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Comparaison dénouement Dom Juan Bluwal/ Mesguich

Fiche : Comparaison dénouement Dom Juan Bluwal/ Mesguich. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  10 Octobre 2018  •  Fiche  •  669 Mots (3 Pages)  •  2 211 Vues

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séance 9: Le texte théâtral et sa représentation (suite):

Objectif: Comprendre comment la mise en scène de la parole contribue à son efficacité.

II.Comparaison des  deux versions de la scène dite "du pauvre"

Extraits du film de Marcel Bluwal (1965) avec Michel Piccoli (Dom Juan), Claude Brasseur (Sganarelle) et Julien Verdier (le pauvre) et de la mise en scène de Daniel Mesguich (2002) qui interprète Dom Juan aux côtés de Christian Hecq (Sganarelle) et Philippe Noël (le pauvre) :

Le film de Bluwal

Le film de Bluwal, tourné en décors naturels, met en scène un noble, élégant et conscient de sa supériorité. Celle-ci est soulignée par sa hauteur (il est monté sur son cheval). Le pauvre est ici un mendiant qui quémande l’aumône (le geste du bras tendu), dominé par l’indifférence (au début) puis par la raillerie ironique d’un seigneur sans pitié et finalement méprisant.

Le traitement de la scène dans la version de Bluwal est très réaliste et il ressort de cette relation entre Dom Juan et le pauvre une cruauté sociale plus que religieuse. C’est l’opposition entre classes sociales qui est mise en avant. Sganarelle s’efface derrière son maître, il tâche de soutenir le pauvre mais du bout des lèvres. L’espace resserré et la caméra en plongée sur le mendiant soulignent l’écrasement social du pauvre.

La vision de Daniel Mesguich

Mesguich opère, lui, un renversement dans le rapport de domination. La liberté du mendiant éclate et la vraie foi écrase Dom Juan réduit à mendier un regard de celui qui le dédaigne. Si bien que Sganarelle est ridicule tandis que Dom Juan semble impuissant – le pauvre lui tourne le dos. Et c’est finalement Dom Juan qui tombe les genoux à terre comme s’il le suppliait de prendre sa pièce.

Contrairement à la scène de Bluwal, c’est le pauvre qui est au centre de l’espace et qui attire l’attention. Sa nudité, recouverte de végétaux ( fait qu’un avec la forêt qui l’entoure) est éclairée d’une couleur chaude ( une aura mystique) . Il ne semble pas du tout en demande, il poursuit son chemin de manière lente et choré-graphique. Il pourrait évoquer une figure christique. Il se dégage de lui une certaine majesté.

III.Comparaison des  deux versions du dénouement :

La vision de Bluwal:

Le choix de la mise en scène de B augmente la résonance des propos sacrilèges de DJ: se tient là où le respect est  normalement de mise = impiété intolérable.

-La pièce se déroule en majeure partie dans des lieux sacrés comme les pièces d'une église ou le mausolée du Commandeur (cf. la didascalie de Molière "Le théâtre représente une campagne,à peu de distance de la ville").

-Au début, les personnages chuchottent (église) + Dom Juan hurle (sacrilège).

-Grondements de tonnerre (+ longs chez Molière) = colère divine.

-La voix masculine effrayante du spectre feminin crédibilise le châtiment à venir.

-DJ se tient auplus près d'objets représentatifs du culte ( chaire; grands tableaux du Christ en croix) et blasphème encore.

-Précipitation finale de DJ en enfer à l'aide d'un décor = puits sans fond = les entrailles de la terre. La position du corps de DJ = chute éternelle, écartèlement, supplice de la roue.

-Le jeu del'acteur = détermination extrème, aucune hésitation (main).

La vision de Mesguich:

Les choix de mise en scène de Mesguich changent le sens de la pièce = fin immorale:

-le héros, mourant par là où il a péché, n'est pas puni car ne semble pas souffrir mais plutôt vivre l'extase (cf. "La petite mort").

-Les braises qui rougeoient dans son lit= feux de l'enfer / de la passion?

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