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Analyse détaillée de la nouvelle Aux Champs de Guy de Maupassant

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Par   •  16 Avril 2021  •  Cours  •  3 017 Mots (13 Pages)  •  17 836 Vues

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FRANÇAIS : PARTIE I

OBJET D’ETUDE : La nouvelle et le roman au 19ème siècle

Réalisme et Naturalisme

Introduction à la nouvelle réaliste : « Aux champs » de Guy de Maupassant

  1. Maupassant cherche-t-il à faire passer une morale auprès du lecteur par le biais de son récit ?

Développez votre réponse.

Maupassant privilégie ici l’objectivité : il expose une situation qui interpelle le lecteur sans jamais donner son point de vue personnel, mais en montrant simplement les conséquences des choix des personnages.

Le fait de faire adopter son enfant moyennant argent apporte des conséquences négatives pour la mère Vallin : un sentiment de honte, et des conséquences positives pour Jean, son fils : le confort matériel et le bien-être.  

Corolairement, la femme Tuvache, qui s'est comportée en « vraie » mère en ne vendant pas son enfant subit les reproches de son fils Charlot qui aurait aimé bénéficié des mêmes avantages que l'autre garçon. Il finit par quitter ses parents.

Maupassant n’invite donc pas son lecteur à tenir une conduite particulière mais laisse à ce dernier le choix de juger, il ne fait que souligner les contradictions de la vie dans son récit. « Aux champs », par son dénouement, illustre l’ironie d’une vie qui peut se montrer très cruelle : l’inacceptable est perçu comme préférable.

Chaque artiste réaliste propose sa propre vision du monde, forcément subjective, et vise à rendre compte du réel tout et à en donner l’illusion dans la fiction. Le réalisme n’est donc jamais une simple copie du réel mais le produit d’un regard personnel sur ce dernier. Toutefois, l’auteur réaliste ne « moralise » pas en prêchant la vertu, il ne se pose pas comme gardien d’une morale.

  1. Le narrateur du récit est-il interne, externe ou omniscient ?

Il est externe. Il décrit les personnages et les lieux comme un simple observateur. Il s'en tient aux simples apparences. Il ne pénètre jamais dans les pensées de ses personnages.  

  1. En quoi cette nouvelle appartient-elle au mouvement réaliste ?

La réalité telle qu’elle est dépeinte dans « Aux champs » est représentée telle qu’elle est, sans être idéalisée. Les dures conditions de vie de la classe paysanne, tout comme son environnement et ses mœurs y sont décrites méticuleusement. L’effet sur le lecteur en est une impression de réel très prononcée.

Le réalisme peut se définir comme « un attachement à la reproduction de la nature sans idéal. » L'auteur réaliste s'attache à décrire l'ensemble ou une partie de la société de son époque sans la travestir ou l’idéaliser. A partir de la révolution industrielle, la bourgeoisie et le matérialisme prennent une place essentielle, tandis que le romantisme s’essouffle. Le réalisme s'attache en particulier à décrire les milieux sociaux habituellement délaissés par la littérature comme les classes populaires ou les marginaux.

  1. Par quel type de discours débute la nouvelle ?

La nouvelle débute par du discours descriptif. C’est la situation initiale de la nouvelle, l’on y retrouve :

  • la présentation du cadre spatial : à la campagne, proche d’une ville thermale « Rolleport », dans deux chaumières, au pied d’une colline ;
  • la présentation des personnages : deux familles nombreuses de paysans pauvres, les Tuvache et les Vallin ;
  • la description de leurs mœurs ;
  • l’évocation d’une époque que l’on peut déduire : le 19ième siècle

  1. Comment vous imaginez-vous les différents personnages ? Comment sont-ils présentés ? Qu’apprenons-nous sur leur mode de vie ? Illustrez votre réponse par des passages du texte.

  • La famille Tuvache et la famille Vallin : deux familles de paysans pauvres

Les familles sont présentées de façon symétrique grâce à des parallélismes, l’auteur insiste beaucoup sur leurs similitudes, en particulier leur niveau social et leurs difficultés à survivre de leur travail. Leur mode de vie est rude, les familles nombreuses.

Les deux familles forment deux groupes homogènes, elles vivent dans des chaumières jumelles, travaillent la même « terre inféconde », ont un nombre identique d’enfants. Ce qui les distingue est leur destinée : le lecteur suit leur évolution, de l’union initiale (fusion, proximité) à la désunion finale (l’éclatement, la dispersion). Les Vallin se sont enrichis et sont heureux tandis que les Tuvache sont toujours misérables, le malheur les frappe plus cruellement encore.

Les paysans sont disqualifiés dans cette nouvelle : ils ont un comportement presque bestial, leur langage est très familier, leurs enfants se vautrent « dans la poussière ».

Vie quotidienne et mœurs

  • Description de la vie besogneuse des paysans : tous les jours se ressemblent et les deux familles sont unies dans la même misère.
    Description d’une vie difficile : les deux familles vivent misérablement : Le lexique de la pauvreté est important : « chaumières, besognaient dur, terre inféconde, masure, vivait péniblement »
  • Description d'une vie en plein air : « grouiller dans la poussière », « joues sales, cheveux blonds frisés et pommadés de terre »…
    - Description du menu quotidien : les familles sont décrites comme pauvres par le biais des repas : « vivait péniblement de soupe, de pommes de terre et de grand air », « pain molli dans l’eau où avait cuit les pommes de terre, un demi-chou et trois oignons », « Un peu de viande au pot-au-feu, le dimanche, était une fête pour tous », « tranches de pain qu’ils frottaient parcimonieusement avec un peu de beurre », l’évocation de la table « vernie par cinquante ans d’usage »…

Langue et dialogues

  • L’emploi du patois (le jargon des paysans) produit un effet de réalisme. Il montre le décalage entre les paysans et les d’Hubières et insiste sur le caractère peu éduqué des campagnards.
  • L’importance des scènes dialoguées (discours direct) pour accentuer l'impression d'authenticité et faire « entendre » les façons de parler des paysans, et le contraste avec les façons de parler des gens d'une catégorie sociale plus élevée.

  • Les d’Hubières : une famille riche qui appartient à la noblesse (particule « de » élidée).

Le couple cherche peut-être à résoudre un problème de stérilité. « Nous n’avons pas d’enfants, nous sommes seuls, mon mari et moi. » Ils sont riches ce qui va leur permettre d’obtenir ce qu’ils souhaitent : « acheter » un enfant. Les d’Hubières représentent la richesse, mais aussi et surtout les « tentateurs ».

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