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Bac blanc de français 2014

Commentaire de texte : Bac blanc de français 2014. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  10 Janvier 2016  •  Commentaire de texte  •  2 145 Mots (9 Pages)  •  865 Vues

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Bac blanc de français 2014

Questions :

1/ Comparez et étudiez les relations entre les personnages mis en scène dans ces extraits.

        Les trois extraits proposés présentent des personnages en situation d'apprentissage : Monsieur Jourdain va apprendre la différence entre voyelles et consonnes, l'Elève va apprendre la manière la plus efficace d'articuler les sons, et Rose va apprendre l'existence des Hébrides et la définition d'une île.

        Les trois personnages ont un maître/professeur, mais tous ces personnages n'entretiennent pas les mêmes rapports. Rose est la domestique de Monsieur Follavoine. Le maître de philosophie a été engagé par Monsieur Jourdain, qui est donc son employeur. Seul l'élève de La leçon est dans un rapport traditionnel entre professeur-élève.

        Ces personnages entretiennent des rapports différents, mais on peut tout de même observer une ressemblence : dans les trois extraits, l'élève est dominé par son maître : dans La Leçon, la plupart des interventions de l'élève c'est des « Oui, Monsieur », signe de respect mais aussi de soumission. Même quand l'élève lui dit qu'il a mal aux dents ( l.36 ), et que le professeur lui réponds « Ca n'a pas d'importance. Nous n'allons pas nous arrêter pour si peu de choses. Continuons... » l.37-38, l'élève, malgré sa souffrance ( disdascalies ), l'écoute, se soumet à sa décision et lui réponds « Oui, Monsieur ».

        Dans Le Bourgeois gentilhomme, le professeur domine Monsieur Jourdain par son savoir, même si ses affirmations ont un aspect comique et ridicule ( il explique des évidences : « La voix A se forme en ouvrant bien la bouche » L16-17 ). Néanmoins, c'est Monsieur Jourdain qui rétribue le maître, ce qui montre que ce pouvoir est fragile.

        Dans On purge bébé, c'est une supériorité culturelle qui est mise en scène : celle de Follavoine envers sa femme de ménage, Rose. En s'exclamant « Elle ne sait rien cette fille ! Qu'est ce qu'on lui a appris à l'école ? », le maître pense justifier sa supériorité sociale par la supériorité culturelle, mais en cherchant les Hébrides à Z'hébrides dans le dictionnaire, il montre son ignorance, et dénonce ainsi la fausseté de cette affirmation.

        En conclusion, ces trois auteurs mettent en scène les rapports qu'entretiennent le savoir, le pouvoir et l'argent, et c'est le choix du comique qui permet aux auteurs de dénoncer de tels comportements, même si ces comiques ont des tonalités différentes.

2/ Expliquez ce qui rend ces trois textes comiques ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant sur des éléments précis.

        Les trois textes proposés relèvent du registre comique. D'une part, le comique vient des personnages, et d'autre part des situations dans lesquelles ils sont placés.

Le comique des personnages vient du fait qu'ils s'extasient pour un rien : la réaction de Monsieur Jourdain par rapport au contenu de ce qu'il apprend est décalée : « A, E, I, I, I, I. Cela est vrai. Vive la science ! » l.21. On se moque ici de la naïveté du bourgeois, qui ne cesse de s’extasier devant des banalités. Le comique de Rose réside dans son attitude : les didascalies la décrivent « ahurie » l.6, « ouvrant de grands yeux » l.13 ou encore « voulant avoir compris » l.22. Dans La Leçon, c'est la grimace de l'élève souffrant qui produit un effet comique : « aura l'air de souffrir de plus en plus » l.32.

Les situations sont comiques également. Dans On purge bébé, Monsieur Follavoine ne sais pas plus que sa domestique, et on le découvre aussi ignare qu'elle quand on voit qu'il ne sait pas écrire le terme qu'il cherche dans le dictionnaire. Dans Le Bourgeois gentilhomme, le maître de philosophie commence par enseigner les bases de la connaissance, mais il aurait été mieux qu'il enseigne quelque chose de plus utile. Et enfin, l'effet comique crée par le décalage entre l'exaltation du maître et son absence de réaction face au mal de dent de son élève : « Ca n'a pas d'importance. Nous n'allons pas nous arrêter pour si peu de chose. Continuons ! » l.30.

Ainsi, on voit tous les types de comiques dans ces textes, qui servent à dénoncer la vanité du savoir, utilisé ici comme arme de domination sociale.

Travaux d'écriture : Commentaire littéraire

                Auteur d’origine roumaine, né en 1909 et mort en 1994, Eugène Ionesco est considéré, avec l’écrivain irlandais Samuel Beckett, comme le représentant le plus marquant du théâtre de l’absurde, mouvement qui dans les années 1950, a voulu représenter sur scène l’absurdité de la condition humaine. Les personnages de son théâtre se retrouvent donc perdus, livrés à des occupations sans but : La Cantatrice chauve accumule les situations absurdes, les répliques insensées, largement inspirées des manuels de conversation pour l’apprentissage des langues étrangères, tandis qu’une horloge égrène des heures parfaitement fantaisistes. Avec La Leçon, en 1951, Ionesco s’attaque au langage et aux tenants du savoir officiel. La pièce comprend essentiellement deux personnages: un professeur de linguistique et sa jeune élève, venue prendre un cours particulier. A l’image de quelques illustres prédécesseurs ( Molière, avec Le Bourgeois gentilhomme) Ionesco choisit la comédie pour évoquer ces relations professeur-élève.

Ainsi, on peut se demander comment le dialogue produit des effets commiques, et comment Ionesco dénonce la violence du savoir. Nous verrons tout d'abord de quelle manière le texte nous propose deux personnages-marionnettes, chacun figés dans une attitude immuable, avant de voir dans un second temps comment le comique attaque plus précisément les gestes et les paroles de l’enseignant. Enfin dans un dernier temps, nous montrerons que derrière ce comique se cachent violence et présages de mort.

                Dans un premier temps, on remarque que les personnages se caractérisent par des attitudes figées. L'élève, tel un perroquet, ne cesse de répéter les mêmes phrases : « Oh ! oui, Monsieur » l.3, « Oui, Monsieur » l.11, l.17 et l.39, « Bien, Monsieur. Oui Monsieur » : ces occurrences réduisent l'élève à une marionette figée dans le respect et l'acceptation. La définition du comique donné par Henri Bergson, « du mécanique plaqué sur du vivant » illustre bien ce comportement.

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