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Le martyr de Perpetue et ses compagnons

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Par   •  26 Mars 2019  •  Cours  •  2 306 Mots (10 Pages)  •  737 Vues

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                                 Le martyr de Perpetue et ses compagnons

Il s’agit d’un texte extrait des Passions de Perpetue et Félicité. C’est un document hagiographique traduit à partir de deux textes : l’un latin et l’autre grec. Il fut vraisemblablement rédigé dans la 1ère moitié du 3e siècle ap.JC. Cependant, la principale particularité de ce document réside dans le fait que nous ne connaissons pas son auteur. Il existe de profonds débats historiographiques quant à la paternité de ce texte. Autrefois, on attribuait ce texte à Tertullien, hypothèse bien moins retenue aujourd’hui. Cependant, les historiens sont en accord pour dire que l’auteur était vraisemblablement un chrétien de par  son approche de la glorification  du sacrifice des martyrs.

Ce document, qui fut vraisemblablement rédigé au cours du début du IIIème siècle s’inscrit dans un contexte bien particulier.

En effet, au cours du IIIème siècle, au sein de l’empire romain, une partie de la communauté chrétienne fut marquée par des persécutions. Cependant ces persécutions ne relevaient pas d’une politique globale instituée par le pouvoir impériale, et ne concernaient pas la totalité de l’espace impériale. Seulement certaines régions étaient concernées, notamment en Afrique du nord. Ces répressions relevaient plutôt de la volonté des gouverneurs locaux de pacifier leurs régions, et de répondre à la volonté des masses populaires.

Globalement, le texte traite de la détention, puis de la  mise à mort de Perpétue et de ses compagnons chrétiens au sein de l’amphithéâtre de Carthage selon le principe de la damnatio ad bestas, le 7 mars 203 après J.C.

        Nous pouvons ainsi nous demander en quoi le martyr de Perpétue et de ses compagnons illustre-t-il les relations entre Romain et Chrétiens ?

        Nous étudierons dans un premier temps les romains face aux chrétiens à travers leurs relations conflictuelles mais aussi à travers l’exemple de la mort spectacle, puis dans un second temps nous étudierons le massacre des chrétiens et la naissance des martyrs

I-Les romains face aux chrétiens

A) Une relation conflictuelle

        Tout d’abord, pour commencer, nous étudierons la ligne 1 « ils quittèrent la prison ».

Avant toute chose, nous pouvons ainsi nous demander les raisons de cette incarcération.

L’incarcération de Perpétue et de ces compagnons est étroitement liée à leurs refus, lors d’un procès, de sacrifier au nom de l’empereur, pour lui prouver in fine leurs loyauté. Ils refusèrent de participer à ce rite étant donné qu’ils auraient été en dissonance par rapport à leurs croyances. Les chrétiens ne sacrifient pas, ne participent pas au rite et cérémonies politico-religieuses, ne divinisent pas les empereurs.

Il existe de profonds débats historiographiques quant aux origines de ce procès, puis des persécutions qui en découlèrent. Certains historiens s’alignent en effet sur l’approche historique des faits d’un auteur anonyme, qui rédigea au cours du IVe  siècle l’histoire d’Auguste, qui est un recueil de 39 biographies d’empereurs. L’auteur avance notamment que les vagues de persécutions qui traversèrent l’empire au début du IIIème siècle ont une base légale, et qu’elles s’inscrivent dans un vaste dessein politique. L’auteur avance notamment que c’est sous l’impulsion de Septime Sévère qu’une vaste politique de répression fut mis en place au moyen d’un édit datant de 202.Cet édit présupposait notamment la poursuite judiciaire des néo-convertie chrétiens. Cela aurait pu en effet concerner Perpétue et ses compagnons de par leurs statut de catéchumène. Cependant, aujourd’hui cette thèse demeure fortement contestée. De part tout d’abord le fait qu’aucune source contemporaine païenne ou chrétienne ne mentionne cet édit. Mais aussi de par le fait qu’une grande partie des massacres de chrétiens ne concernait pas que les néo-convertis. Vraisemblablement, après avoir été préalablement dénoncé, Perpétue et ces compagnons furent jugés durement en vertu du droit de cognicio du procurateur. Non pas à la demande de l’empereur, mais sous l’impulsion du procurateur qui a du très certainement se baser sur la jurisprudence qui remonte à l’époque de Trajan. En effet, le gouverneur, étant garant de la paix sociale se devait de réprimer les chrétiens pour réinstaurer l’ordre social. En effet, comme le souligne l’historien Paul Mathei, une grande partie des persécutions du début du IIIème siècle ne sont pas le fait de l’empereur. Elle relève plutôt de la pression populaire sur les gouverneurs qui tendent à plier.

Ainsi,  le procurateur Hilarianus se voulait au départ conciliant. Il n’était pas foncièrement anti chrétien. Mais de par la pression populaire exercé sur lui, il dû répondre avec fermeté.

Nous ne connaissons pas les motifs formelles des dénonciations qui pèsent sur Perpétue et ces compagnons. Mais généralement, les dénonciations sont liées à des refus de participer aux rites, cérémonies publiques. Mais le fait même d’être chrétien est un crime, et ce depuis l’époque de Pline le jeune.

Il faut savoir qu’au sein de l’empire romain, les chrétiens sont des ennemis de l’intérieur, des êtres à part qui sèment le trouble et qui sont accessoirement détestés par une partie notable de la population.

B) Une mort-spectacle

        L’empire soucieux de son unité et du bien commun, organise régulièrement des jeux au sein « d’amphithéâtre » l.2 pour divertir sa population, pour enraciner son régime et renforcer ces soutiens. Tels fut le cas de Perpétue et de ces compagnons, qui furent condamné à une « damnatio ad bestias » dans l’amphithéâtre de Carthage pour avoir refusé de sacrifier pour l’empereur. La damnatio ad bestias est une mise à mort par les bêtes, réservé notamment aux faussaires, aux ennemis de l’état ou aux chrétiens. Cependant, il ne faut pas se méprendre, les condamnations aux damnatio ad bestias pour les chrétiens étaient minoritaire, les condamné à mort subissaient surtout des décapitations ou des crucifixions.

Le principe des damnatio ad bestias est donc l’envoi de bêtes féroces tels que des ours lignes 25 ou des tigres ligne 26 face à des individus le plus souvent désarmés. Le but étant, pour les organisateurs, de divertir et de  galvaniser la foule de par la violence et la rudesse des scènes. La foule se délecte véritablement de la souffrance et de la douleur ressentie par les condamnés.

Ce genre de spectacles avait une popularité remarquable, et faisait partie intégrante de la culture et des coutumes romaines. Cette culture romaine était emprunte à la violence et à la confrontation. Les spectateurs appréciaient d’autant plus ce genre de spectacle dès lors que c’était des chrétiens qui se confrontaient aux bêtes. Bêtes facilement disponible en Afrique, qui en avait une quantité impressionnante et fournissait toute une partie de l’Empire en bêtes sauvages. De plus, au sein de la société romaine, les chrétiens étaient une communauté méprisée et discriminée par les polythéistes .Il existait une véritable haine envers les chrétiens. Elle tire sa source notamment dans l’incompréhension des romains vis à vis du culte chrétiens. Au-delà de cela, les chrétiens étaient discriminés et dévalorisés : certains auteurs comme Tacite catégorise les chrétiens comme des superstitieux odieux, des fauteurs de troubles, des ennemis de l’intérieur.

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