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Dissertation, Alcools

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Par   •  11 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 254 Mots (6 Pages)  •  642 Vues

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Dissertation Alcools

        Alcools (1913) est le recueil majeur de Guillame Apollinaire, il s’inscrit entre la tradition et la modernité. En effet il contient une multitude de poèmes qui puisent dans la poésie lyrique traditionnelle, regroupant sources bibliques et mythologiques tout en faisant preuve d’un « esprit nouveau », en fusionnant cette tradition poétique avec le monde urbain. Nous nous intéresserons tout d’abord aux innovations qu’Apollinaire introduit à la poésie française pour ensuite nous plonger dans la tradition toujours présente dans ses poèmes.




        Dans la totalité du recueil Apollinaire refuse de ponctuer ses poèmes, ce système de signes essentiel qui est généralement présent dans toutes les œuvres littéraires ne fait pas son apparition dans Alcools, ce qui crée une certaine désorganisation au sein du recueil. Ce phénomène peut être observé dans tous les poèmes d’Alcools, « A la fin tu es là dans ce monde ancien » (v1, Zone), « Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme » (v1, Rhénanes, Nuit Rhénane) ou encore (avec retour à la ligne)

« J'ai jeté dans le noble feu
Que je transporte et que j'adore
De vives mains et même feu
Ce Passé ces têtes de morts
Flamme je fais ce que tu veux »

 (v1 à 5, Le Brasier). Cette absence de ponctuation reste étonnante même après plusieurs relectures mais elle laisse un libre choix dans la manière dont lecteur lit les vers, les poèmes d’Alcools. Toujours dans la modernité, on peut constater une utilisation de vers libres dans certains poèmes présents dans Alcools comme dans « Les Colchiques » :

« Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières
Qui battent comme les fleurs battent au vent dément » (v10 à 12).

La présence de vers libres marque encore une fois une liberté dans la forme de la poésie, le lecteur se sent léger et ne doit pas s’en tenir à une forme prédéfinie. En lisant Alcools on peut tomber sur une bizarrerie, un poème plutôt marquant puisqu’il n’est composé que d’un vers, un poème qui commence par une conjonction de coordination et qui ne contient aucun verbe laissant penser qu’il provient d’un vaste texte, ce poème s’intitule « Chantre » : « Et l’unique cordeau des trompettes marines »


        Dans ce recueil, la modernité n’est pas présente qu’à travers les procédés novateurs d’Apollinaire mais aussi dans l’attrait pour le monde urbain. La ville ou certains de ses éléments (vacarme de la ville, décors, métiers) surviennent à plusieurs moments dans certains poèmes comme dans « Zone » : « Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut » (v11), « Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes » (v17), « Une cloche rageuse y aboie vers midi » (v20) ; ou encore dans « Nuit rhénane », où  Apollinaire conte la chanson d’un batelier dans un bar (lieu citadin) mais aussi dans
 « Vendémiaire » où Apollinaire évoque à plusieurs reprises la capitale : « Nous voici ô Paris » (v24), « O Paris nous voici » (v40).


        Toujours dans la modernité, Apollinaire marque les esprits à travers son recueil grâce à des innovations lexicales surprenantes notamment avec le poème intitulé « Merlin et la vieille femme » où il aborde un thème plutôt inhabituel dans la poésie, un thème inhabituel accompagné d’une description horrifique dans la première strophe qui ressemble à un phénomène naturel provenant d’un monde légendaire :


« Le soleil ce jour-là s’étalait comme un ventre
Maternel qui saignait lentement sur le ciel
La lumière est ma mère ô lumière sanglante
Les nuages coulaient comme un flux menstruel ».

...

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