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Commentaire aragon

Commentaire de texte : Commentaire aragon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2016  •  Commentaire de texte  •  1 042 Mots (5 Pages)  •  2 387 Vues

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Aragon, dans les poèmes précédents, a perçu par l’entreprise même de son travail poétique, que la guerre avait gardé une violence inouïe dans sa mémoire. Après l’évocation des massacres du chemin des dames ou de la forêt d’Argonne, ce sont les croix mortuaires qui deviennent les supports de la rêverie angoissée du poète : il demande à ces morts de laisser vivre les vivants : « N’arrêtez plus les enfants qui s’en vont en classe/Les pauvres survivants ont le droit d’être heureux ». C’est encore une croix qui motive « Or nous repassions sur la Vesle », et occasionne le souvenir. Aragon y raconte que, de retour du front, le convoi s’arrête auprès de tombes neuves pour en regarder les noms. Comment ce souvenir de guerre nous est-il présenté ? Nous verrons dans un premier temps qu’il se construit à la façon d’un récit qui nous plonge dans le moment vécu ; dans un second temps nous étudierons comment ce récit convoque la figure de la mort ; enfin nous découvrirons le drame traumatique de cette mise en scène : la mort d’Aragon lui-même.

I.Un souvenir bien vivant

Le poème fonctionne comme un récit souvenir. Mais au lieu de permettre, comme dans tout récit autobiographique, une mise à distance du passé par son énonciation, le poète semble revivre comme en direct une scène à l’intensité terrifiante.

A.Un récit continué

« Or nous repassions sur la Vesle ». L’amorce du poème est trop originale pour ne pas nous intéresser. « Or » est un connecteur argumentatif ou narratif : ici, il possède la même valeur que « alors que », « au moment où ». Comme si un début, indicible, avait été tronqué : nous avons la suite d’un texte qui ne nous est pas donné.

B.Un cadre narratif consistant

Des informations de temps : Après six semaines deux mois

Des informations de lieu : sur la Vesle : affluent de l’Aisne, lui-même affluent de la Seine. A huit cents mètres de Couvrelles.

Un narrateur à la première personne, qui s’inclut dans un groupe : nous.

Une action : le convoi revient du front, c’est la relève.

Tous les éléments narratifs nécessaires à la construction d’un récit sont présents, ce qui n’est pas fréquent dans les poèmes du Roman.

C.Un récit vécu

Mais au lieu d’être aux temps du passé, ce récit se fait au présent, ce qui est antinomique. Le point de vue est interne et donne une fulgurance à l’instant : temps verbaux au présent : qui sont ces défunts que l’on voit ; présent de l’impératif surtout : Arrêtez un peu le convoi : l’ordre donné ici montre bien que le passé se rejoue au présent.

. + celui-ci/Cet autre : Le lecteur est véritablement amené à suivre le regard d’Aragon : il les pose sur les tombes et constate l’action de la mort à l’œuvre.

II.L’évocation de la mort

Le récit nous conduit devant les tombes ; celles-ci représentent la mort et son action délétère. La vision des noms sur les croix entraîne de nouveaux souvenirs.

A.La mort omniprésente

Le champ lexical de la mort : fosses fraîches, croix nouvelles, mort, demeure mortelle

Mais beaucoup de mots

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