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Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte IV, scène 11

Commentaire de texte : Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte IV, scène 11. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  858 Mots (4 Pages)  •  4 731 Vues

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Proposition de plan : Lorenzaccio, Acte IV, 11

(Amorce) En juin 1833, quand Musset rencontre George Sand à Paris,  la romancière lui offre un canevas de pièce, ce qu’on appelle à l’époque une scène historique, c'est-à-dire une pièce qui n’est pas destinée à la représentation mais à la lecture, qui s’intitule Une conspiration en 1537. Georges Sans a bien conscience que Musset est un grand dramaturge bien qu’il n’ait que 22 ans, et c’est ainsi qu’il s’empare de ce premier texte de Sand pour en faire Lorenzaccio. S’inscrivant dans les pas de ces maîtres, tels Victor Hugo ou Shakespeare, Musset nous livre ainsi un magnifique drame romantique.  Le héros éponyme, Lorenzo surnommé Lorenzaccio incarne en effet le héros romantique en quête d’idéal et qui a un projet : assassiner son cousin, le tyran et débauché Alexandre de Médicis.

(Présentation de l’extrait) L’extrait se situe à la dernière scène du quatrième acte, moment fort du drame, puisqu’il s’agit de la mise en scène du meurtre du Duc par Lorenzzacio. Moment d’autant plus attendu que tout, depuis le début de la pièce, tend à converger vers cet acte. Il s’agit donc d’un meurtre prémédité à l’enjeu collectif (délivrer Florence d’un tyran), et individuel (retrouver la pureté perdue). Pourtant, la scène du régicide, loin d’être un morceau de bravoure,  est traitée de manière fort elliptique et rapide.

(Lecture)

(Problématique ) Nous nous interrogerons sur le traitement dramatique de ce meurtre et sur son sens . Autrement dit,  pourquoi un meurtre si elliptique pour un événement apparemment de grande importance, qui marque la réalisation d’un idéal ?

Autre problématique possible : en quoi peut-on dire que Lorenzaccio est un héros romantique ?

(Annonce des axes)

  1. Une scène tout en contrastes : représentative du drame romantique

  1. Le contraste entre les différents personnages
  • LE DUC : vice et débauche du duc : cf son monologue, met sur le même plan les femmes et la nourriture, blasphème (« j’ai soupé comme trois moines »), l’archétype de la débauche, rappelle la figure de l’ogre  
  • alors que LORENZO : tout en retenue et finesse. Lorenzo : un personnage  à deux visages, archétype du héros romantique  (avant/après le meurtre, le criminel/ le poète)
  • Contraste dans son expression : de la sobriété à l’épanchement lyrique : .Le registre du texte après le meurtre est lyrique. Les phrases exclamatives, renforcées par le vocatif «ô», expriment la béatitude de Lorenzo et son attendrissement devant la nature.
  • Archétype du héros romantique : solitude, relation avec la nature, mélancolie, disposition scénique révélatrice : (« s'asseyant sur le bord de la fenêtre) 
  • SCORONCOCOLO : en rupture avec son maître. Il parle en aparté, ce qui montre qu’il n’est pas complice de Lorenzo. Figure du traître ?

  1. Mélange des registres /liberté envers les règles classiques
  • Une scène qui mêle différents registres : lyrique avec les exclamations poétique de Lorenzaccio après le meurtre, le grotesque avec le personnage du duc/ogre. Deux registres qui s’opposent : on est bien dans un drame romantique.
  • Entrées et sortie de personnages dans la même scène. Alors que dans le théâtre classique chaque entrée ou sortie de personnage équivaut à un changement de scène.
  1. Une scène de meurtre ambigüe
  1. Un crime laconique (sobriété, rapidité)
  • Didascalies brèves et non imagées (« Il le frappe »). Choix de Musset de ne pas jouer des ressorts tragiques du meurtre. La question du valet : « est-ce fait ? » peut être un miroir de la question même du spectateur qui attend ce meurtre depuis le début de la pièce.
  • Un crime à lire entre les lignes : la double énonciation ( « Il est bon d'avoir toujours une arme sous la main ») ; (« Je suis transi, - il fait vraiment froid) : le lecteur comprend les double sens.
  • Référence historique à l’assassinant de César par Brutus : « est-ce toi, mon fils ? »
  1. Les noces funèbres : parallèle scène de crime/ scène de noces
  • Métaphore de la « bague sanglante » pour la morsure, serment « jusqu’à la mort » : mariage
  • Le symbole de l’épée (symbole phallique), du sang : une scène de défloration ? (dimension érotique)
  1. Renaissance ou mort annoncée ?
  • renaissance de Lorenzo, symbolisme du printemps (« Que le vent du soir est doux et embaumé ! Comme les fleurs des prairies s'entrouvrent ! ») Champ lexical du printemps comme « un second souffle », une libération pour le héros
  •  mais annonce de sa mort à l’acte suivant (« le vent va glacer sur votre visage… ») : annonce d’une mort prochaine ? C’est un faux dénouement, mise en abyme (« Tire ces rideaux. »), le dernier acte montrera bien un autre dénouement : la mort de Lorenzo.

Conclusion : Bilan : essentiellement sur l’appartenance de cette scène au drame romantique et sur la figure de Lorenzo, archétype du héros romantique.

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