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Apollinaire : Alcools "Zone"

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Par   •  21 Décembre 2022  •  Commentaire de texte  •  3 037 Mots (13 Pages)  •  364 Vues

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Apollinaire : « Zone » (v. 1-24). Proposition d’étude linéaire.

(Amorce) Fin du XIXe siècle, la poésie connaît qqs bouleversements instaurés par Baudelaire et les symbolistes : forme et thèmes remis en cause. Début XXe siècle la remise en cause de la poésie atteint son apogée, avec les poètes de l'Esprit nouveau, dont Guillaume Apollinaire, puis avec le mvt du surréalisme. Fin XIXe siècle l'urbanisation et l'industrialisation s'accélèrent également et deviennent matière à poésie.

(Présentation) Le poème « Zone » ouvre le recueil Alcools publié par Guillaume Apollinaire en 1913, même si composé en dernier. Paru d'abord de manière ponctuée dans Les Soirées de Paris sous le titre « cri » (référence au tableau de Munch de 1893), puis Apollinaire supprime la ponctuation, adopte le titre « Zone », et le place en tête d'Alcools → témoigne de l'importance que le poète accorde à ce tx, car celui-ci cherche d'emblée à attirer l'attention du lecteur sur la forme nouvelle de la poésie : thème et écriture y prennent un aspect novateur. En réalité ce poème, qui a valeur d'art poétique, a été rédigé durant l'été 1912, après rupture avec Marie Laurencin (rencontrée en 1907). Il appartient ainsi au cycle de Marie. Nous étudierons les 24 premiers vers du poème, qui en comporte 155.

(Projet de lecture) Grâce à quels procédés ce poème transforme-t-il un paysage urbain en objet artistique ?

(Annonce des mouvements)…

Le titre : « Zone » < grec Zôné = ceinture → suggestion d’une composition circulaire.

De 1840 à 1935, le nom « zone » a un sens précis : terrain s'étendant entre le mur d'enceinte des fortifications de Paris et le début de la banlieue →  d'emblée cadre urbain.

Ms aussi sens symbolique : absence de centre, de point fixe auquel se rallier → manque de certitudes, espace où l'on erre.

De plus, terme connoté assez péjorativement : évoque la marge / la marginalité → d'emblée volonté de rupture : faire entrer en poésie ce qui jusque-là n'y avait pas sa place ; caractère marginal du poème par rapport à la tradition.

Strophes 1 à 3 : la condamnation du passé

- Ouverture sur C.C.T. « à la fin », plutôt attendu en fin de tx, en ccl. Ms poème rédigé en dernier : office de bilan pr le recueil ; alors que « Vendémiaire », placé en dernier, s'achève sur l'idée d'un début : « le jour naissait à peine ». De plus, « Zone » et « Vendémiaire » ont des thèmes communs → impression de boucle, de cohérence dans le recueil. Brouillage des repères temporels et spatiaux (= marque de modernité poétique).

- Dès 1er monostique : condamnation claire du passé + éloge de la modernité, du changement : « las de ce monde ancien ». Temps anciens clairement opp au présent moderne, ce que renforce l’opp du  C.L. de l'ancien (« ancien (v. 1), antiquité (v. 3), anciennes (v. 4), antique (v. 7) ») au C.L. du moderne (« neuve (v. 5 et 16), moderne (v. 8) et matin (v. 10, 12, 15, 18, 19) »). N.B. : v. 1 = alexandrin si diérèse à « anci/en ».

- Tps anciens aussi évoqués en écho au vers 3 à travers la réf à « l'antiquité grecque et romaine » qui a été lgtps un modèle pr les artistes et qui s'est caractérisée par des formes fixes, régulières.

- Parallélisme renforcé par la redondance : « tu es las » (v. 1) = « tu en as assez » (v. 3) ds une sorte de dialogue exprimé par le pron pers « tu » : l’auteur s’adresse à lui-même et critique implicitement la volonté d'imitation qui a marqué de nbrx auteurs, rejette des formes d'art qui lui semblent dépassées.

- vers 2 = monostique également : association originale ds une apostrophe introduite par interjection « ô »: la Tour Eiffel, située sur les berges de la Seine, devient une « bergère », terme qui suggère à la suite le « troupeau qui bêle » → Les ponts constitueraient un troupeau que domine la Tour Eiffel de sa hauteur, sa verticalité. Les courbes des arches des ponts évoqueraient le dos de moutons tandis que les sirènes des péniches se traduisent en bêlement. Autre interprétation de cette métaphore possible : le troupeau pourrait désigner le flot des voitures qui s'engouffrent sur les ponts et klaxonnent aux heures de pointe (interprétation que le v. 72 peut confirmer : « des troupeaux d'autobus mugissants »).

Métaphore animale qui allie aussi ville et campagne et détourne les composants de la poésie bucolique (bergère, troupeau, bêlement) qui relèvent de la vie champêtre pr leur faire célébrer la vie urbaine.

N.B. : « Tour Eiffel » (v. 2) construite pr l'expo universelle de 1889 et, à l'époque d'Apollinaire, considérée comme le symbole de la modernité ; figure ds plsrs tableaux de peintres cubistes (Delaunay, Braque, Picasso). Hommage accentué par la longueur du v. 2, qui se démarque ainsi aisément du 1er v. (4 syll de + ).

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