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Commentaire composé L'alchimiste

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Par   •  17 Avril 2020  •  Commentaire de texte  •  2 390 Mots (10 Pages)  •  1 496 Vues

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L’alchimiste de Jean Paul Toulet

  • Poème se présentant comme une chanson en cinq quatrains => référence aux 5 actes de la tragédie
  • Œuvre poétique publié à titre posthume
  • S’inscrit dans la continuité de la tradition hermétique initié par le romantisme noir de Baudelaire

En quoi ce poème s’inscrit dans la tradition hermétique ?

Progression du poème :

  • Quatre premiers quatrains : discours de Satan pour attirer le lecteur dans son paradis satanique
  • Cinquième quatrain : discours de l’alchimiste

1er quatrain :

« Satan, notre meg, a dit »

Le poème s’ouvre sur une appellation du diable « Satan », il est mis en emphase par sa position en début de vers ce qui place d’emblée le poème sous le thème du mal et de l’enfer. De plus, ce premier terme donne l’impression qu’il occupe une place importante et prépondérante dès le début du poème.

Le préfixe « meg » d’origine grec signifie Dieu et témoigne de l’existence d’un Dieu unique, personnel, distinct de l’Univers dont il est le maître.

De même, le mot « méga » est de la même étymologie que « Meg » et signifie en grec « grand » cela renvoie donc à la grandeur et à la toute-puissance du dieu Satan.

Le pronom possessif « notre » souligne le sentiment d’appartenance du poète à Satan et inclut donc implicitement le lecteur dans sa pensée.

Le verbe « a dit » au passé composé marque une parole irréfutable et vraie et par conséquent la parole de Satan est indéniable, l’homme doit suivre inconsciemment le chemin du diable.

« Aux rupins embrassés des rombières : »

Le substantif « rupins » situé dans le premier hémistiche désigne des personnes fortunées et riches, ce terme renvoie à la fin du vers avec le substantif féminin « rombières » désignant également des femmes âgées, ridicules et prétentieuses. Ces deux termes sont à connotation péjorative. On note également un rejet avec le substantif « rupins » qui marque une frontière entre le monde satanique et les hommes corrompus par la richesse. Le matérialisme de l’humanité devient donc un mal spirituel.

« Icicaille est le vrai paradis »

L’adverbe « icicaille » signifie ici-même, il sert à désigner un lieu considéré comme proche et permet une identification spatiale. A travers cet adverbe, l’auteur décrit un monde comme accessible par sa proximité. L’image de la contradiction dans ce vers est frappante puisqu’en effet « le paradis » se trouve dans le monde des Enfers, du Diable. L’article défini « le » souligne qu’il a y un seul et unique paradis : l’enfer. L’adjectif « vrai » indique un monde vraisemblable et plausible.  De plus, le présent de vérité générale « est » renforce cette affirmation. On retrouve dans le nom commun « paradis », les paroles de Satan qui résonne avec la rime suffisante entre le vers et le premier « a dit » et « paradis » se font écho. Le verbe « a dit » est entièrement retrouvé dans « par a dis ».

« Dont les sources nous désaltèrent. »

L’image des « sources » évoque les eaux du Styx ou du Léthe, fleuves des enfers dont les eaux apportaient l’oubli aux âmes des morts. Le verbe « nous désaltèrent » au présent et à la voix passive souligne que les hommes sont passifs face. De plus, cela témoigne de la nécessité des eaux de l’enfer. A travers cette image de sources permettant d’étancher sa soif, l’auteur dresse une vision macabre puisqu’il évoque la mort mais aussi une vision positive dans la mesure où la source apporte la satiété en étanchant sa soif.

Le pronom possessif « nous » montre que l’auteur s’inclut dans les fidèles de Satan et est donc attiré par ce paradis satanique.

L’article défini « les » désigne plusieurs sources malsaines qui amènent l’homme à faire le mal ».

2ème quatrain :

« La vallace couleur du ciel »

Le mot « vallace » est un mot inventé par l’auteur à connotation péjorative décrivant la « couleur du ciel ». Le ciel fait référence au vers 3 puisqu’en effet le paradis se situe dans les cieux.

L’allitération en « l » évoque un son fluide et doux et qui suggère au lecteur le son de l’eau qui coule cela renvoie donc au vers 5 des sources, élément liquide qui s’écoule.

« Y lèche le long des allées »

L’adverbe de lieu « y » dans le premier hémistiche rappelle le cadre spatial du monde diabolique.

La personnification méliorative du ciel à travers le verbe « lécher » renvoie à un effleurement et dépeint le paradis satanique comme un monde doux. Le nom commun « allées » fait référence aux divers chemins menant au paradis satanique.

« Le pavot chimérique et le bel »

« Le pavot » représente une fleur de couleur rouge, couleur généralement associé au sang, à la luxure et à l’enfer. Ceci renforce donc l’omniprésence de Satan dans le poème. L’adjectif qualificatif « chimérique » renvoie à un monde irréel On note un oxymore entre les termes pavots et chimériques puisque le pavot est une fleur, symbole de la nature et la chimère, symbole de l’enfer. Cet oxymore crée une nouvelle image de la fleur et la transforme en mal. Satan transforme donc la physique en métaphysique. Ensuite, l’adjectif qualificatif dérivé du nom commun chimère situé au niveau de la césure de l’hémistiche indique son importance.

De plus, la chimère renvoie au recueil de sonnets La Chimère de Gérard de Nerval, publié en 1854. Nerval s’inspire surtout d’alchimistes, d’illuministes et de philosophes pour écrire son recueil et revendique l’hermétisme de son travail.

« Iris, et les fleurs azalées »

Le rejet de « Iris », séparé de l’adjectif « bel » du vers précédent crée une symétrie dans le quatrain.

L’allégorie « Iris » rend la description plus vivante et imagée. L’iris doit son nom à la déesse antique grecque Iris, une messagère des dieux qui était censée utiliser l’arc-en-ciel comme un pont entre le paradis et la Terre. En effet, Iris signifie en grecque « arc-en-ciel ».

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