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Dictionnaire philosophique, "Guerre", Voltaire, 1764

Fiche : Dictionnaire philosophique, "Guerre", Voltaire, 1764. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Avril 2017  •  Fiche  •  1 061 Mots (5 Pages)  •  1 716 Vues

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Texte 3 : Voltaire, Dictionnaire Philosophique « Guerre », 1764

Problématique : Comment Voltaire exploite les codes du récit pour mieux mettre en lumière l’absurdité de la guerre ?

Introduction

C’est au cours d’un souper philosophique, chez Frédéric II de Prusse, à Potsdam, en 1752, que l’idée d’une encyclopédie de poche contre les sots et les dévots est venue à Voltaire. Il s’agit d’une ambition à la fois encyclopédique e polémique qui permet de rendre compte de notre texte, cet article « Guerre ». A l’époque ou le dictionnaire parait, en 1764, tout le monde a encore en tête la guerre de sept ans entre la France et l’Angleterre ; par le jeu d’alliances entre la Russie, la Prusse et ‘Espagne se retrouvent aussi mêlé à ce conflit. Si Voltaire semble proposer une définition neutre du mot » guerre », il propose également une argumentation indirecte, contre la guerre. Sous la forme d’un récit, Voltaire dénonce l’absurdité des conflits dans un registre largement ironique. L’apologue, nourrit d’impertinence serait-il alors la meilleure arme de la raison et de l’esprit de tolérance

  1. Puissance ironique de l’apologue
  1. La parodie d’un conte
  2. Des procédés de mise à distance de la réalité
  3. La voix de l’auteur, entre ironie et dénonciation frontale
  1. La dénonciation de l’absurdité de la guerre
  1. Une justification absurde
  2. La critique de l’ordre établie
  1. Folie et chaos de la guerre

  1. Puissance ironique de l’apologue
  1. La parodie d’un conte
  • On trouve beaucoup d’indices de récits déterminants indéfinis, « un généalogiste » (l.1), « un comte » (l.1) qui nous place dans un univers fictif. L’absence de noms propre donne une universalité aux propos.
  • La progression linéaire du texte semble parfaitement structurée. Progression linéaire, qui guide le lecteur et qui raconte une petite histoire « cette maison » (l.4), « province » (l.5)  « cette province » (l.6). Cependant, très vite le récit semble se déchirer, se disloquer. Phénomènes de parataxe (absence de coordination)  liges 16 et 17 avec l’utilisation des « : », ce qui marque l’absence de logique et arque le fait que pour des raisons absurdes ils se battent pour le l’argent. La structure du texte est éclatée (6 paragraphes)
  • L’utilisation des temps verbaux est surprenante le présent domine et l’on peut s’interroger sur la véritable valeur : narration ? vérité générale ? actualité ? « S’agit-il vraiment d’un conte » ? d’une définition ou d’une remarque sur a société contemporaine
  1. Des procédés de mise à distance de la réalité
  • Voltaire décrit la guerre de façon naïve, c’est la grande force du texte. Le texte comporte des euphémismes (atténuer la réalité) et des périphrases (l.13) « cette équipée »  la meute de soldats (typique de la méthode des lumières)

La guerre est vue comme un jeux : champ lexical « rien à perdre » (l.10), « cinq ou six sous par jours » (l.16), « trois contre trois […] » (l.23). C’est voir la guerre comme une partie et que les alliances ne durent que le temps d’une partie.

  • Le registre parodique pour évoquer la guerre : la tenue des soldats ligne 12. « À droite et à gauche », pantin entre les mains du tyran, c’est un jeu.
  • « Ils se divisent […] employer » (l.18), compare à des moissonneurs= mise à distance= moissonneurs coupe tout avec la force (focil= fo = mort) le blé = la fécondité= nourrir les hommes

Faucheuse au cœur du blé

  1. La voix de l’auteur, entre ironie et dénonciation frontale
  • Voltaire utilise l’antiphrase, procédé ironique. « Le merveilleux de cette entreprise infernale » (l.25), « marche à la gloire » (l.12), « exterminer son prochain » (l.26). Mais il s’exprime aussi par des jugements directs, il ne refuse pas le premier degré. L’auteur utilise des expressions moralisatrices, qui montrent une appréciation de l’auteur. « Entreprise infernale » (l.25), « chef des meurtriers ». C’est un jugement explicite. « Ces multitudes […] s’agit » (l.20, 19).  Indignation de l’auteur. « Non seulement », « même » = subordonné corrélative  procédé de surenchère.

  1. La dénonciation de l’absurdité de la guerre
  1. Une justification absurde
  • La justification de la guerre par le généalogiste de veut logique. Cependant le raisonnement est absurde, il s’agit d’un faux syllogisme (l1-5). Les deux propositions logiques « prince […] » = aboutissement à une conclusion totalement illogique = le droit divin. Utilisation des « : » qui se substituent à un lien logique. Ironie du mot « sans difficulté ». Approximation dans les dates trois ou quart cents ans… venant d’un généalogiste on attend des précisions, de la logique.
  • L’absurdité du généalogiste s’oppose à l’imparable des opprimés. Progression ternaire du rythme « cette province […] consentement ». Quel que soit les déclarations des opprimés, les arguments du prince sont « incontournables ». Son droit est incontestable.
  1. La critique de l’ordre établie
  • Fort lexique de la société féodal « conte », « prince » … « généalogiste »  hérédité du pouvoir. L’ancien régime subit la charge satyrique de Voltaire. Apoplexie (maladie du cœur) =moquerie. Monarchie vit comme un vieillard.
  • Voltaire critique l’entre soi des puissants  prince est inaccessible, « ses discours ne parviennent pas seulement aux oreilles du prince » (l.10). « Les puissances belligérantes » (l.21), « toutes […] faire tout le mal possible » (l.23).
  • La critique de la religion. « Infernale » (l.25) voisine avec le mot « dieu »  enfer chrétien dieu n’est convoqué que pour l’entreprise infernale « exterminer son prochain » (l.26) : détournement de la parole de Jésus : exterminer son prochain ce qui est en contradiction avec aimer son prochain.
  1. Folie et chaos de la guerre
  • Le vocabulaire du combat violent « meurtrier » (l ;25, 11, 14), « s’acharner » …
  • La mention des conquérants « Gengis Khan, Tamerlan et Bajazet » meurtriers et sanguinaires.  Allitération de cette phrase, consonnes explosives, donnent une explosivité à la phrase
  •  Construction pronominales (l.23)  violence réciproque marquée par les tournures pronominales, voir notes

Conclusion :

Ce texte n’est pas vraiment un article de dictionnaire mais plutôt une parodie de conte qui permet de dénoncer la guerre. Cela est typique de l’argumentation indirecte et fonctionne de manière très efficace. L’ironie et la mise à distance de la réalité sollicite l’intelligence du lecteur. Voltaire lui-même ne disait-il pas « les livres les plus utiles sont ceux dont les lecteurs font eux même la moitié » ?

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