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Bac Blanc de Français Commentaire Zola

Commentaire de texte : Bac Blanc de Français Commentaire Zola. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Septembre 2018  •  Commentaire de texte  •  4 049 Mots (17 Pages)  •  1 685 Vues

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Devoir de Français

Question sur le corpus

        Contrairement à certains scientifiques tels que Descartes, qui comparait les animaux à des machines dépourvues de toute âme, la littérature n’a, elle, jamais cessé de porter un regard particulier sur le monde animal. Ainsi, ce thème se retrouve particulièrement dans notre corpus, composé de trois textes issus de différentes plumes et époques. De plus, les titres des oeuvres illustrent à eux seuls la claire référence aux animaux. Le premier texte est un extrait référencé au chapitre X du roman d’Emile Zola, La Bête Humaine, datant de 1890. Dans cet écrit, le chef de file du naturalisme présente l’agonie d’une locomotive, dont la souffrance est pleine d’humanité. C’est un extrait du chapitre IX issue de la seconde partie du roman Le Lion de Joseph Kessel qui compose ensuite notre corpus. Publié en 1958, Le Lion relate l’histoire intime d’une petite fille et d’un lion, King. Véritable ami de l’Homme, en toute circonstance,  l’animal est décrit par Kessel avec précision, lui attribuant des émotions et une réelle intelligence. Le troisième texte de notre corpus est signé de la plume de Joy Sorman, et est un extrait de son roman La Peau de l’ours, datant de 2014. Ce dernier dénonce les rapports souvent violents de l’Homme à l’animal, et permet d’établir une définition de la notion d’humanité et de considération chez l’humain. On constate donc que les animaux ont toujours été, pour beaucoup d’auteurs d’époques bien différentes, une source d’inspiration inépuisable.

De quelle manière ces trois auteurs utilise-t-ils la thématique animale pour appuyer leurs idées?

Ainsi l’omniprésence d’animaux confrontés aux Hommes, dénoncent des rapports bien différents.

        

        Tout d’abord, les références animalières très prononcées établissent un réel lien entre Hommes, objets et animaux.

        En effet, le champ lexical relevant des bêtes est particulièrement développée dans ces trois extraits. On relève ainsi le périphrase « bête de luxe » (l.16) pour désigner la locomotive dans le texte de Zola, ou encore les termes « flancs » (l.13), « bave » (l.14) et « membres » (l.14); mais également l’adjectif « vivante ». La locomotive semble réellement prendre vie. Le champ lexical du félin est particulièrement développé dans l’écrit de Kessel; notamment celui du lion, avec « pattes » (l.1/22), « crinière » (l.4) ou encore « mufle » (l.2). On retrouve également le terme « muselé » (l.1) dans l’extrait de La Peau de l’ours; le narrateur, ayant perdu tout traits humains, est désormais considéré comme une bête féroce. Là encore, les choix quant-à la nature des animaux sont extrêmement significatifs: le Lion est un symbole de « puissance » (l.28), et son nom, King, le confirme; tandis que l’ours connote davantage une certaine sauvagerie. L’animalisation de la locomotive du texte de Zola n’illustre quant-à elle, aucune espèce en particulier; seul le terme « colosse » amène à imaginer une bête imposante, à la limite du monstre.

        En revanche, bien que le mathématicien Descartes affirme que les bêtes ne « fassent aucune action qui nous assure qu’elles pensent » -Lettre au Maquis de Newcastle-, ce sont de véritable capacités mentales qui sont associés à ces animaux, notamment émotionnelles. Ainsi, dans le texte de Keller, les yeux de King « examinèrent » (l.10) les arrivants. De plus, le verbe très humain « savait » (l.31) dénote une connaissance chez le lion. Keller utilise aussi le terme d’ « intelligence » (l.31) pour parler du mental du félin; King est doté de raison. Chez Sorman, ce sont les sentiments qui priment chez l’ours avec par exemple l’énumération « peur, fierté, indifférence ou excitation » (l.9). Enfin, dans le cas de La Lison, Zola ose parler de « son âme » (l.20), mais aussi d’un certain libre arbitre, avec l’adjectif « rétive » (l.8). De plus, des ressentis sont attribués à la machine; elle est en effet « blessée à l’agonie » (l.11) et « éventrée » (l.22), tandis qu’elle souffre d’une « maladie contractée » (l.8). Pareil à des humains, tous ces personnages souffrent. Ainsi, réflexion et sentiments sont accordés aux différentes bêtes.

        Par conséquent, l’analogie avec l’Homme est très claire. Tout d’abord, le personnage utilisé dans La Peau de l’ours, est une créature mi homme mi ours. Alors que celui ci est considéré comme une bête, il se voit être étouffée dans une « marrée humaine » (l.14). Allusion claire aux drames de la société, la bête « reçois une pierre » (l.15)  tandis qu’il sens « un bout de canne s’enfoncer furtivement » (l.16) dans ses côtes. Les références sont explicites, et les Hommes peuples quasiment autant ces extraits que les animaux. Dès lors, La Bête Humaine de Zola renforce la chose en appuyant sur le thème du trépas, inévitable fin et grand peur de l’humain. On relève donc le champ lexical de la mort avec l’imparfait « ressuscitait » (l.7) et la personnification « expirait » (l.3), mais aussi avec l’infinitif « mourir » (l.7). La phrase affirmative « Elle était morte » (l.24) semble sceller le sort du lecteur, qui écopera ,un jour où l’autre, du même, et qui finira à l’état de « cadavre humain » (l.25), comme l’indique la périphrase désignant la carcasse inerte de La Lison. Cette dernière, possède comme un être animé, un nom, et un « âge » (l.9). La vision de Kessel est plus positive, puisqu’au lieu d’afficher la déchéance, l’auteur montre le lion comme un égal à l’Homme. En effet les « rires » (l.40) se mêlent aux « grondements » (l.40), tandis que le lion se voit posséder une « intelligence égale à celle de Bullit » (l.31). Pour clore le tout, les mots « Crinière et cheveux roux ne firent qu’une toison » (l.3-4) accentue la ressemblance entre humains et bêtes, tenant vers une certaine unité.

        Ainsi, la thématique animale place les bêtes semblent être partie intégrante de la société humaine,  et met en valeurs les nombreux défauts de cette dernière.

        Ces différents extraits permettent donc aux écrivains de dénoncer des rapports très différents entre humains et animaux, voire d’Homme à Homme.

        Tout d’abord, il est possible d’observer une véritable relation dans Le Lion. En effet, King loue une véritable adoration à Patricia, et à son père, John Bullit. L’adverbe « Aussitôt » (l.1) montre la précipitation dans laquelle le lion a rejoint son ancienne famille. Le nom « joie » (l.2) accentue l’affection réciproque liant le fauve à John et Patricia, tandis que les phrases « frotta son mufle » (l.2) et «  leur lécha le visage » (l.8) dénote une certaine tendresse. On retrouve ce même amour dans le texte de Zola. Lorsque les yeux du mécanicien tombent sur la carcasse presque inerte de La Lison, ils sont « vacillants d’une certaine émotion croissante », prise de conscience de la perte. L’extrait s’achève sur un euphémisme «  la Lison n’était plus », comme de manière à apaiser le chagrin de Jacques. Ce dernier est épris du « désir de mourir » (l.28/29). Et il n’y a qu’un sentiment qui peut pousser à vouloir s’éteindre lorsqu’on perd un être cher: l’amour. En revanche, dans l’extrait de Sorman, la notion d’affection n’est pas développée. Seul le parallélisme « sauve-moi, emmène-moi » (l.18), pourrait laisser penser à une certaine attirance, mais dénonce seulement l’égoïsme des Hommes, et leur seule volonté de survivre. En effet, la jeune femme ne souhaite recevoir de l’aide et profiter de l’ours qu’afin d’échapper à ses traqueurs, et n’envisage en rien de secourir l’ours en retour.

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