LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Réduction de la mortalité néonatale à travers la communication pour la promotion des Pratiques Familiales Essentielles (PFE)

Dissertation : Réduction de la mortalité néonatale à travers la communication pour la promotion des Pratiques Familiales Essentielles (PFE). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Décembre 2017  •  Dissertation  •  4 007 Mots (17 Pages)  •  725 Vues

Page 1 sur 17

PRIX MARIE GOUBRAN AGENT DU CHANGEMENT 2016

Exemple d’un projet innovant qui permet d’améliorer la santé des nouveau-nés, de lutter contre les complications et de réduire la mortalité néonatale.

[pic 1]

ADEGNIKA épouse BANGBOLA Karamatou, Sage-femme diplômée  d’Etat, Technicienne Supérieure en Santé Publique et Surveillance Epidémiologique.

Membre de l’Association des Sages-femmes du Bénin

Type d’innovation : Pratique, Recherche, Éducation

  1. Objectif

L’objectif est de former des sages-femmes sur la communication pour amener les populations à adopter les pratiques clés, favorables à la survie de la mère et du nouveau-né (NN).

  1. Problème

Malgré les progrès réalisés sur la survie des enfants, la plupart du temps attribué à l'expansion rapide des services de santé publique de base tels que la vaccination et l'accès accru à l'eau potable, près de 6,9 ​​millions d'enfants sont morts avant l'âge de 5 ans dans le monde en 2011, environ 43% de ces décès ont été parmi les nouveau-nés. 99% de décès ont lieu dans les pays en développement qui ne disposent  que de 1% des ressources économiques ; 50% des décès de NN surviennent dans les 24 premières heures de vie, 75% durant la première semaine, et sur 1 000 enfants âgés d’un an, 30 n’atteignent pas leur 5ème anniversaire. La plus grande part des décès de nouveau-nés prématurés est causée par des complications à la naissance et des complications lors de l'accouchement.

Cette situation a amené le Bénin, à l’instar des autres pays de l’Afrique subsaharienne, à s’engagé entre autres à réaliser les objectifs 4 et 5 des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui visaient respectivement la réduction de la mortalité infanto-juvénile et maternelle avant 2015. Plus de la moitié des enfants qui décèdent avant de fêter leur premier anniversaire, meurent au cours des 28 premiers jours qui suivent leur naissance. Ceci rend compte de la forte vulnérabilité des enfants durant le premier mois de vie. A la fin de l’échéance, le  Bénin était en voie d’atteindre l’OMD 4, car les résultats de l’enquête démographique et de santé (EDS) affichent une nette amélioration des indicateurs de mortalité néonatale et infanto-juvénile passant respectivement  de 32 à 23 pour mille et de 125  à 70 pour mille de 2006 à  2011. Mais malgré cette amélioration, la mortalité néonatale a évolué très lentement, passant de 38 pour mille en 1996 à 23 pour mille en 2011.

Cependant des efforts complémentaires sont nécessaires afin de réduire les disparités entre les différentes régions du pays et projeter l’avenir en lien avec « la promesse renouvelée » qui constitue un nouvel engagement pris par les pays en faveur de la survie de la mère, du nouveau-né et de l’enfant.

La perspective d’améliorer la santé maternelle,  néonatale et infanto-juvénile nécessite une synergie d’actions  notamment les actions de communication pour le développement visant  le changement de comportements favorables à la santé au niveau de l’individu, de la famille, et de la communauté et l’amélioration de la demande de services.

La mère, le nouveau-né et l’enfant sont confrontés à des affections connues et pour lesquelles, il existe des interventions efficaces et scientifiquement prouvées ayant un haut impact sur la mortalité comme l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MIILD), la prise en charge du paludisme, la vaccination, l’accouchement  assisté…

Malgré ces interventions, beaucoup d’efforts restent à faire car les résultats de l’EDS 2011-2012 indiquent qu’au Bénin, moins de 50% des enfants de 12 à 23 mois ont été complètement  vaccinés et près de 10% des enfants cibles du programme élargi de vaccination (PEV) n’ont reçu aucun vaccin. Aussi seulement 33% des enfants de 0 à 6 mois sont-ils exclusivement allaités au sein selon la même source.

Si l’atteinte de l’OMD 4 avait été amorcée en 2015, celle relative à l’OMD 5 avait de la peine à décoller. Malgré les multiples interventions en faveur de la réduction de la mortalité maternelle au Bénin au cours de cette dernière décennie le taux de mortalité maternelle reste élevé ; il est de 397 pour cent mille naissances vivantes (EDS 2006). Selon la même source, environ 1400 femmes meurent chaque année au Bénin des complications liées à la grossesse, à l’accouchement et aux suites de couches. Or, la survie des NN dépend aussi de celle de leurs mères. Dans ce contexte, d’importants efforts ont été faits quant à l’amélioration et l’accessibilité des services de santé. Néanmoins peu d’interventions se sont focalisées sur la promotion des pratiques de santé et l’amélioration de la demande de service qui demeure encore à 65% selon le SNIGS 2012 avec des disparités entre les régions et entre les couches socio-économiques.

Les problèmes liés à ces mortalités, au-delà de l’accessibilité et la disponibilité des services, sont comportementaux. Les facteurs liés à ces comportements sont entre autres: le manque d’informations, les facteurs socioculturels, le pouvoir de décision, les comportements des prestataires, l’insuffisance de communication.

Les comportements liés à la mortalité maternelle et néonatale sont entre autre :

  • les grossesses précoces : Elles peuvent avoir des répercussions sur la santé de la mère et celle de l’enfant. 17% des femmes de 15 à 19 ans sont déjà mères ou enceintes et 13% des filles ont déjà eu leur premier rapport sexuel avant 15 ans.

  • le non-respect des périodes et du rythme des consultations prénatales (CPN) : La surveillance médicale de la grossesse a une influence considérable sur la santé de la mère et de l’enfant. Elle  permet de déceler les complications qui peuvent mettre en danger la vie du couple mère/enfant et de bénéficier des différents autres services offerts (Vaccination, TPI, dépistage VIH…). Cependant des difficultés s’observent dans la continuité de ces consultations.

  • Les femmes enceintes devraient prendre selon les normes requises deux doses de Sulfadoxine Pyriméthamine (SP) avant l’accouchement pour prévenir le paludisme. Mais selon l’EDS 2011-2012 seulement 25% des  femmes enceintes ont bénéficié des deux doses de SP avant l’accouchement.  
  • le recours tardif des gestantes au centre de santé pour soins et accouchement : Le recours au centre de santé intervient tardivement au sein des ménages. Les femmes enceintes n’ayant recours au centre de santé qu’après la survenue des complications, le centre de santé devenant ainsi le dernier recours.
  • la prise en charge tardive des urgences par les prestataires dans les centres de santé : Dans l’évaluation des besoins en Soins Obstétricaux d’Urgence de Mai 2003, il ressort  clairement que l’un des principaux facteurs des décès maternels est lié au dysfonctionnement du système de santé. Ce dysfonctionnement est caractérisé entre autre par le  retard dans  la prise en charge des femmes enceintes  au niveau du centre  de santé.
  • l’accouchement à domicile : Au Bénin,  près de neuf naissances  sur dix ont eu lieu dans un   établissement de santé, en grande majorité dans le secteur public (75%). Toutefois, Il  ressort que 13% des femmes ont accouché à domicile. Les accouchements à domicile sont des pratiques qui perdurent encore dans les communautés surtout rurales et notamment dans les départements du Borgou et de l’Alibori.
  • la faible observance de la surveillance postnatale dans les 48 heures qui suivent l’accouchement : Une proportion importante de décès maternels et de nouveaux- nés surviennent dans la période néonatale et se produisent dans les 48 heures qui suivent l’accouchement. La plupart des femmes ne respectent pas les délais de 48h de suivi post-partum immédiat au centre de santé. Seulement une femme sur deux (51%)  ayant  eu une naissance vivante a subi un examen postnatal dans les deux jours suivant les délais recommandés. Près d’un tiers des femmes n’ont reçu aucun soin post natal avec une proportion plus élevée en milieu rural et chez les femmes sans niveau d’instruction.
  • le faible recours à la consultation postnatale : Le suivi postnatal (dans la première semaine après accouchement) n’est  pas une pratique courante dans la plupart des communautés et surtout en milieu rural.
  • Pratiques socio culturelles (les rituels à faire à la mère et à l'enfant dans les premières heures qui suivent sa naissance, bain obligatoire du bébé à grande eau pour soi- disant l'habituer au froid et aussi pour lui éviter d'avoir une odeur corporelle;

Les comportements liés à la mortalité néonatale sont à la base de la proportion des nouveau-nés n’ayant reçu aucun soins post natal ou l’ayant reçu tardivement et qui est de 62% selon l’EDS 2011-2012. Seulement 28% des NN ont reçu les soins postnatals dans les deux premiers jours après leur naissance (période où le risque de mortalité néonatale est élevé).

...

Télécharger au format  txt (26.3 Kb)   pdf (263.5 Kb)   docx (359.9 Kb)  
Voir 16 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com