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A travers la comédie sociale, comment La Bruyère dénonce la comédie sociale ?

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Par   •  1 Octobre 2022  •  Dissertation  •  2 044 Mots (9 Pages)  •  890 Vues

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 «  les Pamphiles sont-ils toujours comme sur un théâtre ; gens nourris dans le faux et qui ne haïssent rien que d’être naturels » il s’agit d’un extrait du Livre de Jean de La Bruyère « les caractères ou les mœurs du siècle ». Jean de La Bruyère, auteur du XVII ème s,  de formation en droit, devient sou-précepteur de la famille royale les Condé, il écrira ce seul ouvrage « Les Caractères  ou les mœurs de ce siècle» en 1688 qui aura un grand succès ce qui lui permit de rentrer à l’académie française.  Dans cette œuvre,  présentant des portraits de caractères, Jean de La Bruyère a une écriture  esthétique à la recherche du détail piquant   même s’il choisit un genre littéraire fragmentaire : un recueil principalement de maximes partagé entre seize livres, il fait aussi des réflexions, des portraits plus ou moins longs, des dialogues burlesques, des saynètes théâtrales dans lesquelles il se met parfois en scène. Dans la critique de la société, nous pouvons nous demander  comment La Bruyère dénonce la comédie sociale ? Ce terme « comédie sociale » fait allusion aux comportements des personnes qui jouent un rôle et veulent se faire remarquer en société.

Pour répondre à cette problèmatique, nous verrons en premier lieu comment à travers les thèmes choisis dans son oeuvre, son analyse de l’ensemble de la société et son style narratif,  il critique la comédie sociale.

Ensuite il convient d’étudier de façon plus approfondie comment La Bruyère expose les jeux de rôle des personnages en société et leurs faux semblants.

Dans les livres (parties du recueil) sont exposés des portraits et des maximes dont les thèmes représentent la société du XVII eme siècle  montre aussi la vision et la morale  à portée générale de La Bruyère sur ces thèmes dans lequel il dénonce entre autre la comédie sociale. Les livres V à X sont au coeur de l’ouvrage , le livre V « de la société et de la conversation », La Bruyère y examine les relations humaines. Il constate l’incapacité des hommes à s’écouter, leur tendance à exhiber leur connaissances de façon excessive ou de façon inutile, pour bien se faire voir en société  .Dans le livre VI « Des biens de Fortune », l’auteur démontre les effets de l’argent sur les tempéraments qui pervertit les personnes et parfois les amènent à afficher leur argent pour briller en société. Le livre VII nommé « la ville » ici la ville est Paris dont le moraliste porte un regard satyrique en la comparant à un théâtre, car tout est comédie et hypocrisie.Le livre VIII « De la Cour » est la description du comportement des courtisans, la cour étant le lieu du faux semblant et de l’hypocrisie.Dans le livre IX « des Grands » sont les courtisans les plus privilégiés, l’auteur montre qu’ils ont les mêmes défauts que les petits courtisans: amour-propre, ingratitude, bêtise devant les flatteurs et aussi encore un manque de naturel. Le livre X « Du souverain ou de la République »est consacré à l’exercice du pouvoir.  A travers ces livres, nous venons de voir que  La Bruyère a une volonté d’analyser différents groupes sociaux à la ville, à la cour : les bourgeois, les nobles, la haute noblesse et les très hauts dignitaires. Il critique aussi l’ensemble de la société que ce soit les femmes et les hommes ou les jeunes, tous sont concernés par l’hypocrisie, les faux semblants ou ils jouent un rôle en société. Dans le livre VII, La Bruyère  nous expose que certaines femmes en ville feraient ainsi une mauvaise imitation de la Cour. De même des jeunes magistrats imitent « la Cour de petits-maîtres ».

Par son style narratif, il va  mettre en exergue cette comédie sociale,  La Bruyère fait de nombreuses maximes, la tournure de phrase, le détail percutant permet de mettre en valeur  ses idées et en autre le thème de la comédie sociale, par exemple à la Cour toute action a un intérêt, elle n’est pas naturelle et gratuite comme le fait de faire des compliments :  « L’on dit à la Cour du bien de quelqu’un pour deux raisons, la première afin qu’il apprenne que nous disons du bien de lui ; la seconde afin qu’il en dise de nous » (livre VIII). Le fait qu’il expose ainsi de suite les raisons de faire un compliments  montre que l’action est calculée, qu’il s’agit d’un plan.  Si nous reprenons l’exemple  des jeunes magistrats  qui imitent la Cour,  « ils prennent de la Cour ce qu’elle a de pire »(livre VII). L’énumération de la liste des vices qu’ils s’approprient «  la vanité, la mollesse ... » appuie sur leur comportement stupide.  En ce qui concerne l’exemple des femmes qui font une mauvaise imitation de la Cour. La Bruyère considère que ce comportement est « pire que la grossièreté des femmes du peuple ». Que ce soit pour ces femmes ou pour ces jeunes magistrats , l’utilisation du mot «  pire » que ce soit  en superlatif ou en comparatif par l’auteur renforce le ridicule de leurs comportements. La Bruyère a l’art aussi de l’hypotypose, il ne fait pas d’analyse psychologique ni de description physique mais il fait une description  très vivante de ses personnages comme cela pourrait l’être sur une scène « ...l’on gesticule et l’on badine, l’on penche négligemment la tête, l’on passe et l’on repasse » Livre VII. Cela se rapproche du comique de gestes utilisé par Molière. En effet ici, la scène décrit le mouvement  des femmes qui vont se promener discourant pour ne rien dire avec la seule volonté de  montrer leur dernière toilette. Il expose aussi ses réflexions en écrivant des saynètes dans lequel il se met en scène , comme dans le portrait d’Acis « je vous tire par vos habits et vous dit à l’oreille, ne songez point à avoir de l’esprit » Livre V Ces interventions sont amusantes et dans ce portraits appuie sur le fait qu’Acis a un discours pompeux et sans intérêt.  Ces divers procédés,  descriptions vivantes et saynètes divertissent le lecteur  tout en appuyant le point de vue et la morale que veut exposer La Bruyère : et dans ces exemples, il montre le ridicule  de ce manque de naturel et de ces rôles  joués par ces personnes pour être mieux vues en société.

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