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Les fausses confidences de Marivaux

Chronologie : Les fausses confidences de Marivaux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Juin 2022  •  Chronologie  •  2 124 Mots (9 Pages)  •  403 Vues

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LES FAUSSES CONFIDENCES, MARIVAUX

Acte I scène 2

Marivaux (1688-1763) : romancier, moraliste et auteur comique.

Il est inspiré par la commedia dell'arte, il écrit surtout pour la Comédie-Française et la Comédie-Italienne.

Les fausses confidences (1737), oeuvre de théâtre.

Cette pièce qui mène comédie d’intrigue, comédie de moeurs et comédie psychologique permet d’entrer de plein-pied dans le théâtre de Marivaux qui peint la surprise de l’amour et ses obstacles.

Il y est question d'amours légères, ce que l'on appellera plus tard le "marivaudage".

Présentation de l'extrait :

La scène 2 de l'acte 1 est une scène d'exposition qui pose l'origine de l'intrigue : Dubois valet ingénieux met en place un stratagème pour permettre à son ancien maître Dorante d'éveiller l'amour d'Araminte.

I

Problématique :

Comment Dubois dans cette scène d’exposition, se révèle-t-il le maître du jeu ?

1er mouvement : « Ah te voilà…..en retournerez » L16 à 50

  • Un début mystérieux et amusant, car on découvre que Dorante et Dubois   se connaissent et que le maître Dorante, c’est celui qui paraît le moins sûr de lui, et le valet, Dubois est celui qui donne les ordres…

  • Mystère:

•        Les deux personnages se connaissent (Ah te voilà? / Oui, je vous guettais), mais vont faire semblant de ne pas se connaître

•        Rencontre mystérieuse : cf champ lexical du secret (guettais – nous voie – ne sachent pas – je vous connaise – rien dit…) + hyperboles pour un secret absolu (personne - essentiel – rien – pas le moindre mot…)

•        On ne sait pas grand-chose : ils ont un « projet »

  • Les rôles semblent inversés :

•        Différence de statut social : Dorante tutoie (te voilà ? Dis-moi), Dubois vouvoie (je vous guettais – il vous a dit…) = le maître / le valet

•        Mais Dubois prend l’ascendant : il pose les questions (N’y a-t-il là…?) et donne des consignes (il est essentiel…)


  • Dorante donne les premières informations sur le projet, mais le spectateur sait encore peu de choses : un complot ? de mauvaises intentions ? Dorante ne semble pas confiant…

  • Dubois révèle un génie de la manipulation : 

•        la chaîne de gens manipulés dans « Il me présente de la meilleure foi du monde… » = Dubois a adressé Dorante à M. Rémy ; M. Rémy a la confiance d’Araminte ; M. Rémy présente Dorante à Araminte.

L’ordre de la phrase dévoile progressivement la chaîne (M. Rémy/ Dorante/ Dubois) + sub. Relatives (« dont je lui ai parlé et dont il se trouve le procureur » = ressemblent à un hasard, mais en fait explicatives).

•        l’utilisation de M. Rémy : relation de confiance avec Araminte (procureur) + personnalité énergique de M. Rémy = rythme des phrases : parataxe, anaphore de que dans « il m’a dit que je me… / qu’il me présenterait…/ qu’il y serait… », rapidité des notions de temps (hier – ce matin)

  • Le projet pourrait sembler douteux : 

•        M. Rémy est clairement trompé, ce que souligne l’hyperbole « de la meilleure foi du monde » ; et les négations « il ne sait point du tout » - « je n‘aurais garde de lui confier »

•        Dorante mentionne le projet : devenir intendant d’Araminte # nécessité du secret absolu ou « il me paraît extravagant », « je n’attends… que la honte d’être renvoyé »

•        Ambiguité de l’expression « il t’est venu dans l’esprit de faire ma fortune » - « Ma fortune serait la tienne » : fortune, polysémique = bonheur, sort /vs/ richesse ; et « reconnaissance » - « reconnaître » = éprouver de la gratitude /vs/ récompenser

•        D’autant que Dorante se décrit comme ruiné : gradation « tu m’as servi ; je n’ai pu te garder ; je n’ai pu même te bien récompenser… »

  • Mais la relation entre Dubois et Dorante montre une affection sincère et le désir d’aider : 

•        Dorante inquiet, passif, embarrassé : pas de verbes d’action, mais des verbes exprimant l’absence d’initiative (moi qui m’y prête) ou des verbes négatifs (je n’aurais garde – je n’en suis pas moins sensible – je n’ai pu te garder… »)

•        Dubois fait l’éloge de Dorante : gradation « je suis content de vous ; vous m’avez toujours plu ; vous êtes un excellent homme ; un homme que j’aime »

•        On retrouve le renversement comique dans la relation : le valet félicite le maître et lui propose de l’argent (si j’avais bien de l’argent, il serait encore à votre service)

Bilan : quelques informations concernant Dorante, mais aussi quelques doutes sur ses intentions (un coureur de fortune ?) ; heureusement une relation fondée sur l’inversion des rôles : on est bien dans la comédie !


2eme mouvement : « Cette femme-ci…..je tremble »

Le rythme de la scène s’accélère et devient franchement comique, grâce à un jeu d’objections et de réponses, qui permet à Marivaux de finir d’informer le spectateur du projet

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