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Commentaire : Les caves du Vatican

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Par   •  18 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  1 497 Mots (6 Pages)  •  2 420 Vues

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commentaire : Vous commenterez le texte d'André Gide, "Les caves du Vatican"

« Dormante », de Claude Roy, extrait du recueil Clair comme le jour, est un poème d’amour. Le poète y évoque avec lyrisme une jeune fille endormie sur une plage. À la faveur d’un moment privilégié, la parole poétique tente de cerner une relation qui n’est peut-être que rêvée. Nous verrons comment le poète rend compte de sa contemplation de la jeune endormie. Puis nous étudierons l’harmonie parfaite qu’il décèle entre la femme aimée et la nature et nous analyserons les sentiments les plus intimes qu’il se risque à formuler à la faveur du sommeil de la jeune fille.

L’image de la jeune fille contemplée par le poète est indissociable du sommeil qui semble la transfigurer. C’est ainsi que le titre du poème, « Dormante », combine d’emblée les thèmes de la féminité et du sommeil. Ces deux thèmes et leur étroite imbrication structurent par la suite la progression du poème dont ils assurent l’unité.

Si l’on excepte l’occurrence du nom « sommeil » au vers 9, le champ lexical de l’endormissement se confond avec les dénominations de la femme. Le poème peut donc être compris comme une sorte d’invocation à la belle endormie, à travers l’accumulation d’appellations tendres qui sont autant de tentatives de saisir la nature même d’une personnalité qui fuit dans le sommeil. « Dormeuse » (vers 1 et 13) répond à « Dormante » ; à l’état passager suggéré par le titre succède l’affirmation d’un caractère distinctif. Par ailleurs, le titre fait écho à la dénomination finale (vers 20) « cette enfant qui dort ». Le poème, clos sur lui-même, explore par les mots un monde fermé, qui isole la jeune fille, le monde du sommeil et du rêve.

Le champ lexical du sommeil joue en effet sur les connotations et les associations sémantiques. Il rapproche « dormeuse » et « rêveuse », dormir et songer, mais aussi le sommeil et la mort. Le mystère et la fascination qui émanent tant du personnage que du poème relèvent de leur ambivalence fondamentale. La jeune fille est-elle seulement endormie, ou morte et perdue, telle « Eurydice » ? Est-elle « paresseuse » ou « gisante », figée dans un sommeil de mort ?

Métaphorique ou réelle, l’image de la mort n’est de toute manière que sous-jacente, et adoucie par les sonorités et les rythmes qui introduisent un bercement régulier. Claude Roy emploie à cette fin la coupe régulière de l’alexandrin (6+6) dans de nombreux vers du poème (vers 2,4,6,9,11,16,18,19,20). Dans d’autres vers, libres cette fois, le rythme joue sur la répétition régulière des appellations de la femme : aux vers 1 et 3, on a le schéma rythmique (1) + 3 + 3 + 3, rythme « oral » qui ne tient pas compte des règles de la versification traditionnelle.

Ces effets rythmiques sont soulignés par les effets sonores. La sonorité [oez] domine dans le poème, à la fois à la rime et en rime intérieure. D’autres sons doux et assourdis ([], [o], [e], [m], [s]) complètent l’atmosphère d’engourdissement propice à un sommeil que métaphoriquement, le poète rapproche de la mort.

Autant que par son état d’engourdissement, la jeune fille se caractérise par les liens étroits qu’elle entretient avec le décor et les éléments naturels qui le composent. Le personnage féminin semble faire partie intégrante de la nature dont elle apparaît comme l’une des composantes.

C’est ainsi que le poème rend compte d’un dialogue entre mouvement et immobilité, où la nature semble s’animer, tandis que la jeune dormeuse est pétrifiée, au point que son image appelle la métaphore de la mort que nous évoquions plus haut. La seule action rapportée au personnage féminin est purement instinctive, voire passive : « ton corps [...] respire le soleil ». Mais c’est la « vague » qui se « glisse », « flaire » ou « vient lécher » le corps de la jeune fille. Une nature animée prend en quelque sorte possession du personnage, figé dans une immobilité dont rend compte l’absence de verbes conjugués dans les strophes 1, 2 et 4.

Dans l’abandon de son sommeil, la dormeuse est en symbiose totale avec le paysage de mer et de sable où elle dort. « Nageuse » sortie de la mer, elle est « eau » elle-même, comme ses « cheveux ruisselants ». L’eau, qu’elle soit mer ou « pluie », sert ici à affirmer sa féminité même. Mais la femme est aussi lumière comme « le soleil » et chaleur (vers 16).

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