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Commentaire le baron d'Holbach

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Par   •  26 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  3 485 Mots (14 Pages)  •  713 Vues

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Commentaire Composé Baron d’Holbach - L’Encyclopédie, article “Prêtres”, 1765.

Dans le dictionnaire philosophique de 1764, Voltaire écrivit : “Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère.” Tels que le Baron d’Holbach, Voltaire associe, par le biais d’un parallélisme, le fanatisme à la superstition. Il ne s’agit non pas d’une affaire de religion mais de superstition poussée à son paroxysme. Le baron d’Holbach porte, à peu de choses près, les mêmes considérations à propos de la religion.

Il s’agit d’étudier une partie de l’article du Baron d’Holbach, “Prêtres”. Écrit en 1795, ce texte est un pamphlet travesti sous la forme d’un article d’encyclopédie. L’auteur y expose de manière subjective, une violente critique de l’Église du XVIIIe siècle. Cet article est le parfait exemple de l’entreprise morale que mena les écrivains des Lumières. Bien qu’oublié, le Baron d’Holbach participa à l’écriture de plus de 375 articles de l’Encyclopédie dans lequel il expose sa philosophie matérialiste et mécaniste. Nombre de ces articles choquèrent profondément la communauté religieuse de l’époque, notamment parce qu’il y revendiqua son athéisme, il se fait ainsi l’ennemi de toutes les doctrines religieuses qu’il assimile à un “instrument du despotisme”. Cet article en est un parfait exemple, l’auteur y développe ses propres considérations à propos des prêtres. Il se sert d’abord d’un registre tragique, puis polémique en mêlant de l’humour à son écriture. Ainsi, en quoi ce texte est-il déroutant ?

D’abord, par le portrait virulent qu’il dresse des prêtres, dont le registre polémique laisse entrevoir une condamnation plus large. Mais la teneur de l’article laisse à croire que l’auteur le revêt d’une dimension philosophique propre aux Lumières.

D’une part, il s’agit de percevoir de quel prêtre l’auteur fait-il le portrait ? Ils sont présentés tantôt comme l’affaire d’hommes prosélytes. L’auteur condamne les basses mœurs des prêtres ainsi que leur manque de foi.

D’abord, la première lecture de ce texte nous donne à voir la pesante présence de prêtres. Ceci se traduit par l’occurrence des phrases longues, par la répétition de “ils” pour nommer les “prêtres” dont l’occurrence est tout autant récurrence. Les prêtres semblent vouloir convertir le peuple à la foi par tous les moyens que ce soit. Les prêtres emploient l’instruction, la crainte, le zèle, la violence à des fins d’endoctrinement. L’enseignement religieux est présenté sous un jour peu reluisant. L’auteur emploie des termes violents pour qualifier le prosélytisme des prêtres, tels que “frapper le sens et de leur imprimer de la vénération”. Le terme frapper peut-être lu sous deux aspects. D’abord, selon son sens littéral, une action violente ou selon un sens religieux ; on dit que la révélation divine à frapper l’esprit de l’homme. Puis, le terme imprimer traduit l’obstination avec laquelle les prêtres font pénétrer les enseignements religieux aux seins des esprits des hommes du peuple. Alors que la religion émane du cœur et non de la conscience, elle est imposée aux hommes par la force et par la rengaine. La religion ne semble pas consentie par le peuple par l’œuvre des prêtres. De la ligne 19 à la ligne 24, une très longue phrase reprenant la même construction syntaxique, “ils prescrivirent “ - “ils enseignèrent” - “ils fixèrent” montre à quel point la présence des prêtres est constante, elle assaille l’esprit des hommes et est à ce point récurrente que celle-ci ne laisse plus place à la rationalité. En ce sens, la religion reprend les mêmes codes qu’une propagande. L’auteur emploie des termes tels que “enivrés” (l.30), les paroles des prêtres agissent comme un poison sur les hommes. Le terme enivré n’est pas sans évoquer, l’enivrement dû à l’alcool, qui suscite un état passager de confusion. Ce mot indique le rôle néfaste de leurs enseignements, ils envièrent les hommes au lieu de leur apporter un état de clarté. La figure du prêtre est présentée comme une figure patriarcale, elle est omnipotente, omnisciente. Le prêtre instruit et nourrit le peuple des dogmes religieux : “ils avaient fait naître” (l.19) - “ils enseignèrent les dogmes” (l.21) - “nourrir” (l.28). Ainsi, la figure du prêtre dépeint par Holbach fait preuve de beaucoup de zèle pour s’introduire sinueusement dans la vie de ses fidèles. Comme un bourreau, il sait tant leur apporter de l’affection, que de la crainte, ou de l’admiration. Autant d’émotions polarisées qui font davantage plonger les masses dans le fanatisme.

De plus, le baron d’Holbach fait des prêtres un portrait très acerbe, en signalant notamment leurs basses mœurs. Le prêtre est présenté comme un homme imbu de sa personne, “les prêtres surent mettre à profit la haute opinion qu’ils avaient fait naître dans l’esprit de leurs concitoyens” (l.19). Le prêtre se complait à perpétuer un malentendu entre les hommes et eux. C’est-à-dire faire croire à leurs fidèles qu’ils sont issus de la divine providence, qu’ils sont bien plus que des hommes du peuple. Se prétendre divin, leur permettent de légitimer leur ascendant. Le syntagme croire est présent à de multiple reprises : “on crut” (l. 7) - “les peuples se crurent obligés” (l.11). Et de ce malentendu résulte des actes atroces énoncés au dernier paragraphe. De plus, les prêtres présentent leur personne comme sacrée : “des favoris de dieux, comme les dépositaires et les interprètes de leurs volontés, comme des médiateurs entre eux et les mortels”. Selon l’auteur, la position ne révèle pas de la foi, ni d’une révélation, mais du désir de se différencier des hommes du commun, d’accéder au pouvoir : “il est doux de dominer sur ses semblables” (l.18). D’ordinaire, les prêtres expliquent leur fonction, par un acte extérieur comme un choc extérieur, une révélation divine, qui n’est pas de leur propre initiative tels l'exposé Holbach. Par le mensonge, les prêtres font passer la volonté de Dieu ce qui révèle de leur propre intérêt. Ainsi, les prêtres semblent s'en prendre à la religion ce qui permet d’asservir leurs propres intérêts. Et plus que cela, l’auteur accuse les prêtres de fixer eux-mêmes les dogmes de la religion en ne considérant pas les textes religieux. Enfin, les prêtres sont ici présentés comme des personnes violentes qui emploient la religion pour inspirer la crainte aux hommes ; “ils le firent trembler par la crainte des châtiments.” (l.24) - “les peuples subjugués par la crainte”

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