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Commentaire linéaire DDFC

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Par   •  15 Décembre 2022  •  Commentaire de texte  •  2 167 Mots (9 Pages)  •  211 Vues

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Commentaire linéaire nº1 :

Extrait de « Détruire la misère » de Victor Hugo

        Je ne suis pas, Messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère.

        Remarquez-le bien, Messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire.Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas le fait, le devoir n’est pas rempli.

        La misère, Messieurs, j’aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir où elle en est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu’où elle peut aller, jusqu’où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au moyen-âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?

        Voici donc ces faits : Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l’émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants,n’ayant pour lits, n’ayant pour couvertures, j’ai presque dit pour vêtements, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures humaines s’enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l’hiver.

        Voilà un fait. En voici d’autres : Ces jours derniers, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n’épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l’on a constaté après sa mort qu’il n’avait pas mangé depuis six jours.

        Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon !

        Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société toute entière ; que je m’en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l’homme, que ce sont des crimes envers Dieu !

        Victor Hugo, écrivain français engagé, mais aussi poète, romancier, essayiste, dramaturge, et homme politique, s’exprime au 19ème siècle. En effet, il écrit de nombreux ouvrages parmi lesquels les plus connus « Notre-Dame de Paris », « Les Misérables », « Les Contemplations ». Il prône en particulier l'abolition de la peine de mort, le suffrage universel, la liberté de la presse et les problèmes sociaux. Ainsi, prononce-t-il un discours à l’Assemblée Nationale le 9 juillet 1849, intitulé « Détruire la misère » dans le but de dénoncer la misère en France.

(lire le texte)

        De quelles manières Victor Hugo parvient-il à persuader son auditoire ?

        Nous pouvons observer 3 mouvements dans ce discours. Dans un premier temps Victor Hugo introduit son discours en annonçant la problématique. Ensuite il donne une série d’exemple pour dénoncer les faits. Enfin il conclut et propose des solutions.

        Dès le premier mot, « Je », pronom de la première personne, puis avec l’apostrophe « Messieurs », Victor Hugo annonce son implication mais également celle de certains avec le pronom démonstratif « ceux » de la 2ème ligne ; il se place aussi en tant que témoin et interpelle les députés pour capter leur attention sur sa volonté de détruire la misère avec l’antithèse du verbe « affirment » qui lève tout doute et « croient » qui montre l’erreur, ainsi que le parallélisme entre « ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde » et « ceux qui affirment qu’on peut détruire la misère ».

Victor Hugo utilise l’argument d’autorité : « la souffrance est une loi divine » pour se présenter comme un croyant et ainsi se placer du côté de la religion.

Ainsi dès le premier paragraphe Victor Hugo tâche de concilier son auditoire en utilisant la captatio benevolentiae et une seule phrase pour montrer l’importance du sujet, renforcée par l’accumulation «  diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire », verbes insuffisant pour qui veut annihiler la misère et qui permet donc de rendre le verbe « détruire » plus fort.

Le verbe d’obligation « doivent » accentué par « sans cesse » et le nom commun « devoir »  rappel à l’ordre les députés et les fait culpabiliser.

L’antépiphore « la misère » insiste encore sur le sujet .

Les questions rhétoriques et l’anaphore « voulez-vous » prouve l’assurance de Victor Hugo à montrer l’étendu du problème et pousse ainsi l’auditoire à l’écouter et à se poser des questions.

Les compléments circonstanciels « en France », « à Paris » permet de situer précisément la misère et dès lors de l’ancrer dans le réel pour la crédibiliser.

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