plus d’égalité et sous quelle forme ?

Pour répondre à cette question, nous pourrions l’aborder sur différentes orientations comme par exemple, l’immigration, le décrochage scolaire, le racisme. Mais notre intervention ici, se concentre plus particulièrement autour de la problématique de l’égalité des chances et des droits dans le domaine de l’enseignement et de la formation et concerne l’intégration dans les grandes écoles, la personne handicapée, l’égalité entre filles et garçons. Le constat des inégalités scolaires d’origine sociale, les difficultés que certains enfants peuvent avoir, pour s’intégrer sont connus depuis longtemps. Principe toujours en construction au XIXe, Salima Saa soulignait l’importance de l’école, et écrivait ceci dans son rapport: « Pierre angulaire de notre démocratie, l’Ecole est depuis plusieurs décennies dans l’incapacité de réaliser pleinement l’idéal républicain d’un droit à l'éducation garanti à chacun avec les mêmes chances de s’élever, par son propre mérite, dans l’échelle sociale, quels que soient son origine sociale, son appartenance ethnique ou religieuse ou encore son lieu de naissance[1] ». Comment alors diminuer ces inégalités ? Par de la discrimination positive ? Par une application plus stricte de l’égalité des chances et des droits ?

Aujourd’hui, grâce à la loi sur l’égalité des chances, le système éducatif, est de plus en plus sollicité pour devenir le pilier essentiel de l’intégration, de la méritocratie, de la réussite scolaire dans notre société et ce, malgré de nombreuses controverses. Il y a quelques années, certaines grandes écoles ont mis en place, malgré les réticences, des dispositifs instaurant une voie aménagée d’accès pour des jeunes issus de milieux défavorisés (voir rapport du Prof. Dr. Klaus Peter Walter[2]). De même que, l’inclusion du handicap, nécessite, l’adhésion du système scolaire pour pouvoir évoluer vers d’autres possibles, on voit que la question du genre à l’école, mais aussi dans le milieu professionnel fait débat. Par quels mécanismes le genre influence-t-il le parcours scolaire ? Pourquoi aujourd’hui encore l’école n’arrive pas à produire une égalité entre fille et garçon dans certaines filières ? La loi d’orientation et de programmation pour la refondation votée en 2013 pose les bases de fondements d’une école plus juste exigeante et inclusive mais nécessaire, pour réduire non seulement les inégalités, mais aussi pour élever le niveau scolaire de tous les élèves. Est-il encore permis de croire au principe d’une institution éducative dans la poursuite de cet idéal ? L’école parvient-elle vraiment à produire l’égalité des chances qu’elle promet ? L’école comme la formation sont-elles capables de remplir des objectifs d’émancipation et d’insertion professionnelle ?

Pour approfondir le sujet et avoir un peu plus d’éclaircissements à propos de cette notion d’égalité de chances et de droits, il serait intéressant d’en définir le sens, dans un premier temps. 

Puis dans un deuxième temps, aborder cette égalité par le biais des grandes écoles, du handicap, du genre et tenterons de montrer dans quelle mesure ces différents thèmes répondent à une problématique beaucoup plus large.

EGALITE DES CHANCES ET DES DROITS

Lorsque l’on aborde la question de l’égalité, on se retrouve souvent face à la complexité,  l’ambiguïté d’une notion que l’on a du mal à expliciter. On a l’impression qu’elle englobe tous les espoirs et les désespoirs en même temps. Ce concept polysémique recouvre des réalités bien distinctes. La chance n’est-elle pas toujours inégale ? Pouvons-nous appliquer le droit à l’égalité dans toutes les situations ? Pour mieux la faire accepter, ne serait-il pas plus judicieux de parler en terme de mérite, de justice, de discrimination positive, d’ascension sociale…. toutes ces notions qui s’englobent parfaitement dans le champ éducatif et professionnel. Pourquoi alors parler d’égalité des chances ? Comment peut-on la définir ?

En 2004, André Comte-Sponville, déclare dans le guide républicain que l’égalité des chances, « c’est le droit  de ne pas dépendre exclusivement de la chance, ni de la malchance. C’est le droit légal, pour chacun, de faire ses preuves, d’exploiter ses talents, de surmonter, au moins partiellement ses faiblesses. C’est le droit de réussir autant qu’on le peut et qu’on le mérite. C’est le droit de ne pas rester  prisonnier de son origine, de son milieu, de son statut. C’est l’égalité, mais actuelle, face à l’avenir. C’est le droit d’être libre en se donnant les moyens de le devenir. C’est comme une justice anticipée et anticipatrice : c’est protéger l’avenir, autant que faire se peut contre les injustices du passé et même du présent[3] ».

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