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Journal de confinement

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Par   •  1 Juin 2020  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 278 Mots (6 Pages)  •  447 Vues

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Journal de confinement

        Nous étions le jeudi 12 mars, il est environ 19h58 et j’étais confortablement installé sur mon canapé, une bouteille de Corona fraîchement décapsulée (parce qu’il faut bien rire de tout, même au risque de passer pour un beauf), une boîte de Pingles a portée de main, pour écouter l’annonce présidentielle. Nous en parlions depuis plusieurs jours en salle des profs, et en cette soirée nous étions tous lucides. On ne convoque pas le peuple français devant un écran de TV pour faire une annonce lambda. Le Président allait annoncer la fermeture des établissements scolaires ce qui était inédit dans l’Histoire. Dès l’annonce, j’ai envoyé pour « fêter l’occasion » un très sarcastique « on est en vacances !!!» sur le groupe whatsapp des collègues… mais dans le fond, je savais surtout que la période s’annonçait très compliquée. Quand tu es prof en lycée, tu sais que tu auras des élèves décrocheurs, d’autres qui connaissent des difficultés économiques et qui ne pourront pas travailler à distance… alors tout le monde savait pertinemment qu’en cette période, de nombreux élèves allaient s’évaporer dans la nature. Et que dire de mes élèves en stage. En ARCU, tu es en première ligne, donc possiblement en contact avec des gens contaminés. Les stages allaient-ils être maintenus ? Comment vont faire les enseignants plus âgés ? Certains ont beaucoup de mal avec l’informatique… Et surtout, si tous les enfants de France et de Navarre sont cloîtrés chez eux, qui va les garder ? Il était inévitable que toute la population française soit à son tour confinée chez elle… De nombreuses questions se bousculaient dans la tête de tous les enseignants de France…  y compris dans la mienne.

Afin d’anticiper le confinement, je suis allé donc faire des courses… et je n’étais pas le seul. Ce fût ma première vision de chaos. Au Carrefour, les gens se bousculaient pour acheter un paquet de riz, s’engueulaient pour prendre la dernière boîte d’œuf, s’insultaient pour prendre un septième paquet de papier WC… des scènes dignes des grandes périodes de crises alimentaires que ma grand-mère me racontait. Pourtant, nous ne traversions pas une période de guerre malgré les mots de notre président…

Cette vision ne fut que le début de ce qui parfois, aurait pu me faire perdre foi en l’être humain : les profiteurs avides de se faire un peu d’argent. J’ai vu de tout. Certains revendaient du gel hydroalcoolique dix fois son prix, d’autres revendaient du papier WC deux fois le prix acheté en super marché… la laideur humaine dans toute sa splendeur… ou alors, peut-être est-ce les chaînes informations qui courant après l’audience, nous montraient toutes ces immondes visions pour nous scotcher au téléviseur.

Les médias… ils m’ont souvent accompagné durant ce confinement… du moins au début. Je regardais quotidiennement les informations, plusieurs fois par jours les chaînes d’infos en continu. J’étais en quête d’un rayon de soleil en cette période trouble. Je ne récoltais au final que des douleurs musculaires au niveau de mon cou, signe annonciateur d’une angoisse dissimulée. L’un des premiers actes fut donc de bannir la télévision pendant le reste du confinement. Me restais donc une Nintendo Switch fraîchement achetée, une guitare, un ordinateur, et une bonne connexion internet afin de me divertir et m’informer lorsque je ne travaillais pas.

C’est sur internet que j’ai pu retrouver un peu de ma naïveté en dénichant les héros du quotidien, ces gens dont même en période anxiogène, les médias traditionnels ne parlent pas. En Espagne, un chauffeur de taxi amène gratuitement des malades atteints du Coronavirus de leur domicile à l’hôpital, d’autres ont crée une plateforme pour appeler des personnes âgées qui sont isolées dans les EPHAD afin de leurs amener un peu chaleur… toutes ces petites choses maintiennent en moi la croyance que l’être humain n’est pas fondamentalement mauvais… sans doute pas mauvais me disais-je, mais stupide… car je suis stupéfié par  le nombre d’idiots ne respectant pas le confinement, profitant de la moindre occasion pour sortir et contourner les règles en dépit de tous les efforts, sacrifices, que font le corps médical. Lors de mes rares sorties, je voyais toutes ces personnes qui ne respectaient pas les mesures de distanciation sociale, d’autre baladaient leur chat… je n’espérais qu’une chose, c’est que ces personnes n’aient pas l’audace d’applaudir à 20h chaque soir le corps médical.

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