Traduction Targeting youthfull fumeurs

Cibler les jeunes fumeurs

Une fureur sur une nouvelle cigarette enflamme une rangée de Cabinet.

Une nouvelle marque de cigarettes apparaît en France, opposant le gouvernement contre lui-même.

La société française de vêtements Chevignon est devenue célèbre pour ses vêtements de jeunesse à l’américaine - vestes de bombardier en cuir, chemises de faux cowboys et jeans. Les vêtements, qui affichent le logo distinctif de l’entreprise, sont si populaires auprès des lycéens français que Le Monde a surnommé la récolte actuelle "la génération Chevignon". Ainsi, quand une nouvelle marque de cigarettes nommée Chevignon - avec le logo familier sur le paquet - a commencé à apparaître sur les étagères des magasins le mois dernier, le lobby anti-tabac a été scandalisé : déjà un Français de 15 ans sur deux fume régulièrement et un quart de tous les 13 ans s’allument. La rangée a rapidement grimpé dans les rangs du Cabinet du Premier ministre Michel Rocard, un ministère accusant un autre de jouer avec la loi.

Ce qui rend la querelle remarquable, c’est que le gouvernement est monté contre lui-même, parce qu’il achète des cigarettes et s’ingurge contre eux. La nouvelle cigarette est vendue par Seita, la compagnie publique de tabac, qui dans un accord de 1990 a convenu de payer Chevignon 2c pour chaque paquet de 2,06 $ commercialisés sous son logo.

Depuis, cependant, le ministre des Affaires sociales, Claude Evin, s’appuyant sur des statistiques qui montrent que les maladies liées au tabac coûtent au gouvernement environ 8 milliards de dollars par année en dépenses de santé, a fait adopter au Parlement une loi régissant la commercialisation des produits du tabac. L’une de ses dispositions interdit l’utilisation de logos de cigarettes sur d’autres produits, y compris les vêtements, afin d’empêcher les consommateurs de faire de la publicité ambulante pour les marques de mégots. Le sous-ministre de la Santé, Bruno Durieux, a fait valoir que l’introduction du logo Chevignon sur les cigarettes a fait rétroactivement des millions de guirlandes portant exactement la même image. Il a menacé de prendre des mesures légales pour "arrêter toutes les publicités de vêtements Chevignon" lorsque la loi entrera en vigueur en 1993.

Les responsables de Seita protestent qu’ils ne cherchent pas à accrocher les non-fumeurs, citant des études qui montrent que les annonces de cigarettes sont des véhicules efficaces pour persuader les consommateurs de changer de marque, mais rarement de prendre l’habitude en premier lieu. La stratégie de marketing de Chevignon, aide le ministre du budget Charasse qui supervise l’agence du tabac, vise simplement à convaincre ceux "qui persistent à consommer des produits du tabac de choisir une marque Seita plutôt qu’une marque étrangère". En fait, Chevignons ressemble étroitement à plusieurs marques non françaises, y compris Malboro et Camel, qui dans les dernières années ont gagné en popularité au détriment des piliers de Seita. Comme les marques envahissantes, les Chevignons sont filtrés et fabriqués avec du tabac blond, contrairement à la couleur plus foncée et au goût plus piquant des marques traditionnelles gauloises et gitanes de Seita. Charasse, qui a parfois été repéré distribuant des échantillons gratuits de la nouvelle marque, n’est guère un observateur désinvolte dans le différend. Non seulement dépend-il des recettes fiscales annuelles de 6,2 milliards de dollars provenant du tabac vendu par Seita, mais il est aussi le maire d’une petite ville dans le même comté que l’usine où les cigarettes sont fabriquées.

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