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Comment Beaudelaire exprime-t-il son spleen ?

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Par   •  30 Janvier 2023  •  Fiche de lecture  •  1 596 Mots (7 Pages)  •  244 Vues

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Intro spleen IV :

Le poème spleen 4 est écrit par Beaudelaire au XIXe siècle à la croisé des mouvements romantique Symbolique et du Parnasse. Issue du recueil les fleurs du mal dans la section spleen et idéal, Spleen 4 est plus un poème du romantisme noir aliant espoir et angoisse. C’est un poème en 5 quatrain, les 3 premiers qui évoque l’emprisonnement et l’enfermement et les 2 derniers qui enfonce l’angoisse et la folie.

Problématique : Comment Beaudelaire exprime t’il son spleen ?

1er mouvement: L’évocation de l’emprisonnement et de l’enfermement du poète

- La première strophe est construite sur deux propositions subordonnées circonstancielles de temps introduites par « quand » et « que » qui s'amassent et créent dès le départ un effet de lourdeur, de poids, de pesanteur. Les trois premières strophes sont quasiment construites ainsi (anaphore de « quand », rythme ternaire), ce qui contribue à accentuer l'effet sur tout le poème.

Le mot « ciel », semble encourager un mouvement ascensionnel (1), mais il est tout de suite neutralisé par les adjectifs « bas et lourd ». Chez Baudelaire, s'élever vers le ciel, c'est donner toute sa liberté à son esprit, pour rejoindre le Beau, l'Idéal. Ne pas pouvoir s'envoler, être plaqué au sol (comme « l'albatros ») ou emprisonné, c'est rester dans la misérable condition humaine, loin de l'Idéal, donc dans la boue.

-La comparaison « comme un couvercle » (v. 1) permet de visualiser le sentiment d'enfermement. On remarque que le sentiment d'emprisonnement est lié à une situation météorologique « ciel bas et lourd » (v. 1), et l'oxymore « jour noir » (v. 4) qui annulent toute idée de luminosité, amplifier avec  la métaphore créée par le verbe « verse » traduit la pluie qui tombe.

-«couvercle » (v. 1) évoque la verticalité pour signifier non l'évasion mais la limite, et le terme « horizon » n'est plus l'immensité puisqu'il devient « cercle » (v. 3) renvoyant directement au sentiment d'enfermement.

La présence du pronom personnel «Nous » (v. 4) montre que le poète est encore lié à l'humanité, il n'est pas exclu.

Enfin, l'oxymore « jour noir » + la comparaison hyperbolique au v. 4 « plus triste que » ajouté au pluriel du nom « nuits » permet de comprendre qu'il s'agit du noir absolu.

Dès le début du poème, beaudelaire décrit un état de mélancolie profonde à travers un paysage dysphorique.

- La seconde strophe, repose sur la même construction syntaxique que la première (à la différence qu'il n'y a pas une deuxième proposition subordonnée circonstancielle) et évoque le même sentiment, le même atmosphère.

La comparaison au v. 5, introduite par le verbe « est changée » perpétue l'idée d'emprisonnement avec le nom « cachot ».

« L'Espérance » au v.6 personnifiée par la majuscule (on peut parler d'allégorie), est comparée à une chauve-souris, animal nocturne aveugle qui bat des ailes énergiquement, ainsi le poète évoque une nouvelle fois la verticalité puisqu'elle « se cogn[e] » à des plafonds pourris » (v.8). C'est l'image de l'impossibilité de se sortir de cette situation, l'impossibilité d'aller vers le beau. Cet échec est accompagné d'un lexique de la violence avec « battant les murs », « se cognant la tête» traduisant la douleur morale et physique de celui qui est emprisonné.

La comparaison de l'Espérance avec une chauve-souris est d'autant plus cynique et effroyable, que l'Espérance est l'une des trois « vertus théologales » dans la religion chrétienne (L'Espérance, la Charité et la Foi.) Or elle est réduite ici à un animal presque diabolique, qui a à voir avec les vampires.

Cela peut faire penser à la littérature fantastique comme celle d'Edgar POE (auteur anglais qui a été traduit de l'anglais par Baudelaire). Connotations fantastiques et macabres, le tout dans un univers de grottes obscures et humides, pleines de boue où l'esprit s'enlise.

On remarque que l'eau, amenée dès la strophe 1, indirectement par la description d'un paysage orageux ou pluvieux « ciel bas et lourd », commence progressivement à s'emparer des lieux « cachots humides » et « plafonds pourris » évoquent un monde en déliquescence (propriété que certains corps ont de se liquéfier en absorbant l'humidité de l'air).

Enfin, le champ lexical de l'obscurité est bien présent à travers les termes « cachot », « chauve souris » (car vit la nuit), « pourris ». Il participe à représenter les circonstances extérieures qui suscitent le spleen.

=> Les lieux évoqués dans cette strophe sont clos comme si progressivement le poète était enfermé, le pronom « nous » disparaît. C'est l'enfermement dans la solitude de l'être qui est marqué ici.

- La troisième strophe s'élabore de la même manière que les précédentes. L'évocation de la pluie au v. 9 contribue encore à la description d'un paysage triste et mélancolique, propice au spleen.

L'hyperbole qui la caractérise accentue l'idée de l'enfermement puisqu'elle est évoquée dans le sens de la verticalité par le biais de la comparaison initiée par le verbe « imite » et l'assimile à des « barreaux » de « prison ».

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