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Les Fausses Confidences, Marivaux

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Par   •  15 Juin 2022  •  Commentaire d'arrêt  •  2 514 Mots (11 Pages)  •  296 Vues

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Les Fausses Confidences, Marivaux

Lecture linéaire 2 : La première fausse confidence

Introduction

  1. Présenter le contexte, l’auteur et la pièce.
  2. Rappeler la place de cette scène dans la pièce et dans l’acte I où de nombreux éléments ont été mis en place dans les scènes précédentes :

- Dorante a séduit Araminte, troublée par sa beauté, qui l’a aussitôt engagé comme intendant sans attendre de voir celui que le comte Dorimont, prétendant potentiel, lui a envoyé.

  • Dorante a fait la preuve de son honnêteté au sujet de l’affaire qui l’oppose au Comte. Araminte est donc dans de bonnes dispositions vis-à-vis de Dorante, et la scène 14 constitue la première étape du plan de Dubois : informer Araminte de l’amour passionné qu’elle suscite chez Dorante. Dubois vient de croiser Dorante et feint d’être surpris de le trouver chez Araminte, afin d’en livrer un portrait assez inquiétant.

Premier mouvement

Un portrait mystérieux de Dorante, esquissé par Dubois

DUBOIS – Eh ! Par quel tour d'adresse est-il connu de Madame? Comment a-t-il fait pour arriver jusqu'ici?

ARAMINTE - C'est Monsieur Remy qui me l'a envoyé pour intendant.

DUBOIS - Lui, votre intendant ! Et c'est Monsieur Remy qui vous l'envoie : hélas ! le bon homme, il ne sait pas qui il vous donne; c'est un démon que ce garçon-là.

ARAMINTE - Mais que signifient tes exclamations ?Explique-toi : est-ce que tu le connais ?

DUBOIS - Si je le connais, Madame ! Si je le connais ! Ah vraiment oui ; et il me connaît bien aussi. N'avez-vous pas vu comme il se détournait de peur que je ne le visse?

ARAMINTE - Il est vrai; et tu me surprends à mon tour. Serait-il capable de quelque mauvaise action, que tu saches? Est-ce que ce n'est pas un honnête homme?

        Dubois,diabolique et manipulateur,développe un discours dont la progression est parfaitement construite, de manière à susciter la curiosité d’Araminte :

→ Il s'agit d'abord pour lui de s'assurer la confiance de sa maîtresse. Ses deux premières interrogations sont des témoignages de cette loyauté qu'il a affirmée plus haut dans la scène. Il feint l'étonnement  de trouver Dorante en ces lieux par le biais tout d'abord de l'interjection « Eh », tout en suggérant sa malhonnêteté de manière implicite, par les 2 questions successives mais surtout par l'expression « tour d'adresse » judicieusement choisie. Dubois pose ces 2 questions l'une à la suite de l'autre sans même attendre la réponse de sa maîtresse traduisant une forme d'empressement de sa part de découvrir la vérité.

→ Aux interrogations calculées succèdent dans la 2e réplique de Dubois des exclamatives qui traduisent sa stupéfaction et sa déploration. La phrase nominale qui s'ouvre sur le pronom «lui» est pleine de sous-entendus, il fait comprendre que le procédé est ingénieux car Dorante aurait abusé de la crédulité et de la naïveté de Monsieur Rémy en l'utilisant pour  entrer chez Araminte. Le caractère peu recommandable du personnage s'en trouve renforcé. Dubois accentue le côté alarmant de cette intrusion par le recours à l'interjection « hélas ! » exprimant l'idée que c'en est fini.

→ Ensuite, Dubois reste très évasif, tout en cultivant l'inquiétude d’Araminte (voir plus bas les explications sur cette réaction d'A) en qualifiant Dorante de «démon» dans la phrase «c'est un démon que ce garçon là». La tournure emphatique souligne le danger que représente son ancien maître. Le danger est renforcé par le caractère excessif du terme renvoyant au Mal. L'intérêt d'Araminte est ainsi accentué par l'inquiétude suscitée par ce premier temps du portrait.

Araminte utilise le terme «exclamations» pour souligner le ton qu’a employé Dubois. Sa réplique a suscité une curiosité importante de sa part. On le perçoit grâce à l’emploi de deux phrases interrogatives, et par l’emploi d’un verbe à l’impératif qui a valeur d’ordre: «Explique-toi».

Les reprises, sous forme exclamative, du verbe «connaître», suggèrent qu'il juge en parfaite connaissance de cause. Il suggère que Dorante est connu pour ses méfaits, mais reste encore très évasif. On constate que les paroles de Dubois n’ont pour seul but que de cultiver un certain mystère autour de Dorante, mais qu’il ne donne aucune information véritable. Il va intensifier l'inquiétude d'A en lui posant une question pour rappeler la réaction fuyante de Dorante. A ne peut rien faire d'autre qu'acquiescer au travers de la formule « Il est vrai ». Elle explicite alors sa surprise, montrant ainsi que Dubois a réussi la 1ère étape de son stratagème. Ce 1er mouvement se clôt par une nouvelle double interrogation de la part d'Araminte, signifiant ainsi son empressement d'en découvrir davantage. Elle met alors en opposition 2 expressions : « mauvaise action » employée dans une phrase interrogative à la forme affirmative et « honnête homme » dans une interro-négative. 

Deuxième mouvement

Le premier temps de la confidence : la « folie » de Dorante 

DUBOIS – Lui ! il n'y a point de plus brave homme dans toute la terre; il a, peut-être, plus d'honneur à lui tout seul que cinquante honnêtes gens ensemble. Oh ! c'est une probité merveilleuse; il n'a peut-être pas son pareil.

ARAMINTE – Eh ! de quoi peut-il donc être question ? D'où vient que tu m'alarmes ?En vérité, j'en suis toute émue.

DUBOIS - Son défaut, c'est là. (Il se touche le front.) C'est à la tête que le mal le tient.

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