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Commentaire de texte Laurent Gaudé

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Par   •  8 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  967 Mots (4 Pages)  •  6 149 Vues

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2ème commentaire de texte 

        Laurent Gaudé, auteur engagé français et contemporain, est l’auteur de l’œuvre Eldorado, publié en 2006. L’extrait que je vais étudier porte comme titre « Cruelles errances » et met en avant une femme émigrée. Dans ce roman on ne peut plus touchant, Laurent Gaudé s’inspire d’une réalité, celle de l’immigration clandestine. Dans Eldorado, il est poète et dramaturge afin de faire résonner la parole des exilés.

        Après avoir lu l’extrait, nous pouvons nous arrêter sur la problématique suivante : En quoi cet extrait met-il en avant les risques pris par les migrants, si courageux ? Afin de comprendre ce texte, nous tiendrons compte de deux idées directrices. Nous développerons dans une première partie l’idée d’une situation tragique puis dans une seconde partie la dénonciation du sort fait aux migrants.

        Nous pouvons relever la tragédie de l’extrait au fur et à mesure de la lecture de ce dernier. Ce voyage était signe de renouveau pour tous ces migrants : « La vie allait enfin commencer » l.1 En effet, au début de l’extrait, lors de la première journée et de la nuit qui suivit, le voyage se présentait sous d’assez bons auspices pour la jeune femme et les autres migrants : « on rigolait à bord », « certains chantèrent » l.1. La femme était motivée à résister coûte que coûte, malgré la faim, la soif, la chaleur, le manque de confort car la terre ferme qu’ils souhaitaient tous atteindre semblait être à porter de main : « le nouveau continent était au bout » l.5-6. Mais également pour honorer la promesse faite à son enfant : « la promesse qu’elle avait faite à son enfant de l’élever là-bas » l.6. La tragédie de l’extrait est réellement mise en avant avec la conjonction de coordination « mais » l.9 qui annonce d’affreux auspices. Tout bascula en si peu de temps pour les migrants, comme un second voyage dès le second jour : « ces cris poussés à l’aube du deuxième jour, ces cris qui renversèrent tout » l.9-10. En effet, ce second voyage, marqua la jeune femme tel un traumatisme : « depuis deux ans, elle le revivait sans cesse » l.11 et « de celui-là, elle n’était jamais revenue » l.12. Cette tragédie était marquée par la fuite de l’équipage, en pleine nuit : « l’équipage avait disparu…à l’aide de l’unique canot de sauvetage » l.14-15. Le désespoir prit place tandis que la motivation n’était plus à bord, la faim, la soif, la fatigue étaient omniprésentes. On peut également relever le terme « l’agonie » qui nous rappel bel et bien la tragédie, la tragédie d’être perdu seul en mer, sans de quoi se sustenter, étant épuisé. On peut aussi la ressentir à travers la métaphore « Les visages, d’un coup, se fermèrent », la mort semblait proche, très proche ce qui nous ramène une fois de plus à une fin tragique : « Elle les assoifferait. Elle les éteindrait. Elle les rendrait fou. » l.23. Les migrants sont désespérés, l’espoir s’est évaporé « D’autres suppliaient leur Dieu » l.25-26 La mort est clairement sous-entendue à la fin de l’extrait : « Bientôt ce ne fut plus que silence » l.30.

        Toute cette tragédie met en avant une dénonciation du sort fait aux migrants. Ils ont payé, payé pour fuir leur pays et rejoindre leur eldorado. Non seulement les migrants prennent d’immenses risques pour quitter leur terre natale et en plus de cela ils payent chers leur voyage, qui ne se déroule pas dans de bonnes conditions : « Il faisait chaud. Ils étaient trop serrés » l.3. La condition humaine du migrant est moindre. En plus de cela, ils ont été abandonnés et trahis. Trahi par leur équipage : « l’équipage avait disparu » l.14. L’argent qu’ils ont versé pour arriver sain et sauf et comme partis en fumé, ils ont acheté leur mort. Ces pauvres gens sont vu comme insignifiants, comme si leur mort n’avait pas de poids, ils sont abandonnés en pleine mer tels des moins que rien, sans aucun moyen de communication : « la radio ne marchait pas. Ils ont été pris au piège » l.19. Il n’y a plus d’individus, femmes, hommes ou enfants, mais une masse grouillante qui appelle l’anonymat et la désincarnation humaine. Tout est très flou, dès l’instant où un groupe de migrants est envoyé en mer, on ne sait absolument pas s’il arrivera à bon port.  Au contraire, on sait qu’il y a de forts risques que ceux à bord de ces misérables barques meurent de faim, de soif, de fatigue, de noyade et de maladies. Très peu sont ceux qui survivent dans leur voyage, un voyage vers l’Europe voué d’avance à l’échec au bout d’une lente dégradation de leur condition humaine.

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