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Automne Malade, Guillaume Apollinaire

Commentaire de texte : Automne Malade, Guillaume Apollinaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  1 447 Mots (6 Pages)  •  1 207 Vues

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COMMENTAIRE DE TEXTE

Automne malade, Guillaume Apollinaire, 1913

Guillaume Apollinaire naît à Rome en 1880 et meurt à Paris en 1918. Il a aussi bien une grande culture artistique que littéraire. Son premier travail est d'être précepteur d'une jeune aristocrate en Rhénanie (Allemagne). Cet auteur devient l’un des précurseurs de la poésie moderne. Automne malade est publié en 1913. Ce poème, comme de nombreux autres présents dans Alcools tel que Rhénane d’automne, a pour thème l’automne. Dans Automne malade, bien que le thème lyrique soit traditionnel, on y perçoit tout de même l’originalité d’Apollinaire. Nous tenterons donc de voir comment Apollinaire mêle dans ce texte la tradition et la modernité. Cette analyse se présentera en trois parties ; la description poétique de l’automne, l’automne en allégorie de la fin des choses, puis la poésie originale.

Le thème de l'automne et du déclin de la nature est un thème classique d'Apollinaire et de beaucoup de poètes, Verlaine, Ronsard... L'automne est une saison mentale chère à Apollinaire; on retrouve le thème de l'automne dans Rhénane, Les Colchiques, Automne ou encore Vendémiaire.

Ici Apollinaire reprend les éléments classiques de ce thème. Il peint premièrement un tableau de la nature avec de furtives scènes: « Des éperviers planent », « Les cerfs ont bramé »… (l’emploi du passé composé montre une action révolue, l’automne est déjà bien avancé). Le poète utilise également un champ lexical de la nature très vaste: « roseraies », « vergers », « fruits », « éperviers », « lisières », « cerfs », « forêt », « feuille »… De par les vers 16 et 17, nous pouvons soulever la métaphore des feuilles qui tombent, comme des larmes, sous l'action du vent, « Le vent et la forêt qui pleurent/ Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille », ici la chute des feuilles est symbolique de l'automne. Cette métaphore se poursuit aux vers 18 et 19; « Les feuilles / Qu'on foule », ici les feuilles-larmes sont au sol et leur foulement, leur piétinement est synonyme de désintérêt et de mépris. Avec ce tableau peint pas Apollinaire, nous avons en tête une très claire image faites de souvenirs de l’automne. Et cela sans que le poète ne s'attarde sur les couleurs de l'automne, préférant nous livrer ses émotions.

Ces émotions, ou sentiments sont d’ailleurs caractéristiques du lyrisme du poème. Lyrisme présent dès le premier vers « malade et adoré ». De plus Apollinaire s’adresse directement à l'automne en la personnifiant. Le poète tutoie l'automne, (« Tu », « Meurs », « tes »), montrant ainsi sa proximité avec cette saison et son importance à ses yeux. Cette importance est soulignée par la compassion du poète pour sa saison favorite, en effet, « Pauvre automne », constitue à lui-seul un vers entier. L’amour et la tendresse que porte Apollinaire à cette saison, cet automne est doublement mis en valeur; avec premièrement le champ lexical de l’amour, « adoré », « aimé », « j'aime », puis par la répétition de « que j'aime » au vers 14, entrecoupée de l'interjection « ô » donnant encore plus de poids au second « que j'aime ». Apollinaire aime l'automne car cette saison est en accord avec sa propre mélancolie.

Plus que personnifiée, l’automne est une allégorie de la fin des choses pour le poète. Apollinaire montre l'ambiguïté de l'automne qui est une saison de passage de l'été (connotation de la vie et de la nature) à l'hiver (connotation de la mort). Ce double aspect de l'automne, la frontière qu’elle représente est soulignée au vers 7 « De neige et de fruits mûrs », dans lequel sont accolés la neige qui représente l'hiver et les fruits mûrs symboles de l'été. L’automne est ainsi une saison de passage de l’abondance au déclin, déclin de la nature et de la vie. Le vers 6, « Meurs en blancheur et en richesse », évoque cette mort inévitable.

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