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Corpus Boétie, Bossuet, Voltaire, Rousseau

Commentaire de texte : Corpus Boétie, Bossuet, Voltaire, Rousseau. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  973 Mots (4 Pages)  •  643 Vues

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Le corpus proposé à l’étude offre quatre textes d’auteurs de siècles différents qui cependant traitent d’un même sujet : la responsabilité de chaque homme face à l’injustice.

Aussi La Boétie et Bossuet ont –ils choisi de s’adresser directement à l’humanité par le biais d’un discours pour le premier : « sur la servitude volontaire » ; d’un Sermon pour le second. Quant à Voltaire de par son Poème sur le désastre de Lisbonne et Rousseau, dans sa Lettre sur la Providence, proposent deux philosophies face à l’injustice liée à la fatalité.

        Si les auteurs cités ont mené des argumentations personnelles et propres à leurs convictions, tous en revanche  usent d’une modalisation très forte dans la mesure où ils se mettent en scène directement et ancrent leurs propos dans une situation donnée : « Je ne m’en étonne pas », « expliquons nous nettement » affirme Bossuet, « j’ai appris dans Zadig » ironise Rousseau ; « je ne vous demande pas de le pousser (…) mais seulement  de ne plus le soutenir » invite La Boétie ; « ma plainte est innocente et mes cris légitimes » se lamente Voltaire.

Etienne de la Boétie ainsi que Bossuet tentent tous deux de sensibiliser leur auditoire quant à la responsabilité de chacun face à l’injustice. La Boétie aborde le problème de la tyrannie de façon pour le moins inattendue : il use de l’argument ad hominem dénonçant la fatuité du peuple à laisser le tyran prendre le pouvoir et s’en plaindre ensuite. Sa rhétorique, à l’instar de Bossuet est basée principalement sur les questions rhétoriques : « comment a-t-il tant de mains, s’il ne vous les emprunte ? », pour n’en citer qu’une, mais la succession de ces questionnements apparaît dans toute sa violence. Bossuet use également de cet art, pour dénoncer l’insensibilité de riches chrétiens. Son discours  est prononcé devant la Cour, apostrophée :  « Chrétiens » : « parmi les cris furieux de ces pauvres insatiables se peut-il faire que vous entendiez la voix languissante des pauvres ? ». Ainsi, les personnes concernées se trouvent mises impitoyablement face à leur responsabilité. Le paradoxe de leur façon d’être est dénoncé  à cette fin. Bossuet souligne le peu d’esprit chrétien des fidèles réunis devant lui : « oui, messieurs, ils meurent de faim dans vos terres, dans vos châteaux ». De même, La Boétie dénonce ouvertement le peuple d’œuvrer chaque jour à la tyrannie : il met en parallèle les actions du peuple et les méfaits que ces dernières rendent possibles : « vous semez ; remplissez ; élevez ; nourrissez » entraîne un tout autre champ lexical « il les dévaste ; ses pilleries ; sa luxure ; ses convoitises ; ses vengeances ». Pour soutenir sa thèse, à savoir qu’un seul homme ne pourrait atteindre la tyrannie sans le soutien d’un peuple entier ; l’humaniste oppose systématiquement le vous collectif à la singularité du tyran « il ». Il apparaît en effet impossible qu’un seul homme puisse détruire un peuple entier s’il ne lui est soumis et partant complice de ses avanies. Quant à Bossuet, il use d’une métaphore filée tout en élaborant un raisonnement analogique : les convoitises sont les pauvres qui atteignent le cœur et ne laissent aucune place aux autres pauvres, ceux qui meurent dans les rues : « je parle de ces pauvres intérieurs toujours avides », l’allusion aux Evangiles achève de mettre en porte à faux son auditoire.  

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