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Commentaire - Le Voyage de Baudelaire

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Par   •  8 Juin 2018  •  Commentaire de texte  •  1 891 Mots (8 Pages)  •  19 031 Vues

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Méthodologie de l'oral

Commentaire : Le Voyage, Baudelaire

        Le Voyage de Baudelaire est un long poème en alexandrin en huit parties. Il est placé dans le chapitre intitulé « La mort » qui est le dernier chapitre du recueil des Fleurs du mal publié dans sa deuxième édition en 1861. Le titre du chapitre va être en lien avec ce poème symbolique, qui parle du thème traditionnel du voyage sous toutes ses formes. Nous allons surtout nous intéresser à la première partie de ce poème qui est constitué de six quatrains en rimes croisés (ABAB). Baudelaire dépeint différents voyageurs mais également différents voyages qui peuvent être dû à l'imaginaire de l'enfance, à la littérature, à l'onirisme, il peut être contraint ou voulu. Le voyage est un thème récurrent dans la littérature, c'est un terme très large et polysémique. La construction du poème fait que chacune des strophes parlent d'un  voyage différent et d'un voyageur différent.

Problématique : En quoi ce poème sur le voyage peut être considéré comme une métaphore de la vie et de ses périples ?

Nous pouvons relever trois mouvements distincts dans le poème qui représentent les différentes étapes de l'existence :

Vers 1 à 4 : I. Un premier voyage dû à l'imaginaire de l'enfance, produit par l'étude des images.

Vers 5 à 16 ; II. Les périples de l'existence et la désillusion du poète face au voyage

Vers 16 à 24 : III. Plusieurs axes de lectures possibles : Une définition du voyageur idéal ou une métaphore de la mort ?

        Le poème nous fait voyager à travers différents univers, différentes étapes de la vie, celui de l'enfance, du marin contraint de naviguer sur les mers ou encore celui de la littérature avec l'épisode de Circé dans l'Odyssée.  Dans la dernière strophe, selon la lecture que l'on fait du texte, nous pouvons interpréter deux voyages :  Celui de l'explorateur avide de découvrir de nouveaux horizons et celui de l'âme qui s'envole au paradis.

Premier mouvement : Un voyage imaginaire dû à l'enfance, produit par l'étude des cartes et des estampes.

        C'est un voyage en plusieurs étapes que nous propose Baudelaire, le poème débute avec l'enfance, c'est le premier voyage, le début de la vie. Le voyage est déjà présent dès l'enfance il se produit à l'aide des images. « Estampes ». Le voyage est alors une chose abstraite, on peut le voir au vers 2: « L'Univers est égal à son vaste appétit. » L'univers n'a pas de limite lorsqu'il est imaginé par un enfant. Le troisième vers semble inviter le lecteur au voyage et à la découverte du monde avec l'interjection « Ah ! » et la ponctuation exclamative à la fin du vers. Cependant le quatrième vers vient rompre cet élan positif : « Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! »  il traduit une grande déception, c'est un avertissement. L'enfance est une étape importante, car c'est la période du rêve et de l'imagination. Le voyage présenté dans ce premier mouvement est de l'ordre de l'imaginaire car l'enfant n'est pas libre de partir à la découverte d'autres contrées. Ces deux vers traduisent la désillusion du poète face au voyage, qui va ensuite se retrouver dans le reste du poème.

Deuxième mouvement : Le voyage sous toutes ses formes

        La deuxième strophe débute avec le vers « Un matin nous partons, le cerveau plein de flammes », le « nous » désigne les marins qui partent en mer, on le retrouve également au vers 6 avec « Et nous allons, suivant le rythme de la lame. ».  Le poète donne la parole aux marins. Ce sont les paroles rapporté d'un marin, comme si il avait écrit cette strophe dans un carnet de bord, c'est un témoignage ce qui donne une illusion de vérité au récit qui va être fait.

« Mers » rime avec « amers » le voyage est présenté sous sa forme désagréable, rupture avec la première strophe. C'est le voyage comme seule échappatoire, le voyage contraint. Le mot « Flamme » rime avec « Lame » qui est un homographe car « lame » peut signifier l'arme tranchante mais aussi la surélévation de la surface de la mer entre deux vagues. La première signification donne un aspect funèbre à ce vers, les marins suivent le rythme de la mort.  Nous avons également une antithèse dans le vers 8 : « Berçant notre infini sur le fini des mers »  le fantasme littéraire d'une mer infini est ici brisé, Baudelaire met une limite aux choses, ce qui va s'opposer un peu plus loin au vers 18 « Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons » qui symbolise l'immortalité de l'âme et l'infini du ciel. Dans ce poème, Baudelaire oppose la nature et ses limites à l'âme qui est infinie, immortelle.

        Le récit des marins est très pessimiste et péjoratif.  Ils restent tous passifs face à la découverte du monde, ils ne connaissent rien du voyage car si ils partent, c’est uniquement pour échapper aux difficultés de la vie et au malheur. Au vers 9 « Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme » le mot « joyeux » est en relation avec le verbe « fuir » le voyage est une simple fuite, les marins qui prennent la mer veulent s'éloigner des problèmes qui font obstacles à leur vie comme par exemple   : le rejet de la famille « Horreur de leurs berceaux » au vers 10 ; le rejet du pays « Fuir une patrie infâme » au vers 9 ou encore une peine amoureuse avec « Noyés dans les yeux d’une femme » au vers 11. Cependant la suite du poème va démontrer que le voyage ne permet pas d'échapper au malheur et qu'au contraire ce malheur est renforcé par celui-ci. C'est une nouvelle fois une désillusion face au voyage.

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